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vriers en b o is, aux mêmes ouvrages où ils emploient
le. véritable chien de mer.
L a doucette fe pêche fur les côtes de Bade-Normandie
, & on la tire ordinairement d e laH o gu e.
Elle a le dos parfemé de petites étoiles, de plu-
fieurs couleurs ; mais plus communément de couleur
tirant fur le roux : ce qui lui a fait donner
le nom de roùjfette. Pour celui de doucette , il
lui vient de ce que là peau- eft beaucoup moins
dure que celle du chien de mer , & p a r conféquent
moins propre pour l’adouciffage & le poliment des
bois : 'aufli les ouvriers de Paris ne s’en fervent-
v ils gu ères , & les marchands qui en font venir , ne
•s’en chargent que pour les envoyer en Auvergne,
où ces peaux font d’ufage.
On peut aifément faire la différence des peaux
de doucettes d’avec celle des véritables chiens de
m e r , celles-ci étant plus grandes , toujours d’une
couleur brune, & d’un grain plus petit, mais plus
dur.D
oucette. Eft aufli un nom que l’on donne à
la melajje, ou jirop de fucre. '
D O U D O U . Monnoie de cuivre, qui a cours
dans quelques lieux de l’orient , particulièrement à
Surate, & a Pontichery'principal établiifement de
la compagnie Françoife aux Indes orientales. I l en
faut 14 pour le fanon d’or des mêmes lieux. Voye-^
LA TABLE DES MONHOIES.
D O U IL L A R D . Mefiire dont on fe fert à Bordeaux
& prefque dans toute la Guyenne, pour me-
furer les charbons de terre d’Angleterre & d’Ecoflè.
N e u f douillards font le tonneau compofé de trente-
fix bariques , qui reviennent à foixante & douze
barils , de la mefure de ceux portés par les tarifs
de 1664 & 1667.
D O U IL L O N . I l fe dit en Poitou & dans quelques
autres provinces voinnes, des laines de moindre
qualité , tels que font les plures & paygnons.
Par l’arrêt du 151 avril 1713 les douillons entrant
des provinces réputées étrangères dans celles de l’étendue
des cinq grofles fermes, payent les droits
d’entrée à raifon de 30 f. du cent pefant.
D O U L E B S A IS ou M A L L EM O L L E S . Efpèçe
de moujfeline , ou toile de coton blanche très-
çlaire & très-fine, que l’on tire des Indes orientales.,
particulièrement de Bengale. L a pièce contient
feize aunes & demie fur trois quarts de large.
D O U T E U X . I l fe d it , en terme de monnoyeur
& de changeur, deS efpèces d’o r , ou d’argent,
dont on n’ eft pas, fùr de la b^nté de l’aloi. Une
piftol& douteufe , un louis d’or douteux. Les pièces
Houteufes , qu’on porte à la monnoie, ou au change
, fe coupent avec des cifailles , pour mieux juger
du faux.
D Q U T IS . Toiles blanches toutes de coton, allez
g ro fle s ,'q u e l ’on apporte des Indes orientales,
particulièrement de Surate. On les confond quelquefois
avec les Sauvaguzes , ou Sauvagagis. L a
longueur des pièces de doutis eft de quatorze
aunes, ou environ , & la largeur depuis cinq fîxié-
D O ü
mes d’aune, jufqu’à une aune & un fixiéme. Les
doutis et oient autrefois en France du nombre des
toiles qu’on y imprimoit, avant que le commerce
des toiles peintes eût été défendu.
Outre les doutis dont on vient de parler , il y
a encore les doutis d’ungares vhit , qui font
des toiles blanches qui portent treize aunes trois
quarts de lo n g , fur deux tiers de la rg e; & des
ungares broun qui font écrues, celles-ci portent
quatorze aûnes fur trois quatts.
Doujis gourgouches. Celles-ci font blaaches,
& portent treize aunes trois quarts fur deux tiers.
D O U V A IN . Terme d'exploitation, 8càemar-
chandijes de bois. C’eft du bois propre à faire des
douves, pour la fabrique des cuves , futailles , 8c
autres barillages.
I l y a du douvain de chêne & du douvain de
fapin. L e douvain de chêne, quand il eft débité,
s’appelle mairrain.
