
cinq métiers, treize moulins à foulon, & vingt-cinq
maîtres foulonniers, L e foulage & le dégraiflage des
étoffes y font excellens, ce qu’on attribue aux eaux
de la rivière de Sandre, qui font très propres à
leur- donner ces apprêts.
Toutes ces draperies fe diftribuent à Paris, a
Orléans, en Picardie & en Champagae.
L a foire de Romorantin eft confiderable, particulièrement
pour les draperies.
Les étangs qui y font aux environs , y entretiennent
un petit commerce de poiffon que l’on mène à
Orléans par terre, & par le canal à Paris.
Les manufacturiers de Romorantin s*étant accoutumés
à employer dans leurs draperies des laines de
Navarre & de Barbarie, il leur en fut fait défenfe
par arrêt du confeil du 27 avril 170(?, portant
réglementpour ladite manufactüYe. Cet abus n’ayant
point ceffé , l’exécution de l’arrêt fut de.nouveau
enjointe par une ordonnance de l’intendant de la généra
lité du 10 juillet 171.6.
S a in t -De n is , qu’on nomme autrement S a in t -
G e n o u x . On y fait environ trois cent pièces d’étoffes
prefoue tou es deftinées pour Paris & pour
Orléans. Ce font des draps d’une aune comme à
Romorantin , mais tous de laines du pays , où il
s’en recueille quatre ou cinq milliers. '
L e foulage & le dé raifïage y font très-bons , ce
qui y occupe quatre maîtres foulonniers & deux
moulins à foulon. Sept maîtres facturiers & neuf
métiers font employés à cette manufacture.
I l y a une foire ou H fe débite de la draperie.
S a l b r y . Cette fab riq ue travaille pour Paris &
Orléans ; le produit va environ a fept cent pièces
d’étoffes de laines du pays 5 ces étoffes font des ferges
drapées , blanches & gris de f e r , de demi-aune de
large. Quinze maîtres facturiers , dix-fept métiers
& un feul moulin à foulon travaillent à la façon &
à l’apprêt de ces étoffes.
S o u e sm e . Il ne fe fait dans cette fa b r iq u e que
cent pièces d’étoffes par a n , qui font toutes ferges
blanches de demi-aune de large ; elles s’envoient a
Orléans3 leur laine eft laine du pays. Les facturiers
, les métiers & les foulons font proportionnés
au peu d’ étoffes qui s’y fa it , n’y ayant que fix facturiers
, autant de métiers & un moulin à foulon.
P i e r r e - F i t e . I l s’y recu e ille environ deux millie
rs de lain e , q u i font toutes employ ée s ou en
eftamets à deux envers d’une aune de la rg e , o u en
fe rge s blanches de demi-aune.
Rrinon. Sa fab riq ue eft peu de chofe ; à peine
neuf facturiers font-ils par an fur neuf métiers quatre-
vingt pièces d’étoffes. Ce font des ferges drapées de
demi-aune de large 3 elles font de laines du pays 3
on les porte à Orléans.
N o n a n - l e - F u z e l ie r s . Les étoffes qui s'y font
s’apprêtent a Orléans , où on les débite en toile. Il
s’y fait environ quatre-vingt pièces de ferges drapées
blanches de demi-aune de large. On y recueille,
ou aux environs, jufqu’à fix milliers de laine , dont
une partie fert à faire ces étoffes , le refte ,-fe vend
au dehors. I l y a fept métiers & autant de fac*
turiers. ^
V o u zo n s . Les laines qui s’y recueillent & anx
environs, montent à plus de fix mille livres pefant ,
dont on fait chaque année jufqu’à fix cent pièces de
ferges drapées blanches de demi-aùne de large-, qui
fe débitent à Orléans.
Vingt-qua tre facturiers , vingt-huit métiers &
deux moulins a foulon compofént cette manufuc-
tuYe.
Jargeau. G i^ y travaille en forges drapées blanches
& gris de fer , où l’on n’emploie que des laines
du pays. I l s’en fait jufqu’à cent foixante , ou cent
foixante & quinze pièces , année commune , qui fe
débitent en détail dans la même ville. Six maîtres
facturiers y ont chacun un métier,
C hateau-N euf. L e produit de cette fa b r iq u e
eft très-médiocre & va à peine à foixante pièces
d’étoffes par an , partie ferges drapéès , & partie
bayetees & tiretaines. Deux fouis facturiers, qui ont
chacun deux métiers, en compofént toute la manufactu
re y qui pourroit cependant être plus confi-
dérable, vu la qualité des laines du pays qui font
bonnes , & la quantité qu’il s’en recueille , qui va
après de huit milliers. Ge peu d’étoffe fe débite dans
la ville même.
