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meilleure eft la plus verdâtre , la moins puante , &
où il e ft moins refté d’eau. On la peut long-temps
farder à la cave , pourvu qu’il y ait toujours de
eau deuus« x
Il fe fait auffi de la g lu avec le guy de chêne.
Veye* G U Y DE CHENE.
Il y à encore une autre efpèce de g l u , que 1 oh
appelle g lu d ’A le x a n d r i e ou de l e v a n t , qui le fait
avec des febeftes.
L ’ufage de la g l u , dont on ne peut fe fervir
qu’en la maniant les mains frottées d’hu ile , eft pour
prendre de petits oifeaux à des g luau x, qui eft
une chafie a l l e z plaifante. On y prend auffi des
fouris , des rats , des mulots & autres animaux
femblables 3 & les vignerons r em p lo ie n t quelquefois
pour fauver leurs vignes de c h e n ille s .
G o
G O B E L E T . E fpèce de taflè dont onfe fert pour
boire.
Les g o b e le t s de Tamaris fe mettent du nombre
des drogues médecinales 3 le vin qu’on y laiflè
quelque temps prenant une qualité que l’on croit
propre pour la guérifon des maux de ratte.
G o b e l e t . O n f a i t a u f f i desgobelets avec du régule
d’antimoine : les liqueurs qu’on y fait infufer deviennent
très-purgatives. I l y en a de régule d’antimoine
ordinaire , & de régule d’antimoine avec le
mars.
, G O B E L IN S . L ’on nomme ainfi une manufacture
royale établie à Paris au bout du fauxbour®-
S. Marcel, ou , comme on d it, S. Marceau ,pou r
la fabrique des tapilTeries & meubles de la couronne.
L a maifon où eft préfentement cette manufacture
avoir été bâtie par les frères G o b e lin célèbres
teinturiers du quinziéme fîéc le, qui avoient
les premiers apporté à Paris le fecret de cette belle
teinture d’écarlate qui a confervé leur nom , auffi-
bien que la petite rivière de Bièvre, fur les bords
dé laquelle fe fit leur établiffement, & que depuis
l’on ne connoît guères à Paris que fous le nom de
r iv iè r e d e s G o b e lin s .
Ce fut en l’année 1667 , que ce lieu changea fon
nom de F o lie -G o b e lin qu’il avoitporté de puis deux
fiécles en celui $ h ô t e l r o y a l d es G o b e lin s , en
conféquence de l’édit du roi -Louis X IV du mois
de novembre de la même année , vérifié en parlement
le zo décembreenfüivant, & en la chambre des
comptes & cour des aides, les zo février & 2 mars
jéôS»
D ’où i l réfulte que les dén i établiffemens des
Gobelins , fçavoir les belles teintures en écarlate &
les tapilTeries, n’orit point été inftitués par Colbert,
comme on le dit tous les jonrs ; niais feulement réglementés
par ce miniftre , ce qui leur eft peut-
etre plus nuifîble que profitable.
G O B E R G E S . Bois de hêtre refendu en forme
de petites planches taillées en couteau , c’eft-à-dire,
plus épailfes d’un côté que d’autre, dont les layet-
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tiers & coffretiers-bahutiers fe fervent ordinairement
dans leurs ouvrages.
I l s’en fait de deux fortes, 3 l’une que l’on ap-
pelle goberges ordinaires, dont la largeur eft et-
puis cinq jufqu’ à fept pouces , & la longueur depuis
deux pieds jufqu’a quatre , ayant un pouce-du
côté le plus épais , & environ demi-pouce du côté
le plus mince.
L ’autre efpèce de goberges qui fe nomment
layettes , parce que l’on s’en fert particulièrement
à foires de ces fortes de caffettes que l’on appelle
layettes , a depuis dix jufqu’à treize pouces de
large fur deux pieds de long , de la même épaiffeur
que les goberges ordinaires.
Les unes & les autres fe comptent par poignées
de quatre goberges chacune , & fè vendent par les
marchands de bois d’ouvrages au millier , avec les
quatre au cent , le tout réduit à quatre pieds ; de
mrte qu’un millier de goberges eft compofé de
quatre mille cent foixante pieds de bois.
Les endroits qui fourniffent le plus de goberges
pour la confommation de Paris , font VillersrCote-
rets & Compiegne. I l en vient néanmoins beaucoup
du côté de Champagne, il s’en envoie auffi quelque
peu de Lorraine.
