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C ’eft en que le fît le premier traité des
Hollandois arec le Danemarck , touchant les droits
du Sund. Il fut fait entre la reine Marie, gouvernante
des Pays - Bas , & les états de Danemarck
pendant l'interrègne.
A la paix de Spire , qui fe fit en 1543 entre
l ’empereur Charles-Quint & Chrétien I I I , roi de
Danemarck ; ce dernier promit de n’exiger plus
jiour les droits du Sund des Hollandois & des Flamands
, ou habitans des Pays-Bas, qu’une rofèno-
ble polir chaque navire.
Mais ce n’cft qu’en 1645 que les droits du Sund
furent déterminés fur un pied fixe. Il fut conclu
cette année à Chrityianople, petite ville de Suède,
appartenante alors au Danemarck, un traité entre
cette couronne & les états-généraux des Provinces-
IJnies , & à ce traité, fut joint un tarif des droits
que doivent payer les navires & leurs cargaifons à
leur paflage par le Sund, tant en entrant qu’en for-
tant de la mer Baltique. Ce traité & ce tarif, qui*
ont été confirmés en 1 70 1 , ont fervi de modèles à
ceux qui ont été faits depuis par les Anglois en
1670 , comme nous l ’avons déjà obfervé, & parles
François quelques années auparavant, comme nous
le dirons bientôt. Ce tarif eft aujourd’hui le feul
en ufàge dans la douane du Sund, pour les navires
& les marchandifes de toutes les nations, a quelque
petite différence près.
L a F rance a commencé aufli d’aflez bonne heure,
à faire des traités touchant les droits du Sund avec
le Danemarck. L e premier fut fait en 166$ ; il
fut -enfuite renouvellé en 1742 ; & les François ,
depuis «es traités, font regardés au Sund, comme
une des nations les plus favorifées.
Ce titre de nation favorifée, donne à celle qui
en eft décorée un trop foible avantage lors du paiement
des droits du Sund , pour qu’il mérite d’être
ambitionné par celles qui ne le font pas. Celles-ci
paient pour le droit des marchandifes, dont le nom;
né fe trouve point dans le tarif, pour cent,
au lieu que les’nations favorifées paient feulement
I pour cent. Enfin, l’on compte aujourd’hui au
nombre de ces dernières, les An g lo is, les Hollandois
, les François, les Suédois , les Efpagnols, les
Portugais, les Napolitains , & la ville de Hambourg.
I l paffe tous les ans par le détroit du Sund,
environ 4000 vaiffeaux de prefque toutes les nations,
qui vont dans la mer Baltique & qui en reviennent.
II y en a qui paient depuis 100 jufqu’à 1000 ryks—
dales. d’efpèce, mais très-peu de ces derniers ; il y
en a aufli qui ne paient que 10 , 20, 40, 60 ou
80 & quelques ryksdales, fuivant la nature de leurs
chargemens. I l réfulte-donc, d’après la combinaifon
la plus exade qu’on ait ’ pu Faire , que chaque
navire, l’un portant l ’autre , paye pour les droits
de fes chargemens, en allant & en revenant de
la mer Baltique , 100 ryksdales d’efpèce. L e
revenu annuel que le roi de Danemarck en retire
, s’éleveroit donc fuivant ce ca lcu l, à environ
49900,0 ryksdales. Ce prince a en ©mre de chaque
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navire, 4 ryksdales d’efpèce s’ il eft chargé, 6c z
ryksdales s’il ne l’eft pas, lorfqu’il eft deftiné pour
la mer Baltique , 8c autant à fon retour, ce qui fait
une fomme d’environ 24000 ryksdales, laquelle
lui eft payée à titre de contribution, pour fubvenir
aux frais & dépenfes de l’entretien des feux , bouées
& autres fignaux maritimes qui font nécefïaires dans
le Categat & au détroit du Sund, pour férvir en
tout temps de diredion aux navires, & les y pré-
ferver de malheur autant qu’il eft poflible. Au refte*
les officiers employés dans la douane du Sund ,
recouvrent aufli eux-mêmes de Certains droits fur
les navires , pour leur tenir lieu de falaire & les
encourager à bien faire leur devoir. Cette nouvelle
impofîtion fur les navires .qui paffent-le Sund, en
la réduifant au plus bas, fait un objet d’environ
44000 ryksdales courantes de Danemarck. Nous
renvoyons nos ledeurs pour le détail de ces droits
& les ufages établis à Êlfeneur, pour l’expédition
des navires qui vont dans la mer Baltique, ou qui
en reviennent, à l’ouvrage intitulé : Tableau des
D ro its & Ufages de Commerce, relatifs au
pajfage du Sund , p u b lié en î j j C à Copenhague,
p a r M. F . A . de Marien. Lés 4000 navires qui
naviguent dans la mer Baltique, paflênt deux fois
par le Sund. I l eft probable qu’en y allant il y en a
environ la moitié qui ne font pas chargés ; mais ils
le font tous en revenant de la mer Baltique : cela
fait donc pour chacun 6 ryksdales pour les deux
pafîàges.