Quatorze tifferans y font beaucoup de toiles, qui
ne font pas mauvaifos.
S u l l y . Il s’y fait des forges drapées, des frifons ,
des étamines & des crêpons des laines du lieu 3
ce qui s’y en fait ne va pas à deux cent pièces par
an , qui occupeut cependant jufqu’à vingt-deux métiers
, & prefque autant de facturiers. L e débit fe fait
dans le lieu & aux environs.
G ie n . Les ferges trémières, les forges drapées
blanches & grifos , les frifons blancs, & les étamines
font les étoffes qui fe font dans cette fa b r ique.
On y emploie partie laines du pays & partie
d’autres laines qui s’achètent à Orléans. L e foulage
s’en fait à Poilly , où-cependant l’eau & la terre ne
font pas trop bonnes. Il y a près de trente métiers
& plus de quinze facturiers , qui cependant ne donnent
par an que cent vingt ou cent trente pièces
d’étoffes 3 le débit s’en fait dans le lieu ou a x
environs.
I l y a à Gien trois foires chaque année , à une
defquelles s’apportent quelques draps par des marchands
d’Orléans, & des droguets par des marchands
de Viezon en Berry.
Les autres ouvriers qui ffoutiennent le commerce
de cette ville , font un teinturier , trois chapeliers ,
autant de tanneurs & fix bonnetiers.
L a bonneterie qui s’y fa it, confifte toute en bas
drapés au tricot qui font eftimés 3 il s’en fait un
affez bon débit à Orléans , d’où ils s’envoient à
Paris.
B onn y . Cette manufacture eft tout-à-fait tombée
3 il y a cependant encore quelques métiers &
quelques anciens maîtres , même deux moulins a .
foulon 3 mais rien de tout cela n’eft occupe.
C osne. Cette fab riq ue n’a pas été plus heu-
teufo que celle de Bonny. Les facturiers & les
métiers qui y reftent encore n’ont point d’ouvrages
, non plus que trois moulins à foulon qui y
lubfiftent toujours. Les étoffes qu’on y faifoit. étoient
des droguets & des tiretaines.
Ce depériffement a paffé jufques aux divers ouvrages
de fer dont on y avoit établi différentes fabriques.
. Il ne fe fait plus rien dans une forge de fer fondu,
où il fe couloit quantité de tuyaux pour Ver-
failles & plufieurs uftenfiles de ménage , comme
des pots , des chaudières & des marmites. Deux
autres forges où il fe fabriquoit de l ’acier à la façon
d’Allemagne , ont été anlfi abandonnées , & 1 on
ne travaille plus pareillement aux menues armes qui
s’y faifoient pour les armées du roi , defquelles on
tenoit des magafins toujours pleins dans un arfenal
qu’on y avoit conftruit.
L a foui e fab riq ue de f e r qui y fubfifte préfonte-
ment, eft celle des ancres pour la marine, qui y
avoit néanmoins été long-temps interrompue par
celle du fer plat & du fer en bottes , mais qui enfin
y a été rétablie.
I out ce défordre arrivé dans les fabrique s de
Cofne y foit de draperies, foit d’ouvrages de fer ,
a réduit fop commerce à la ganterie , à la tannerie
& à la chapellerie , <\ai foutiennent encore
trois tanneurs , quatre gantiers, & quatre chapeliers.
II y a aufiî un teinturier , mais qui travaille peu.
L a C h a r i t é . Son commerce confifte moins en
fabriques de lainages qu’en autres ouvrages , particulièrement
en fers , en chapeaux & en cuirs. A
jpeine s’y fait-il foixante pièces d’étoffes , partie ferges
trémières de demi-aune de la rg e , & partie tiretaines
fur fil de trois quarts auffi de large j les unes
& les autres de laine du pays. I l y a néanmoins dix-
huit métiers, autant de facturiers , trois moulins à
foulon , trois tondeurs & trois teinturiers 3 on y
àpp ne auffi quelques étoffes foraines , mais jamais
jufqu’à cinquante pièces : le tout fe débite dans la
yille & aux environs.
