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<juon nomme e ramiers ,,o n t. le droit d'en faire
lejTai, à l ’arrivée , en coupant au-deiïous de la
pièce un petit morceau d’environ une livre pefant
qu’ils; font fondre.
Si la piece fe trouve, d’un étain très-doux , ils la
marquent d’un poiçon où font gravées les armoiries
de la ville , qui,, font un agneau-pafcal; .& alors on
appelle cette pièce étain à Vagneau , qui eft; le
plus eftjmé. Celles qui ne font pas tout-à-fait douces
mais approchantes du doux , on les marque à un
des coins de trois traits de rouanne , de la lono-ueur
d’un demi-pied chacun , qui fortans d’un même
centre, s’ éloignent les uns des autres , & font la
figure que les charpentiers appellent p a t te d'oy'e, &
que ceux-ci nommentgriffe.
Celles qui font encore moins douces , font marquées
de deux griffes ; celles d’après le font de trois
griffes ; enfin celles qui font tout-à-fait aigres, le font
de quatre griffes,, une à chaque coin.
Il vient d’Angleterre quantité d’étains ; les uns
en lingots , les autres en faumons , & les autres en
lapes, qu’on nomme auffi verges,
. ^ es pefent depuis trois livres jufqu?à trentecinq
; les faumons , depuis deux cens cinquante
livres jufqu*à trois cent quatre-vingt ; & les lames
environ une demi-livre.
, Les faumons font d’une figure qaarrée-loiwue &
epaifTe, les lingots font de la même forme a l’exception
qu ils font tres-petits ; & les lames font des
morceaux coulés dans des efpèees de moules , longs
d environ deux pieds, larges d’un ponce, & épais
de lix lignes. ,
J1 fe tire des Indes Efpagnoies une forte d’étain
tres-oouï, qui vient en faumons fort plats , du
poids décent vingt à cent trente livres.
. l} en vient auffi de Siam par maffes , de figures
irrégulières , que les marchands & les potiers Pétain
nomment lin g o t s , quoiqu’elles n ayent pas beaucoup
de rapport aux lingots d'étain d’Angleterre.
d’Allemagne , qui fe tire de Hambourg
par la voie de Hollande , eft envoyé en faumons
du poids de deux cent jufqù’à deux cent cinquante
livres , ou en petits lingots de huit a dix livres , qui
ont la figure d’une brique > ce qui les fait appeller
de 1 etain en brique.
, V é ta in ^d’Allemagne eft eftlmé le moins bon,
a eaufe qu’il a déjà férvi à blanchir le fér en feuille
que l’on nomm e f e r blanc ; outre qu’il eft un peu
mêlé :du vif argent, qu’on a emploié à feire preude
1 étain fur les feuilles de fer.
Étajn commun. C’eft de l'étain neuf allié de
fix livre? de cuivre jaune , ou léton, & de quinze
livrés de plomb fur cent.
Les potiers dé étain vendent .aux chauderonniers
ferblantiers , vitriers, plombiers , faveurs d’orgues*-
ép.erçjnniers 5c autres pareils artifans , une forte de
bas é ta in , moitié plomb , & moitié étain neuf
qu’ils appellent çlaire fqudure , claire étoffe \
baffe étoffe , qu p etite étoffe. Cette efpèce d'étain 1
fff U moindfç'de toutes 5 § l I S M pas permi$ au?
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potiers.,d'étain de l’employer en aucuns oilvrages,
fi ce n eft en moules pour la fabrique des chandelles
, a quoi il eft très-propre. Ils le débitent ordinairement
en lingots, ou culots.
« L 'étain , conformément au tarif de 1664 3 paie
» en France les droits d’entrée ; foavoir , le non
» ©livré, fin ou gros , de toutes fortes , à raifon
» de. 50 f. le cent pefant.; & l’ouvré, menuifé, ou
» fans menuiferie, a raifon de cent fols.
” ,^ “ tre *es de ce tarif & des autres tarifs',
» \ étain de toutes fortes paye encore i z 1. 10 f.
wi du cent , fuivant l’ordonnance dé 1681 , & ne
» peut entrer que par Lyon , Marfeille , Toulon ,
» Cette, A gd e , Narbonne, Bordeaux , la Rochelle,
» Rouen, Dieppe , S. Va lle ry , & Calais.