G o b e r g e s . Se dit auffi parmi les marchands ta-
piffiers & frippiers , même chez les menuifiers, de
ces petites planches de quatre à cinq pouces de
large, plus ou moins longues , qui font attachées
fur des fangles à certaine diftance égales l’une de
l’autre avec de la grofïè broquette, & que l ’on étend
de travers fur les bois de lit pour fervir d’enfon-
çure & foutenir la paillaffe ou le fommier de icrin.
G o b e r g e s . C e font auffi des perches dont les
menuifiers de pla ca g e & de marquetterie fe fervent
p o u r tenir fu r l ’établi la befo gne en é ta t , après
l’a v o ir c o l lé e , jufqu’à ce qu e la c o lle fo lt parfaitement
féche.
G O B E U R . On nomme ainfi for la rivière de
Loire les forts & compagnons de rivière qui fervent
à la charge, décharge ou conduite des bateaux.
L ’article z z de la déclaration du roi du 24 avril
170 3 , pour le rétabliffement du commerce & navigation
de la rivière de Loire , défend aux cro-
cheteurs , porte -focs , gobeurs & autres , d’entrer
dans les bateaux & de travailler à leur conduite contre
la volonté du maître marinier.
G O D E . Mefore étrangère des longueurs , dont
il eft parlé dans les tarifs de 1664 & de 1667 , aux
endroits où il eft fait mention des frifes blanches
appellées de coton qui fe vendent à la gode. Par
ces tarifs qui ne difent point en quel pays cette
mefore eft en u fage, il parolt que les 100 godes
font iz$ aunes mefure de Paris, en forte que lur
ce pied la gode contiendroit cinq quarts d’aune de
Paris. ‘ '
\ G O EM O N , ou G O U EM O N . Efpèce d’herbe
marine qu’on nomme autrement varech.
G O L T S C H U T . Efpèce de inonnoie ou plutôt
4e petit lingot d’or qui vient de la C h in e, & qui y
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eft regardé comrnê marchandife plutôt „-que comme
efpèce courhnte. Ce font les Hollandois qui lui
ont donné le nom de g o ltfch u t , qui en leur langue
lignifie bateau d’ or, parce qu’il en a la figure 3 les
autres nations les appellent p a in s d’or.
Comme dans toute la Chine & le Tunquinil
ne fe bat aucune monnoie d’or ni d’argent, on y
coupe ces deux métaux en morceaux de divers
poids 3 ceux d’argent, s’appellent ta 'é l, on en parle
a leur propre article : ceux d’or font les goltjchuts
dont il eft ici queftion. Ils fervent dans les gros
paiemens & lorfque les taëls & les monnoies de
cuivre ne foffifent pas.
Quand les Chinois tranfoortent leurs pains d’or
ou goltfchus dans, les différentes parties des Indes
où ils trafiquent , les marchands avec qui ils en
traitent les font ordinairement couper par le milieu,
les Chinois étant fi fins , ou pour mieux dire , de fi
mauvaifo fo i, qu’011 a fouvent trouvé de ces morceaux
d’or fourés jufqu’à un tiers de cuivre ou
d’argent-.
Les Japonois ont aùflî des goltfch uts , mais qui
ne font que d’argent : il y en a de divers poids, &
par conféquent de diverfes valeurs. V oy e% l ’ article
des monnoies où i l e jl p a r lé de celles du. Japon.
GOMME. Suc aqueux & gluant qui fe congèle
fur les arbres d’où il fort. Il y a autant de différentes
efpèces de gommes qu’il y a de différens arbres ,
plantes, ou racines d’ou coulent ces fortes de focs.
On les divife ordinairement en gommes aqueu-
f e s & gommes réfineufes ,* & quelques-uns y ajoutent
encore les gommes irrégulières comme une
troifiéme efpèce. Les gommes aqueufes font celles
qui peuvent fe diffoudre dans l’eau , le vin & femblables
liqueurs ; les gommes réfineufes font celles
dont la diffqlution ne fe fait que par le moyen de
l’huile 5 & les gommes irrégulières celles qui ne
peuvent fe diffoudre que difficilement, foit dans
l’eau , le vin & autres liqueurs pareilles. Toutes
ces fortes de gommes , du moins celles dont.-les.
marchands’ droguiftes & épiciers font commerce,
feront expliquées ou dans la fuite de cet article, ou
à leurs articles propres , auxquels l’on pourra avoir
recours.
