
f f D I X
D IV ID EN D E ou D IV ID E N T . Se dit auflî delà
répartition qui fe fait de temps en temps des profits
d une compagnie de commerce, aux actionnaires qüi
y-ont pris intérêt.
D IX -H U IT A IN S . Nom que l’on donne, particulièrement
en Provence, en Languedoc & en
Dauphiné , à certains draps de la in e , dont la
chaîne eft coropofëe de dix-huit fois cent fils, e’eft-
a-dire, de dix-huit cent fils en tout.
Quelques-uns veulent que ce terme ait été pris
des Anglois. Dans les autres provinces de France,
ces fortes de draps font appelles des dix-huit cent.
D IX IÉM E , que Ion prononce D IZ 1ÉME. Se
dit de la partie d’un tout partagé en dix portions
égalés. J ’ai un dixiéme dans le retour de ce
vaifleau.
En matière de fractions , ou nombres rompus,
de quelque tout ou entier que ce puiffe être, Un
dixiéme s’écrit de cette manière, ( i ) . On dit auflî,
trois dixièmes , cinq dixiémes , fept dixiémes,
neüf dixièmes, &c. & ces différentes fractions s’expriment
ainfi, ( g | g g | -L g Le dixiéme de
vingt fols eft de deux fols,, qui eft une des parties
aliquotes de la livre tournois.
Dix iém e , en termes de commerce de mer, fe dit
d un certain droit attribué à l’amiral, à prendre fur
toutes les prifes faites en mer ôu fur les 'grèves,
fous commiftion & “pavillon de France, même fur
les rançons. Ce droit confifte en la dixiéme partie
des fommes a'quoi peuvent monter les prifes & les
rançons j de manière que fi une prife ou une rançon
eft dei; i'ojiooé liv. , il- en -doit 'revenir à l ’amiral
3000 liv. pour fon droit, ce qui s’appelle le dixième
de l’amiral.
On appelle dixième denier, un droit royal qui
fô perçoit fur les mines, minières & métaux.
Pour trouver facilement le dixiéme de quelque
fômme de livres tournois qui fe puiffe prefenter,
fans etre oblige de fçavoir là divifion ni" aucune"
autre régie d’arichmétiqüe, il n’y a qu’à retrancher
la dernière figure de la fi'mme qui fe préfente, &
ce qui reftera de chiffres, après- la figiire retranchée ,
fera le montant du dixième que l’on cherche j en
..obfervant cependant que fi la figure retranchée étoit
autre chofe qu’un zéro , elle Bevroit .être doublée’
pour en faire des fous* Exemple : 1a fomme qui fe
préfente,' 8c dont on veut tirer le dixième eft de
37 Uv. , retranchez lè 7 , qui eft la dernière'
• figure de cette- fomme, reftera quatre cent cinquante-'
trois , qui. font des livrés , & -doublez le fept qui
a été retranché, cela fait- quatorze, qui font des
fousj enfqrte que le dixiéme de quatre mille cinq cent
tiente-fept livres , fe trouve monter à 453 liv. 14 £
Cette manière de tirer le dixiéme d’une fomme
de livrés'tournois, peut fervir auflî à tirer l’intérêt
fur lé pied du denier dix par àn , auflr-bien que les
droits de dix pour cent ou de deux fous pour livre ,
de toutes les fommes qui fè peuvent préfenter., dé'
même qùè pour trouver le montant d’ün certain
uonihrç do çhofes -, a raifon de d'eux fols la chofç.
DOM
D IZ A IN E . On nomme ainfî le cara&èré^cle Le
fécondé colonne des chiffres, qui vaut autant de fois
dix qu’il renferme d’unités , qui précède le caractère
que les arithméticiens appellent nombre, 8c
qui fuit celui où fe place les centaines. Nombre,
dizaine , centaine, &c.
On dit quelquefois une dizaine d’écus , une
dizaine de piftoles, pour dire dix écus, dix piftoles..
D IZ E A U . Ce qui eft compofé de dix. Il ne fe dit
gu ères qu’en fait de dîmage de grains ; les gerbes,
fuivant Tufage prefqu’univerfel, devant fe mettre
en di^eaux fur le champ où elles ont été fciées ,
c’ eft-à-dire, en tas de dix gerbes chacun , afin -que
celui à qui appartient la dîme, ou fon fermier , la
puiffe plus aifement lever.