» A l egard de l'étain de toutes fortes, venant
» de la province de Bretagne , il ne peut entrer
» dans les autres provinces au royaume , que par le
» bureau d’ingrande feulement, où .le droit porté
» par 1 ordonnance de 1681 , doit être payé; mais
» auffi H »’eft du aucun droit pour' Xétain entrant
» des pays étrangers en Bretagne..
• » Les droits delà douane de Lyon font différents,
» foivant les différentes fortes d'étain , fçavoir :t
» L etain en faumon , 17 f. 6 d. le quintal, d’an-
» ciçnne taxation j 5ç 7 f 6 d. le cent, de nouvelle
» reapréciation.
» JJ étain en oeuvre , 25 f. le quintal, d’anciens
» droits, & 10 f. le cent, de nouveaux.
» L e vieil étain , en tout 18 f.
» U étain en grille d’Allemagne, comme étain
» en faumon.
» A l’égard des droits de fortie, Xétain de toutes
» fortes, ouvré & non ouvré, paye à raifon de 4 1.
» du cent , conformément au tarif de 1664 , le tout
» avec les fols pour livre. »
É T A L A G E . Marchandife que l’on étale fur le
devant d’une boutique , ou que l’on attache aux
tapis, qui font aux coins des portes des maifons,
audedans defquelles il y a , des .magafîns. JJ étalage
fert a faire connaître aux paffans les fortes d’ouvrages
, pu iparchandifes doijî il fe fait négoce , ou
dont il y a fabrique chez les jmarchands & ouvriers.
- Ce terme vient du mot d 'é tâ l, ou , comme 011
dit préfentement , J é ta u , qui fignifîoit autrefois
toutes fortes de boutiques, & qui préfentement ne
fe dit què de quelques-unes , particulièrement de
celles des marenands bouchers.
.On dit : ne faites poinç; ^étalage ; pour deman-*
der au marchand, qu’il folle voir d’abord ce qu’il a de
plus beau, fans foirç ipontrç de fes moindres mari
,• chandifos.
Ét a laq e , Signifie auffi le droit que l’on p a ye ,
pour avoir permiffion d’étaler fa marçhandife. Ce
droit eft établi ordinairement dans les foires , & dans
les marchés publics. C ’eft un droit de foigiieur.
E T A L O N . S e dit des originaux des poids &
mefures, qui font confiés à la garde, des magiftrats,
ou confervés dans des lieux publics, pour régler ,
. ajufter Ôç étalonner deffus tous les poids 8c tnefures, ,
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qui fervent aux marchands , ouvriers, artifans , &
autres , dansl’ufage commun & le détail du négoce.
L a jufteffe des poids & des mefures eft tellement
né ce flaire pour la fureté & le bon ordre du commerce,
qu’il n’y a |fcmt de nations policées, qui
«’ayent fait une partie de leur police , du foin d’y
entretenir l’égalité par le moyen des étalons. _
L ’on peut - dire même en ■ quelque forte que les
Juifs , & enfuite les Romains , avoient attaché à
ces étalons une efpèce de culte religieux, en les
-dépofant dans leurs temples , & comme fous les
yeux de la divinité- qu’ils y adorpient.
En F rance , le palais dès rois, ou les maifons
monaftiques les plus régulières , en ont été longtemps
le dépôt j 8c encore, à préfent, ainfi qu’on
va l’expliquer dans la fuite de cet article , la garde
des étalons pour Paris y eft comme partagée entre
la cour des monnoies, le châtelet, & Thôtel-de-
ville.
Avant François Ier les étalons des poids pour
l’or & pour l’argent, étoient foigneufement gar-1
dés^ dans le palais des rois de France. Ce prince
fut le premier qui par fon ordonnance de 1540,
voulut qu’ils fuflent dépofés & gardés en la cour
des monnoies j & c’eft là ou ils font depuis demeurés.
, C’ eft à cette cour que l’on doit préfentement
s’adrefler., pour faire étalonne]; tous les poids qui
fervent à pefeir les métaux; comme les poids de
trébuchet , les poids de mârc , & -les poids maffifs
de cuivre. JJ étalon du poids de marc, qui eft en
la cour des monnoies , fe nomme archétype , mot I
G re c , qui fignifie original, patron , où modèle.
Il eft gardé dans le cabinet de la' cou r, dans une
armoire fermée à trois clefs , dont; l’une eft entre
les mains du premier préfident , l’autre en celles
du çonfeiller commis à l’inftruérion & jugement
des monnoies, & la troilîéme dans les mains du
greffier.