D A N T Z IC K - H O R . Monnoie d’argent qui fé
fabrique à Dant-ù ck , ville de la Pruffe royale ,
& qui a cours à R ig a , à Conifberg, & prefque
dans tout le Nord. Ces hors de Dant^ick vzlent
dix-huit gros de cette ville : Us ont pour diminution,
des croutacs ou demi - D a n t ÿ c k , qui ont cours
pour neuf grains , le. grain valant huit pennings.
D ARIABADIS. Toile de coton blanche que
l’on tire de Surate.
D ARIDAS. Sorte de taffetas des Indes , qui
eft fait avec de la foie qu’on tiré des herbes.
D AR IN S. Toiles de chanvre qui fe fabriquent
en Champagne.
D A RN AM A S. On appelle coton darnamas, la
meilleure forte de coton qui vienne de Smyrne.
Il eft ainfi nommé d’une plaine près de cette ville ,
où il s’en cultive en fi grande quantité , qu’on em
peut enlever, année commune, jufqu’à dix mille
balles, quoiqu’il s’en confomine du' moins encore
autant dans les manufactures du pays.
D A T E . Chiffre ou expreffion qui marque le jour
& le mois de l’année, 8c quelquefois l’heure auxquels
un ad e a été paffé, loit pardevant notaires,
foit fous féing-privé. L a date doit aufli exprimer
& faire connoître le lieu de la paffation des ades.
L a d a t e , dans le s ades de conféquence, doit
toujours fe mettre tout au long : à l’égard des lettres
miffives, ce n’eft guères l’ufage de la mettre autrement
qu’en chiffre.
Rien n’eft plus important dans le n ég o c e , que
de
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3e dater régulièrement. Il y a même des articles de :
l ’ordonnance de i 7 3 > & dune autre or onnance
du lieutenant-civil du châtelet de Paris, du i + aoftr
1680, affichée.& publiée! fon de trompe , qui ter-
vent de réglement pour les dates»
Par Particle 13 du titre s de 1 ordonnance de.
1673 , il eft dit : que les fignatures au dos des 'lettres-'
de-change , ne fendront que d’endoffement, & non
d’ordre , s’il n’eft daté Sc ne contient le nom de
celui qui en a payé la valeur en argent , _en marchand,
tes on autrement: & ® vingt - cinquième
article du même titre porte : qu en cas que 1 endofle-
ment ne foit pas dans les formes ct-deflus, les lettres
feront réputées appartenir à celui qui les aura
endoifées pourront être iaiiies par fes créanciers,
& compenfées par fes-redevables.
A l’égard de l ’ordonnance du lieutenant-civil, elle
feit défenfesà toutes perfonnes de faire, fauifement
fabriquer des lettres -de - change , & de les faire
dater des villes & lieux où elles n’auront pas été
fa ite s , &c.
Quand on-dit qu’une lettre-de-change ou un billet
eft payable à vingt-jours de date , cela doit s entendre
qu’il y a vingt jours pour le paiement, a
courir & compter depuis celui de fa date.
Etre colloqué en ordre de date parmi les créanciers
c’eft l’être luivant la date des contrats, obligations
ou autres ades paffés avec le débiteur. *
On dit qu’une obligation , qu’une lettre de voiture
, de change ou d’avis , & autres ades , font
datés de Paris , de Lyon , d’Amfterdam, &c. quand
ils ont été- paffés , écrits 8c fignés dans quelqu une
de Ces villesv -
On appelle antidate, une date fauffe & antérieure à la véritable date que devroit avoir un ad e.
Datte. C ’eft le fruit du palmier.