O n dit néanmoins, en terme d*exploitation 8c
de marckandife de bois, un di^eait de cotterets ,
un diçeau de fagots, pour lignifier les tas que l’on
fait de cette forte de petits b o is , à- mefure qu’on
les a liés & fagotés, qui font ordinairement compo-
fés de dix pièces.
D O
D O E L L E S ou D O U E L L E S . Ce font les douves
dont les tonneliers font & affembjént leurs futaille3.
D O IG T . Se prend pour une des mefures des
longueurs. C ’eft la plus petite après la ligne. Elle
contient quatre lignes , ce qui fait le tiers au pouêe
de roi.
D O IT . Mot dont les marchands & négocians timbrent,
ou intitulent en-gros çâraélères, lespagesà main
gauche de leur grand livre , ou livre d’extrait & de
raifon, ce qu’ils nomment le coté du débit ou des
dettes pafllves, oppofé à celui du crédit ou; des
dettes aétives-, qui a pour titre cet autre mo,t,
avoir.
On intitule aùflî de la même manière, tous, les
aüfres livres des -négocians qui fe tiennent en débit
& crédit, • J^oye\ livres.
D OM IN O T E R IE . Ouvrage que font les dorai-,
notiers. On le dit auflî de leur commerce & de leu r
profelfipn.
L a dominoterie confifte principalement dans la
fabrique & le négoce de ce papier, que l’on appelle
papier marbré ,• &• dans l’impreflîon en toutes fortes
de couleurs fimples, de tout autre papier. On en
parle ailleurs.*- - "•* -
Ç ’eft auflî ouvrage de dominoterie, que cette
efpècë de tapiflerie de papier , qui n avoit long-,
temps fervi qu’aux gens de Ja campagne’& au périt
peuple de Paris, pour orner , & pouç ainfi dire ,
tâpifler quelques endroits de leurs ; cabanes & de
leurs boutiques & chambres; mais que fur la fîn'du
di-x-feptiéme fiécle , on a pouffé à un point de perfection
& d ’ag rémen c, qu’outre les grands envois quis’en
font,pour les pays étrangers' & pour les principales
villes du'royaume', il n’eft point de mai fon a Paris,
pour magnifique qu’elle foit-, qui n’ ait quelqu en-
droit, foie gârdeçobes-, foit lieux- encore -plus
D o R
crets, qui n’en foit tapiffé, 8t allez agréablement
orné. . . 1 '
« L a dominoterie, autrement papier peint charge
» de to ile , paie en France de droits de fortie > 31 "
u le cent pefant: 8c s’il eft avec mercerie, 3 livres. -
» Les droits d’entrée , fi la dominoterie eft feu le ,
» font de i l iv ., & avec mercerie, 4 Hv. auflî du
» cent pelant, avec les fols pour livre ».
D O N . On appelle à Bayonne, dans le commerce
de laines , les trois livres fa don , trois livres que
le vendeur a coutume de déduire à l’acheteur fur
le poids de chaque balle outre le ballon ou emballage.
VONlLLAGE.Mauvaife fabricdtion des étoffes
de laine , qui vient de ce que le tifîeur n’y a pas
employé des trènies de la même qualité .dans toute j
la longueur des pièces.
D O N IL L E U X . Terme de manufacture & de
fab riq ue d’ étoffes de laine. Une pièce donilleufe,
eft une pièce qui eft ridée & m'ai unie , qui n’eft
pas carrée , & d’une -égale.largeur. Ce défaut vient
du tifferant, lorfqu’il met dans fa navette des trèmes ;
féches avec des tremes qui font fraîches ; ,parce que
les pièces - fabriquées de la forte , allant au moulin',
& ces trèmes foulant plus les unes que les autres' , ;
les unes s’allongent & les autres fe retirent ; ce qui
caufe cette inégalité , qu’on nomme donillage.
Les réglemens portent une amende de vingt fols
pour la première fois, & de fîx livres en cas de récidive
, contre les tifferans , tiflîers , ou tiffeurs , qui
mettent ainfi des trèmes fraîches , avec des trèmes
féches. ■ . ' .
D O N N E R , en termes de commerce. Se dit affez
ordinairement dans le négoce en .détail pour lignifier
que' la vente des marchandifes a été con-
fidérable , ou qu’elle n’a pas été bonne. En ce fens,
•on dit : la vente a bien donné $ ou au contraire : la
vente a mal donné. -
Donner du temps. Se dit parmi les marchands,
pour accorder du terme , du délai à un débiteur.