G om m e a n im é e , que le tarif de la douane de
Lyon nomme auffi gomme amée. Efpèqe - 4û réfine
qui coule de l’arbre que les Portugais appellent
courbari.
Cet arbre croît dans plufîçurs eudroits de l’Amérique,
il s’élève fort haut : fon bois qui eft propre
aux ouvrages de menuiferie , eftf couvert d’une
écorce é-paiffe & affez brune : fesujeuilles font femblables
a celles du laurier , mais d’un verd plus
clair & fans goût aromatique. Il a des fleurs qui
viennent en uo bouquet de figure, pyramidale ; la
femençe qu’il produit èft enfermée d^ns des gouf-
fes dures & noirâtres , dont-les coffes font difficiles
a féparer.
La gomme qui fort du courbari eft dure , tranf-;
parente , de bonne- odeur , allez fembiable à Tarn-
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bre jaune 3 elle ne fe diffout ni à l’eau , ni à l’huile :
on la trouve quelquefois par morceaux gros comme
le poing : on la fobftitue fouvent au copal dans
les ouvrages de vernis.
G o m m e a r a b iq u e , qu’on nomme auffi t h e -
BAÏQUE , SARRACENE DE B a BILONE & ACHAN-
, t in e , du nom des lieux ou de l ’arbre d’où elle
vient. Eft le foc d’un arbre appellé a ca c ia d’E g y p te
: cet. arbre eft affez petit, & a fes branches épi-
neufes, garnies d’un grand nombre de feuilles p re s que
imperceptibles 3 la gomme qui en découle eft
blanche , en petites larmes claires & tranfparentes,
qui. font auffi les qualités qu’il faut obferver- pour
la choifir : elle vient du levant par la voie de
Marfeille. '
G o m m e g u t t e ou g u t t a c a m b a . Ainfi n o ra-
mée, félon M. Bolduc de l’académie des fciences ,
! d’une prétendue vertu fpécifique que l’on s’eft long-
1 temps flatté qu’elle avoit pour la goûte 3 eft une gom-
; me qui vient des Indçs tant orientales qu’occidentales
, & qui eft un puiffant mais dangereux purga-
\ t if ou émétique 3 à moins d’en corriger la malignité
1 par des préparations chimiques.
Cette gomme eft le foc qui coule du tronc d’une
plante épineufe fort extraordinaire , puifqu’elle eft
i toutes branches & n’a ni feuilles , ni fleurs , ni fruit.
: Gette plante croît dans le royaume de Siam , dans
: la Cochinchine & dans quelques provinces de la
Chine & de l’Amérique : le foc qu’on en recueille
: s’épaiffit & jaunit à l’air. Les Chinois & les Cochin-
; chinois, quand il eft en confiftance de p â te , le
roulent en figure cylindrique , que les marchands
droguiftes & épiciers appellent turbans & fa u c i f -
forts. L a meilleure gomme gutte doit être feche ,
haute en couleur , point graveleufe ni mêlée
d’une gomme rouge , claire & tranfparente qui en
diminue le prix. Elle' a quelque ufage dans la médecine
j mais le plus grand qu on .en faffe eft pour
la peinture, la gomme gutte faifant un très-beau
jaune.
G o m m e d u S é n é g a l . Cette gomme n’eft point
différente de l’Arabique pour les qualités 3 on efti-
me pourtant davantage l’Arabique. L ’arbre qui
porte cette gomme A fr iqu a in e eft grand & épineux
3 fes feuilles font petites & toujours vertes ,
fes fleurs font blanches , fes fruits reffemblenc aux
figues : le principal ufage de ces deux gommes eft
pour la thériaque : on s’en fert auffi dans la com-
pôfîtion du foc de regliffe de Blois , parce qu’ on
les croit bonnes pour la toux. Le s vaiffeaux de la
compagnie du Sénégal l’apportent dans leurs retours.
G o m m e t u r iq u é ou t u r i s . C ’eft la gomme
Arabique tombée des acacias dans le temps de
pluie & qui' s’eft amoncelée en groffes maffes. Elle
eft propre aux teinturiers en foie , & ceux de Lyon
en conlomment beaucoup.
G o m m e y e r m i c u l é e . Eft la gomme Arabique
ou du Sénégal , qui en coulant de l’arbre fe plie
& replie en plu fleurs tours & prend la figure de
verraiffeaux. O n tâche de la faire paffes pour la