
7i6 I M P
terres, auxquels la confommation du fèl ferait u
profitable..
Je ne calcule point la perte que fait la population
utile , non-feulement par le défaut des productions
qui exifteroient de plus fans les droits fur le fel*
mais encore par la louftraCtion des hommes que la
gabelle enlève aux travaux fructifiants, pour les
transformer en- commis & en contrebandiers-
Je ne parle point des hommes ruinés par les
procédures, de ceux; qui périflent dans les prifons >
dans les g a lè r e s fu r les gibets & fur les roues , ni
des pertes énormes que caufent ces fupplices à l’état
& à l’humanité.
Je calculerai ces objets trop trilles, mais trop
réels, dans un article à. parc pour les trois impôts
enfemble..
P R O B L E M E S E C O N D . .
A combien peut-on évaluer en gros & à peu-
près le vrai revenu que font perdre à la nation.les
aides & les autres impôts fur lesboiflons l
S o l u t i o n *.
A cent cinquante millions au moins de revenu
elair & n e t , qui font perdus tous les. ans fur les
vignes & autres territoires- productifs des boiflons..
t C L A I R C I S S . Ë M E N T S *
P r e m i è r e q u e s t i o n *
Pourquoi penfez-vous que les propriétaires dès
-vignes & autres territoires- productifs des boitions
auroient un plus grand revenu clair & n et, s’il n’y
avoit plus ni aines, ni autres- droits £ur les boitions î
R é p o n s e *
Si Y impôt -n’enlevor plus par disque banque de
îioiffon l’argent du: confommâteur jufqu’à concurrence
de dix francs au-delà de ce que coûte le vin,
i l y auroït plus de confommation-, & une plus
grande concurrence d’acheteurs : donc les. propriétaires
auroient- un double profit. Ils vendroient en
' plus grande quantité, & feroient mieux payés-
Car y lorfque Y impôt renchérit le vin, le peuple
en boit moins ,. & ».-pendant, celui qu’il boit lui
coûte plus qu’i l ne rapporte au vigneron, puifque
tout l’argent que Y impôt prend elt à la charge du.
confommâteur * & n’ett point au profit du producteur
».
A Paris, par ex emple, Y impôt, de la ville feul
coûte trois lois par bouteille. Le peuple eft obligé
d’épargner le vin plus qu’i l ne Tait par-tout ailleurs
ou la bouteille eft moins chère..
Mais ces trois, fois ne vont point dans la poche
du vigneron.
Sans Y.impôt, les trois fols qu’il prend pourroient
le partager-entre le. çoulommateur-, qui: boiroit plus
de vin,, & producteur qui le y endroit, mieux,.
I M P
S e c o n d e q u e s t i o n .
Pourquoi n’eftimez-vous ce profit qu’a cent enft»
quante millions, puifque vous avez évalué la fur-»
charge que le peuple paie fur les achats des boitions,
à trois cent millions ? Il femble que ces trois cent millions
feroient employés, comme vous dites , partie en
accroilfement de la confommation du peuple , 8c.
partie en augmentation de prix que reçoivent les
producteurs ; & d’ailleurs les étrangers prendroientf
aufli plus de nos boiflbns, & les paieroient mieux
aux producteurs, s’il n’ÿ avoit pas d’impôt.
R é p o n s e ..
Cela eft vrai ; mais je lailfe tout le furplus pouc
les dépenfes de la production & du commerce, 8c
. je n’évalue que le bénéfice clair & net , tous les
frais prélevés , comme j’ai fait pour le fel. D ailleurs
, je continue toujours à caver au plus bas
poflible , afin d’avoir mieux- raifon-.
C’èft pourquoi j’eftimele revenu quitte & n et, qui
ife perd annuellement fur les vignes & autres teiri-.
; coires productifs desboiflons, à-cent cinquante millions,
j leulèment, en- mettant, pour frais de commerce 5c
’ de production , les autres- cent cinquante millions de
furcharge annuelle que-colite actuellement 1 impôt
à la nation. 8c même tout i’accroiflèment de produit?,
que donneroit le commerce étrangen
C O K O L L A I R E .
Donc le vrai revenu- détruit annùellement par les
aides & autres impôts fur les bo (Tons , eft pour
le moins de cent cinquante millions fur les vigne»
& autres territoires fembiables. Ce qu’i l failoit trou*
ver & démontrer.
O B S E R V A' T I 6 N S»
Je ne calcule point encore Davantage qui refuL
teroit pour toutes lès autres claffes de letat, Aies
propriétaires & ouvriers de vignobles , ou autres
Semblables territoires , av.oi.eni à partager entr eux
le double profit qui réfülteroit de la plus grande
' confommation & du. meilleur prix des- boiflons ,
• s’il n’y avoit plus ni pertes de temps , ni pertes
: d’hommes , ni procédures ruineufes , ni fupplices.
Je reviendrai bientôt fur cet article très-important.
P R O B L È M E T R O I S I È M E .
, A combien pourroit-on évaluer en gros , & S
: peu près , le revenu quitte & net que perd annuel-
. lement la nation par 1 impôt fur le tabac ?
S O L U T I O K.
A douze millions cous les. ans au moins fur la
production feule du tabac..
É C L A I B C I S*S E M E N T S.
P r e m i è r e q ü e s t i o h .
Çominent calculez-vous douze millions de
I M F
revenu quitte & net qu’auroit de plus la nation , fï
le commerce du tabac étoit abfolument libre ?