« L e Bois à douvain & pipes paye en France les
» droits de fortie , à raifon de 5 liv. le millier en
» nombre de long bois , & 500 d’enfonçures ; &
» pour ceux d’entrée 15 fols ».
D O U Z A IN . Petite monnoie de billon, de la
valeur de douze deniers tournois, d’où elle a pris
fon nom.
Quoique l’on confonde préfentement en France
les fols & les dou\ains , il y avoit néanmoins
autrefois quelque différence, ceux-ci tenant-moins
de fin que les autres.
Les vieux dou^aitis à la c ro ix , étoient au titre
de quatre deniers, & les dou^ains d’Henry II de
trois deniers dix grains.
Sac de doüzains. C’eft un fac rempli d’un cerj
tain nombre de dou^ains , ou fols marqués, ( comme
on les appelle aufli en France depuis leur première
réforme ) , pour la facilité de leur diftribution
dans le commerce.
Lorfque les gros paiemens en dou^ains étoient
tolérés , on en faifoit de5 facs de vingt-cinq, de
cinquante, de cent, & de deux cent francs; mais
comme cet ufage étoit une contravention à un arrêt
du confeil, du mois d’oCtobre 1666, qui ordon-
noit que les fo ls , ou dou^ains , ne pburroient être
expofés qu'en détail & à la piè ce, cette défenfe
fut renouvellée en i6 $ z , fous le régné de Louis
X IV , par un fécond arrêt du 1 6 feptembre de la
même année, fous peine de trois mille livres d’amende
, avec permimon feulement d’en donner jiif-
qu’à la fomme de dix livres dans les plus gros paiemens.
Voye^ sols.
D O U Z A IN E . AfTemblage de douze chofes d’une
même efpèce. Une douzaine de ferviettes , une
douzaine de paires de chauflbns , une douzaine
de paires de gants , une douzaine de couteaux.
Il y a plufieurs fortes de menues marchandifei
de fil , qui fe vendent en gros , par douzaine de
pièces , ou par paquets compofés d’un certain nombre
de douzaines aufli de pièçes , chaque pièce
contenant une certaine quantité d’aunes ; tels font
D R A
les galons, les rubans, les cordonnets, les bandes
, les padoues, &c.-
Les galons de Bolduc viennent par paquets de
quatre ou fix -douzaines, & ceux de Hollande en
paquets de deux douzaines.
Les rubans de Bolduo font envoyés par paquets
de deux ou quatre douzaines, 8c ceux de Hollande
en paquets d’une douzaine»
Les cordonnets de Hollande viennent par paquets
de deux douzaines.
Les bandes du même pays s’envoyent en paquets
d’une douzaine»
Et les padoues de Rouen par paquets d’une douzaine
, que l’on appelle une große , a canfe que
chaque pièce contient régulièrement dou^e aunes.
D R
D R A CHM E , ou D R AGME . P e t i t p o id s dont
on fe fert en médecine. On l’appelle, communément
gros. ,
DRAP. Etoffe de réfiftance , non croifée & très-
chaude , propre à faire des vêtemens , des lits &
meubles d’hyver ; des doublures de carrofles, de
chaifes roulantes & à porteurs, &c. G’ eft proprement
un ciffu fait de fils doubles entrelafles, dont
les uns , que l’on nomme la chaîne , s’étendent en
longueur d’un bout à l ’autre de la p iè ce ; & les
autres, qui s’appellent la trème , font difpofés en
travers fur la largeur de l’étoffe.
Les draps fe fabriquent fur le métier , de meme
que la toile , les droguets, les étamines, les camelots
& autres femblables étoffes, qui n’ont point
de croifiires.
Il s’en fait de plufieurs qualités ; de fins, de
moyens, de gros , ou forts : les uns teints en laine
de diverfes couleurs; c’eft-à-dire , dont la laine a été
teinte & mélangée, avant que d’être filée 8c travaillée
fur le métier : les autres tout blancs, defti-
nés pour être teints en écarlate, en n o ir , en b leu ,
en roug e, en verd, en jaunè, &c.