Donner À la grosse. C’eft hafarder fon argent
fur un vaiffeau , ou fur les .marchandifes de là car- (
gaifon , moyennant un intérêt de tant pour cent.
D O N N E UVR À L A G R O S SE . Celui qui fait
un contrat ou obligation par écrit , pour allurer le
corps ouïes marchandifes d’un vaifleau.
Donneur d’ordre. Terme de.commerce de lettres
de change. Celui qui paffe fon Ordre au dos
•d’une lettre de change.
D O N N O L A .L e s Italiens, & quelques marchands
•fourreurs de France , nomment ainfi la belette ,
qui eft un petit animal, dont la peau eft propre à
taire des fourrures.
DOREAS. Mouffeline, ou toile de coton blanch
e , qu’on apporte des Indes orientales , particulièrement
de Bengale. I l y en a de grolfes & de
fines, de rayées & ,à carreaux. L a longueur d e là
.pièce;; eft ordinairement de feize aunes , fu r fept
.nuit de large. •■ sgpjjif'4
D O R E LO TE R IE . C’eft ainfi qu on nommoit
autrefois à Paris le métier de rubanier-franger.
D O U
1 D O R -ÉM U L . Mouffeline à fleu r s ope. les Anglois
apportent des Indes orientales, elle porte feize
aunes de long fur trois quarts de large.
D O R O N IC R O M A IN , en latin Doronicum
Romanum. C’eft une petite racine jaunâtre au-
deffus , & blanche en dèdans , d’un goût douceâtre ,
mais aftringent , accompagné de quelque vifcofîté.
Cette racine. étant en terre t, eft de la figure de la
queue du fcorpion: elle produit des feuilles larg es,
lemblables au plantain ou au concombre fauvage.
On croit cette drogue un contrepoifon fouveraia
pour les hommes , & un poifon mortel pour les
bêtes à quatre pieds.
11 faut choifîr lé doronic, g ro s, non plâtreux,
ni vermoulu,- & qui étant ca ilé , foit bien blanc,
fur-tout qu’il foit bien mondé’ de fes filamens. On le
tiré des montagnes de Suifle, d’Allemagne, de Provence
& du Languedoc.
« L e doronicum , oü doronic , paie en France
» les droits d’entrée , à raifon de 5 liv. le cent.pefant,
» conformément au tarif ée 1664 ».
D O RU R E S FAU S SE S . Ce font des étoffes qui
viennent de la Chine, d’une fabrique extrêmement
ingénieufe, & toiit-à-fait inconnue en Europe. Elles
font de fatin à fleur d’or ou d’argent 5 mais l’or ou
l’argent qui compofent ces fleurs , ne font point des
fils fins ou faux ,' tirés de ces métaux : ce ne font
que de petits^ morceaux de papier doré ou argenté ,
coupé en filets longs & étroits, qui ont tant d’éclat
que l ’or de Lyon où de Milan , qu’on emploie dans
les étoffes de France , n’en ont guères davantage.
Cette fabrique eft plus curieufe qu’utile ,. la p luie ou
l’humidité les gâtent, en les amoliffant, & un ufage
affez court les ufe & les.perd abfolument.
Dorures fines. C ’eft ainfî que les commis employés
dans le commerce de la Chiné , appellent en
général toutes, lés riches étoffes d’ or 8c d’ arg en t,
dont ils font mention dans leurs factures, comme
pour en faire une oppofîtion avec les dorures fauffes
dont il eft parlé ci-denus.
Dorures de Nankin. Ce font des fa t in s d e là
Chine à fleurs d’or , appelles ainfi d’une dés princi-
palés villes de ce vafte empire , dont l’or eft plus
beau & les ouvriers plus habiles que ceux des autres
provinces.
D O S. Terme de manufacture de lainerie. On
appelle le dos d’un d rap, d’une ferge ou d’une
autre étoffe de laine, la partie qui eft oppofée aux
lifières,- quand la pièce eft pliée en deux dans fa
longueur. Les fabriquans & les manufaéturiers l’appellent
plus ordinairement le fa î t e d ’une étoffe.
L aver à -dos. Se dit des toifons, des brebis &
des moutons, que l’on lave fur le dos de l ’animal
avant de les couper. V^oye^ laine.
D O U A N E . Bureau établi fur les frontières d’un
é ta t, ou dans .quelques-unes de fes principales villes
, pour la perception des droits d’entrée de
fortie , impofes.fur les marchandifes par l’autorité
| du prince , & réglés par fes. tarifs.
| Il y a en France quantité de ces bureaux, non