„ Ce fut fur ce poids original qu-en 145)4 , le poids
de marc , qui eft en dépôt au châtelet,- fut én-Jo.i-
né par arrêt du parlement. Il rut ordonné 1 •
même arrêt, que tous changeurs , orfév.vps / &
autres.ufant du poids de marc , pour pefer l’or & 1 argent,
feroient pareillement tenus de les y faire ajufter
h étalonner ; avec défenfes ? fous peine d’amende
Arbitraire , & de punition corporelle, en cas de récidive
, de fe fervir de poids, non étalonnés à la cour des
paonnoies.
C ’eft encore fur Xétalon de cette cou r, que
doivent être étalonnés les poids dont fe fervent
les maîtres & gardes , du corps de l’épicerie ,
lorfqu ils font leurs .yifites générales , ou ordinaires
, chez les marchands de leurs co rp s , 5c
chez tous les autres marchands, -ouvriers *& artifans
qui*vendent leurs ouvrages & mai chandifès au
poids. Cet étalonnage fe doit faire en préfenee de
deux confeïllers de la cour des monnoies à çç
commis.
L 'étalon des poids de marc de Frapce 4 t-our
Commerce. Tome U . P a r t . Z,
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ƒ ours été fi eftlmé pour fa .jufteffe & fa précifion »
que les nations étrangères ont quelquefois • eu.
voyé rectifier leurs propres étalons fur celui de
la cour des monnoies. L ’on remarque , entr’au-
tres exemples, que l’empereur Charlequint envoya
à Paris en i f zq , le général de fes monnoies ,
pour faire étalonner un-poids de deux marcs , dont
on fe fervoit alors pour étalon dans les monnoies de
Flandres.
Cet étalon s’étant trouvé trop fort de vingt-quatre
grains par marc*, fut réduit fur celui de la cour des
monnoies ; de quoi il fut tenu tegiftre , & fait procès
verbal par ladite cour.
Pour côiiferver la mémoire de cet étalonnement
fingulier , il fut fondu trois poids de léton
par ordre de François Ie r , lors régnant, for lefquels
furent empreintes d’un côté les armes du r o i , & de
l’autre celles de l’empereur. D e ces trois poids étalonnés
fur celui de France, l’ un fut envoyé à l’empereur
; l’autre à Marguerite d’Autriche, gouvernante
des pays-bas ; & le troifiéme fut préfepté an ro i. par
des députés de la cour des monnoies. On joignit à ces
poids trois procès-verbaux de ce qui s’étoit-paffé dans
cet étalonnage.
A Paris il n’y a point & étalon particulier pour
les poids de fer , non plus que pour ceux de
plomb, dont on fe fort pour pefer les marchandifos de
gros volume, ou de peu de coafoqüence. Ce font les
maîtres balanciers qui les a juftent,& qui les marquent
eux-mêmes de leur poinçon , après les avoir bien
vérifiés fur les originaux qu’ils ont chez eux étalonnés
de la cour des monnoies.
Anciennement les étalons des mefures étoient
gardés en France dans les monaftères , & en quelques
autres lieux publics.
Henri I I én 1J57 , ordonna que ceux de Paris
foroient portés en l’hôtel-de-ville , où ils font toujours
reftés jufqu’à préfent ; ce qui doit néanmoins
s’entendre feulement des étalons pour les mefures
de b o is , qui forvent à mefurer le fo l, les grains,,
la farine , les graines, les fruits , les légumes , le
charbon tant de Bois qpe de terre ; & fes mefures
d’étain, dont on fè fert à mefurer le vin , la bière., le
cidre , & autres liqueurs & boiffons.
JJ étalon de l’aune de Paris eft gardé dans le
bureaù du corps de la mercerie , où il a été dépofé
en 15-54, fous le régne de Henri II.
JJétalon du pied & de la toife fe trouve attache
à la muraille du grand châtelet , au bas du degré ,
à gauche en montant.
Enfin l'étalon des mefures de cuivre pour les
huiles à brûler , eft entre les mains des jurés huiliers
en charge j qui font membres de la communauté des
maîtres chandeliers.
Dans les provinces de France , les étalons deS
poids & mefures font ordinairement gardés dans
lés greffes des hautes juftices , & dans les hôtels-
de-ville.
É T A L O N N EM E N T .^Æ ’on d'étalonner. I l faut
porter ce- poids , cçttc niefure , à la cour des mon