Pour le négoce du fer, il y a pas loin de la ville
onze forges ou fe fait du fer & de l’acier , & trois
fourneaux pour en fondre la mine.
. Les tanneurs y font au nombre de fe p t , & la
chapellerie y a quatre maîtres.
C l a m e c y . L a laine y eft affez bonne , mais on
n'en recueille que deux milliers , qui , mêlés avec
des laines de Bourgogne , fuffifent toutefois pour
toutes les étoffes qui fe font dans cette fab riq ue.
Ces étoffes font des draps d’une aune de large ,
ui font affez eftimés 5 il ne s’ en fait guère que cent
ix pièces par an , quoiqu’il y ait douze maîtres &
douze métiers j il eft vrai que de ces métiers il n’y
en a ordinairement que cinq qui travaillent. Il y a
aufti pour les apprêts de ce peu d’étoffes , un teinturier
& trois moulins à foulon.
Les autres manufactures font celle des cuirs
& celle des gants 3 huit maîtres gantiers font
occupés à c e lle - c i & huit maîtres tanneurs à
celle-là..
Il y a encore un moulin à papier à Clamecy..
I SANT-i?ARGEAU. Cette fabrique produit à peine
foixante pièces d’étoffes, qui font des fergesfdrapées
blanches & grifos , d’une demi-aune de large.
Elle a pourtant autant de métiers , de fabriquans
& défoulons qu’il en faudroit pour une.manufacture
plus confiderable 3 mais à peine le quart en eft-
ii préfentement occupé, n’y ayant que trois maîtres,
trois métiers & un moulin qui travaillent, & même
encore allez peu. Il fe recueille dans le pays quatre
ou cinq milliers de laine. L e débit des étoffes fe fait
en détail dans Je lieu.
Il y a à Saint-Farge au un tanneur , deux chapeliers
& deux gantiers.
Ses foires font au nombre de quatre 3 mais il ne
s’y apporte plus aucune draperie foraine.
C h a s t il l o n - su r - L o in g . L a récolte des laines
y eft allez modique & paffe rarement deux milliers 3
auffi fa fabrique de draperie qui fo fait toute de
laine du pays . eft-elle peu considérable. Les étoffes
qu’on y fait font des draps d’une aune façon d’Ufi-
feau , & des ferges drapées de demi-aune. L e produit
de ces deux fabriqu es ne va pas à cent pièces
par an qui fe. débitent dans le lieu & àTroye s : elles
occupent cependant neuf maîtres, autant de métiers
& un moulin à foulon.
Six bonnetiers & quatre chapeliers y font un allez
bon négoce , les uns de bas au tricot & les autres de
chapeaux j il n’y a qu’un foui tanneur.
Cette ville a cinq foires. 3 on y porte des laines,
mais il y a déjà long-temps qu’on n’y voit plus de
draperies.
M o n t a r g i s . On y recueille & dans les environs,
jufq<à vingt milliers de laines par an. Quelques-
unes fo confomment dans les fabriqu es de draperie
qui y font établies 3 le refte fe vend pour O r léans
, pour Amiens , pour Gien & pour Ambigny
en Berry.
On fait à M o n ta rg is des. draps d’une aune &
des ferges trémières de demi-aune. Les uns & les
autres ne paflenc. guères cent cinquante pièces
par an 3 il eft vrai qu’il s’y. en marque autant de
foraines. •
L e nombre des facturiers &. des métiers témoigne
affez combien cette fabrique avoit autrefois
de réputation j mais des vingt-cinq métiers qui y
font montés, il n’y en a que fix feulement qui travaillent
3 & de dix-fept facturiers qui en compo-
fent la communauté', plus de deux tiers reftent
fans ouvrage. Deux moulins à foulon & deux teinturiers
, apprêtent & teignent les étoffes qui s’y font.
Sept maîtres chapeliers, dix tanneurs & quatre
corroyeurs y font un grand commerce de chapeaux
& de cuirs.
C’eft aux quatre foires de M o n ta rg is que. fo
vendent les laines qui s’y recueillent, auffi-bien que
antité d’autres qu’on y apporte du dehors 3 mais
ne s’y fait aucun commerce de draperie.
Qu