Les dattes de Tunis font les meilleures , parce
qu’elles font plus, de garde : celles de Provence ont
plus d’apparence , & femblent plus de vente , étant
plus grottes & plus belles; mais les vers s’y mettent
aifément, & elles fé rident & fèchent en peu de
temps. En général, il faut choifîr les dattes nouvelles
, bien nourries , charnues, d’un jaune doré
au dehors , blanches au dedans , d’un goût doux,
fucré & agréable.
L e s dattes fo n t du nombre des marchandifes
venant du L e v a n t , Barbarie & autres p a y s &
terres. de la domination du grand-feigneur, du
roi de Per fe & d * Ita lie , fu r lefquelles i l e jl
ordonné être levé vingt pour cent de leur va leu r ,
conformément à Varrêt du confeil du 15 août
1(385.
D A T E R . Mettre la date fur un ad e; c’eft-à-dire,
marquer l’heure , le jour , le mois , l’année & le
lieu où un ad e a été paffé pardevant notaires ', ou
fait fous feing-privé.
On date aufli les lettres, mémoires , même les
articles que l’on charge fur les regiffres des marchands,
négocians & banquiers, foit en recette,
foit en dépenfe, foit en çrédit, foit de comptant.
Commerce. Tome I I . P a r t , I,
D E B 17
On dit anti-dater un acte, lorfqu’o-i y met une
date fauffe 6c antérieure à la véritable date q u il
devroit avoir.
D A Ü C U S , plante médècinale qui croît en
Candie. O n en trouve aufli en Allemagne & dans
quelques endroits des A lp e s , mais les médecins ne
fe fervent que de celui du Levant.
D A U P H I N E . Efpèce de petit droguet très-
léger , tout de laine / non-croifé, imperceptiblement
jafpé de diverfes couleurs, qui fe fabrique fur un
métier à deux marches , de même que les étamines
, les camelots & autres femblables étoffes, qui
n’ont point de croifure. .
Les dauphines fe forît à Reims, & font teintes
en la in e , c’eft-à-dire, que les laines dont elles font
compofées, font teintes & mélangées , avant que
d’être cardées, filées & travaillées fur le métier ,
ce qui en fait la jafpüre. Leur largeur eft de demi-
aune , & les pièces contiennent depuis trente-cinq
jufqu’à quarante - cinq aunes , mefure de Paris. .
Elles s’emploient ordinairement à faire des habits ,
dont les hommes fe fervent l’été & les femmes,
l’hiver. Paris eft la ville de France où il s’en con-;
fomme le plus.
IL fe fait aufli à Amiens, des étoffes nommées'
Àauphines. Selon les réglemens de la fayeterie de
1666 , elles doivent avoir ving-trois buhots, trente
portées de largeur entre deux gardes , pied & demi
un pouce de-roi ; & de longueur hors de l ’eftille ,
vingt-trois aunes de roi , pour revenir, tout apprêtées
, à vingt aunes un quart ou vingt aunes 6c
demie, aune de roi.
I l s’eft fait autrefois quelques dauphines laine 8c
fo ie , à rayes prefqu’imperceptibles ; mais il ne s’en
voit prefque plus de cette qualité.
Plufieurs prétendent que ces étoffes ont pris leur
nom de dauphines, de ce qu’un dauphin de France'
en a porté des premiers. Quelques autres veulent:
que ce foit parce que l’origine de fa fabrique vient
de quelque endroit de la province de Dauphiné;
& d’autre difent , que c’eft à caufe d’un ouvrier
Dauphinois , qui le premier en a trouvé l’invention
à Reims. Quoi qu’il en foit , il eft certain que
cette étoffe n’eft pas d’une ancienne fabrique & que
la mode en eft affez moderne.
DE
D É B A L L E R , ou D ÉSEMBA LLER. Faire l’o u - ‘
verttfre d’une balle , en défaire l’emballage. ■
On déballe les marchandifes aux bureaux des
douanes & aux foires , pour être vifitées par les
infpedeurs des manufadures , les maîtres & gardes
, les jurés ; les vifiteurs & autres qui en ont le-
droit: afin de les reconnaître , auner & examiner,
fuivant leur nature & qualité , pour être fendues &
délivrées aux marchands & propriétaires * fi elles
font fuivant les réglemens ; ou arrêtées & failles , '
fî elles n’y font pas conformes.
Déballer. Sé dit aufli dans une fignifîcation
toute contraire , des marchands qui quittent une
L