Leurs largeurs & longueurs font différentes, fui-
vant leurs qualités, & les lieux où ils fe fabriquent;
ce qui fe pourra voir dans la fuite -de cet article.
Les entrepreneurs de manufactures de draps-, ou
ceux qui les font fabriquer , font ordinairement ap-,
pelles marchands ou maîtres fab r iq uon s , ou
drapiers drapons ; 8c les ouvriers qui les travaillent
fur le métier , fe nomment tißerands ara-
pan s , tißfeurs, ou ti fie r s .
Ceux qui vendent, les draps en gros dans .des:
magafins , font appelles marchands drapiers-grof-'
fiers , ou magafiitiers ; 8c ceux qui en débitent
en détail dans des ’boutiques, font nommés marchands
drapiers-détailleurs, 8c quelquefois marchands
drapiprs-houtbqUierss* ■
Profquè tous 'les draps que l’on voit-en France,
font des manufactures' du royaume : - i l -s’en tire
néanmoins -des pays -étrangers • particulièrement
d’Efpa gn e, d’Angleterre & de Hollande, en temps
de paix-.
D R A 4^
Plufieurs chofes doivent s’obferver, & font né-
ceffaires, pour qu’un drap foit fabriqué comme il
faut.
i° . Que la laine foit fine 8c de bonne qualité,
bien dégraiflèe & lavée , bien battue & nettoyée de
toutes les ordures.
i ° . Q u e lle foit également filée, en obfervanr
néanmoins que le- fil de la chaîne foit plus tord &
plus fin filé que celui de la trème.
3°. Que le drap foit .bien tiffé, c’eft-à-dire,
qu’il foit travaillé & frappé fur le métier , d’une
manière à. être clos & fe r ré , fans refter creux ni
lâche.
# 40. Qu’il ne foit employé de la*laine plus fin e,
ni de moindre qualité à un bout de la pièce , qu’en,
tout le refte de fa longueur & largeur.
5°- Que les lifières foient fuffifamment for tes,
8c quelles reftent de pareille longueur que l’étoffe :
quelles -foient compofées de bonne matière, comme
lain e , poil d’autruche, ou poil de chien de
Danemarck, dont le dernier eft le plus eftimé.
, 6°. Que le drap foit bien énoué, épontié 8c nettoyé
de toutes fes imperfections.
7°. Qu’il foit bien dégrâifle avec de la bonne
terre bien préparée, enfuite foulé avec du meilleur
favon blanc, & après dégorgé dans de l’eau
pure & claire.
8°. Qu’il foit laine comme il faut, c’eft-à-dire ,'
que le poil en foit tiré à propos du côté de l ’endroit
avec le chardon, fur la perche, fans‘ être
trop effondré.
9°. Qu’il foit tondu de bien près , fans néanmoins
que le fond en foit découvert.
10^. Que la teinture en foit bonne.
i i °. Qu’il ne foit ramé , ou tiré , qu’autant qu’il
eft nécefîàire pour le dreffer quarrément, .& le mettre
à fa jufte largeur & longueur.
iz ° . Enfin, qu’il ne foit prèfle , ou quati qu’a
fro id ; la prefle , ou quati à chaud, étant tout-à-
fait contraire à la perfection des étoffes de .laine.
Droits d’entrée & de fo r t ie , qui f e paient en
France , tant pour les draps étrangers , que
pour ceux de fabrique du royaume.
D r a p s É t r a n g e r s .
Entrée s•
« Les draps d’E fp a g n e , la -pièce de trente aunes
»paient 100 liv. fuivant le tarif de 16 6 7 , & ne
» peuvent entrer que par Calais 8c S. Vàlle ry , côh-
» formément à l ’arrêt du 3 juillet i 6pz.
» Les draps demi , appelles de (lointaines, de
»' •la valeur de 8 liv. l’aune , & au defTous, la pièce
» -de neuf -à dix aunes , 2.0 liv; fuivant l’arrêt du z®
» décembre 16 8 7 , ne peuvent entrer'que par les
-» deux ports -Gi-deffus.'
» Les draps d'Angleterre , - -la' p ie te ù e l viùgt-
» cinq -aune-s ^ cectfermement ùü tarif é e î 66j 8«
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