R é p o n s e »
Je compte que la confommation occafionnée par
le meilleur marché feroit au moins double de ce
qu’elle eft aujourd’hui , tant.de la part des étrangers
que de la part des nationaux. Donc ce feroit
quarante-huit millions de livres pefant au lieu de,
vingt-quatre. ,
Or ces quarante-huit millions de livres pefant
eroîtr oient dans le royaume ; car notre fol eft extrêmement
propre à, cette culture. Les tabacs nés &
façonnés en France paffent dans "toute l’Europe
pour les meilleurs tabacs qu’on puifle prendre habituellement.
S e c o n d e q u e s t i o n .
Pourquoi n’évaluez-vous donc qu’à douze millions
en argent le revenu qui paîtrôit de plus dans
le royaume, puifque vous comptez fur quarante-,
huit millions de livres pefant à dix fols la livre.
R é p o n s e .
C’eft que je laifle la moitié pour frais de production
ce de trafic , & que je compte feulement
le produit quitte & net,, tous les frais prélevés*
C o r o l l a i r e .
Donc il y auroit* chaque année au moins douze
fnillions de plus , en revenu quitte & net , pour
toute'la nation , fî la production & le commerce
du tabac étaient parfaitement libres. Ce qu’il falloit
trouver & démontrer.
O b s e r v a t i o n .
Je ne calcule point encore .le produit que eau
feroit en féconde ligne la culture du tapac qui eft
aujourd’hui prohibes , c’eft-à-dire que je. fie calcule
pojv.t l’effet que feroient ce débit d'environ qua
iante-hi.it misions de livres de tabac né’en France.
l’emp.oi d’un produit Quitte & net valant douze
miLi. n s , 8i l'épargne totale des dépenfes infruc-
tueufes dès hommes inutiles , ou des vexations
Mefiruétives.'
R È C A P I T U L A T I O N.-
Des revenus quittes & nets que détruifent tous
les an*r les impôts fur le f e l , 9;r les boiflons, fur
le : tbac : revenus que la nation auroit de plus en
Limes , en vignes ou autres territoires productifs
de? boiflons , & eh terres à tabac-,, s’il n’exiftoit
plus de tels impôts.
i° . Sur les.. Câlines , . • . . . 7 f millions.
. Si r les fonds productifs des
yins & autres boiflon’«:. . . . . r$o millions.
30. Sur les terres à tabac'. . . i * l millions.
Tota l • ? * 7 millions
perdus tous les ans.
I M P 7 1 %
Addition nécejjeiire à ce ca lcu l•
P r e m i è r e o b s e r v a t i o n p r é l i m i n a i r e .
C’eft ici q se je dois raflèmbler tous les autres
profits qui naîtroient néceflairement,, foit de l’épargne
faite fur la fauife dépenfe de la nation , foit
de l ’augmentation des Vrais, revenus. .
Non-feulemënt les propriétaires- & cultivateurs
des autres fonds de terres qui confommeroient plus
de fel , plus de vin ,’ plus de tabac , augmente-
roient le revenu des falines , des vignobles, desterres
propres au tabac ; mais encore , les achetant
moins, à çaufe de la fupprefllôn de Y im p ô t , il»
: auroient plus d’argent de refie à mettre a leurs terres,
: p rés, bois , carrières, pêches & autres fonds fem-»,
: blables.
C ’eft-à-dire qu’ils travailleroient beaucoup plu»
& beaucoup mieux : donc la culture générale d©
ces autres- fonds en profiteroit d’autant.
1 On ne me demandéra-- pas à qui fe vendroit c e
furplus de production ÿ/car on vient de voir qa’il
y auroit de quoi' le payer-, 8c comment. Les propriétaires
dès fàlïnes auroient entr’ eüx 7 ï millions
de plus en revenu- quitte 8c net à dépenfer. Donc
i.s augmenterôîerit d’autant leurs confommation»
en vins, errgrains , ou autres fubft.’ nces, Ou même
leur dépènfe eri autres marchandifes, & en ouvriers r
; ce qui reviendroit au même \ car ces ouvriers travaillant
plus , d’ailleurs étant b^en payés , & trouvant
ie fel , les boiflons, le tabac , exempts d’imp
ô ts y en feToiênt plus grande confommation.
Ti en eft de même des propriétaires dès vignes, il»
: confommeroient d’autant plus de ‘grains , dé viandes
& d’autres denrées ou ’ marchandifes quelcon-
: ques , qu’ils feraient plus' enrichis par les revenus
que leur rendrait la deftruCtiôn de Y impôt fur le»
- boiflom.
; Il en elt aufli de même des propriétaires des. terres,
femées en tabac.
Car enfin , voici une idée bien jufte & fort na-*
vturelle ,■ c’ eft que toute culture- profitable d’une '
denrée quelconque , fuppofe la confommarion d’une
ou de plufieurs autres denrées pour préliminaire,* 8 c
encore, occafionne là confommation d’une ou d e
plufieurs autres-denrées , comme fuite ou effet du
produit qu’ofi en retire c’eit là 'u n e chofe nécef-
fair.e & infaillible» _ ,
Donc faccrôiflement de la culture & du profit
ou du produit n e t , tant des falines. que des vignes »
ou autres fonds productifs des boiflbns , 8t des
terres à tabacs ( qui feroit opéré par; la luppreflion
' des impôts ) fuppoferoit d’autres confommations
pour préliminaires -, & en occafîonueroix encore
par. l’effet du profit, qu’on y feroit.
p r o b l è m e .
A combien peut-on évaluer les confommations
d’autres denrées qui fortneroient un accroiffemenft