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Les étoffés de la bonneterie fe débitent partie dans
le r o y a u m e & partie dans les pays étrangers.
On compte aufli au nombre de fes fabr iqu e s de
la in e , les couvertures de lit : elles font bonnes,
mais les couverturiers ne travaillent guères que pour
les bourgeois.
L a Mothe-Sainte-Heraye. Les ferges qui s’y
fo n t , font pour la qualité, la fineffe, & pour les
laines qu’on y emploie , les mêmes que celles de
Saint-Maixent, mais le produit en eft beaucoup moins
confidérable.
N i o r t . On Remploie que des laines du pays
dans les fabriques de cette ville. Les diverfes fortes
d’étoffes qu’on y fa it , font des droguets tout de
la in e , croifés & u n is ; d’autres droguets, fil &
la in e ; des ferges rafes ; des étamines buratées, &
de groffes ferges drapées. L a plupart de ces étoffes
lé vendent aux foires & aux marchés de N io r t ;
ceux-ci fe tiennent tous les jeudis de chaque femaine,
& les foires trois fois l’année. L a place où les mar-
chandifes s’expofent en vente , eft toute couverte de
charpente , & eft eftimée une des plus grandes du
royaume.
L ’apprêt des cuirs qui fe fait à N io r t , ne fait pas
pour cette ville un moindre objet de commerce que
la fabrique de fes étoffes. L es ouvrages qui s’y font,
font des peaux de boucs & de moutons, paffées én
chamois, & des peaux de buffles & d’élands. Ses
chamoifeurs ont la réputation d’être les meilleurs
ouvriers du royaume , ce que le grand débit qu’ils
font de ces fortes de cuirs, femble juftifîer affez.
I l fe fait aufli à Niort un affez grand négoce d’épicerie
, de f e l , de poiffon , & autres marchandifes
qui ÿ viennent de la mer, par des barques qui remontent
la rivière de Sévre jufqu’au pont de la v ille ,
ou cette rivière forme un affez grand port : de-là,
toutes ces denrées fé débitent dans le relie de la
province. F ontenay - le - Comte , ville du bas P o ito u ,
très-célèbre par fes foires de beftiaux, & particulièrement
de chevaux. I l s’y fait des draps d’une
aune de la rg e , & des étamines; les unes & les
autres de laine du pays.
Enfin, les tixiers.oû tifferands, y font jufqu’au
nombre de plus de cent, mais aucun n’y travaille
pour fon compte, les toiles qu’ils font étant toutes
pour les bourgeois. ^ .
L a Chastaigneraye. Ses fab riq ue s font des
cadicées ou cadifées, des fergettes & des ferges
drapées d’une aune dé large : celles-ci, avec des
laines du pays , les deux autres , avec des fieuretons
de Navarre.
Cheuffois. Les cadicées & les fergettes , qui fe
font dans cette fa b r iq u e , font des mêmes qualités
que celles de la Châtaigneraye, & l’on y emploie
les mêmes laines : on y fait aufli des droguets laine
Sc fil. L a laine de ces derniers eft très-commune,
n’y entrant que des laines de bas qu’on nomme aufli
'{iv alies, *
I l s'en fait en tout environ deux cent cinquante
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pièces qui fe débitent.dans la p rovince, à Limoges
& à Nantes. I l y a dans cet endroit neuf ou drx
fabriquans, mais ils n’ont que quatre métiers qui
travaillent, un moulin à foulon en fait les apprêts.
L a Me il ler a ye . O n n’y fait que des tiretaines
& petits droguets laine & f il, & Ion n’y emploie
que des avalies. L e produit eft de quatre cent cinquante
ou quatre cent foixante pièces par an , qui
occupent douze fabriquans, dix-huit métiers , & un
moulin à foulon. L e débit s’en fait dans la province*
P oussaüges. Dix fabriquans y ont vingt - trois
métiers, où il fe fait des tiretaînes & des droguets ,
de même qualité qu’à la Meilleraye. L e produit de
cette fabrique va jufqu’ à feize cent pièces qui fe
débitent toutes dans la province. Il y a un moulin
à foulon..
S a in t -M em ïn . C ’eft la même fabrique qu’à la
Meilleraye & à Pouflàuges , & le même produit qu’à
cette dernière : dix fabriquans.y entretiennent trente
métiers. L e débit ne s’en fait ainfi qu’en P o ito u .
Les étoffes des trois fabriques précédentes ne font
bonnes que pour habiller le menu peuple des villes,
& les'pay fans de la campagne.
B r e s s u ir e . Cette fabrique eft une des plus con-
fidérables du département de l’ infpeéteur des manu-
factures de P o itier s . Les étoffes qui s’y font, font
des tiretaines fil & laine , des ferges rafes , & des
ferges drapées. Les tiretaines font de plufieurs fortes,
& il s’en fait d’unies & à carreaux ; mais toutes,
auffi-bien que les ferges , ne fe font que de laines du
pays.
On compte à Brejfuire , près de foixante-dix fabriquans
& cent métiers qui produifent, année commune
, plus de quatre mille pièces d’étoffes, pour
le dégraiffage & le foulage defquelles i l ÿ a jufqu’à
fix moulins. I l y a auffi deux teinturiers, mais qui
ne fûht pas également occupés.
Les lieux de débit fon t, L y o n , Orléans, Paris
& Nantes, où il s’en envoie une très - grande
quantité.
M o n so n t an . L a fab riq ue de Moncontan fournit
plus de deux mille cinq cent pièces d’étoffes ;
ces étoffes font toutes tiretaines, mais de différentes
façons, y en ayant d’unies, d’autres croifées, d’autres
à Carreaux, & d’autres ondées. On y emploie des
avalies, qui fe tirent de N io r t , de Bordeaux ? de
Saintes & de Senfàc.
Les fabriquans font en nombre égal aux métiers ,
qui y travaillent, c’eft-à-dire, vingt de chacun.
Il y avoit autrefois plufieurs moulins pour le dé-
graiflage & le foulage de ces tiretaines ; mais il faut,
préfentement s’en pourvoir ailleurs : on pourrqit
aifément les rétablir, & la fabrique le mérjteroit.
Paris, Lyon , Orléans & Nantes, les enlèvent presque
toutes.
S a in t -P ie r r e d u C h em in . Il ne fe fait dans
cettz fab riq ue , qu’environ trois cent pièces d’etoffes
par an , quoiqu’il y ait jufqu’à dix-huit fabriquans
& cinquante métiers. Ces étoffes font des cadicées
& des droguets de fleureton de Navarre, & des
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ferges drapées d’iine aune de large , de laines du
pays. Elles s’envoient à Limoges, à Nantes & en
Canada.
T h o u a r s . Les manufactures de cette ville con-
fïftent en ferges drapées , en ferges rafes , unies, &
à la cordelière, & en quelques étamines. L e produit
de ces diverfes étoffes va , année commune , depuis
neuf cent jufqu’à mille pièces. Leur fabriqua occupe
plus de quarante-cinq métiers, vingt facturiers
, quatre moulins à foulon, & deux teinturiers.
L e principal débit s’en fait dans la province & en
Anjou. , ; ; ; . : : . •
P a r t h e n a y . Les droguets qui s’y fon t, font fort
eltimés & ont un grand cours ; les uns font tout de
la in e , & les autres de fil & laine. I l n’entre dans
ces derniers, que de la laine du pays , & l’on n’emploie
dans les premiers que de la laine d-Efpagne.
Ces deuxfabriques entretiennent jufqu’à quarante-
cinq maîtres & foixante métiers.
I l y a cinq moulins pour le foulohnage , & quatre
inaîtres1 teinturiers pour les teintures. Il fe Fait à
JParthenay, année commune, au-delà de deux mille
pièces d’étoffes , qui fe débitent dans toutes les provinces
du royaume.
A z a i s . Ce font aufli des droguets qui fe fabriquent
à Azais. Les uns font appellés droguets à
V Impériale , & les autres , droguets communs :
ceux-ci font tout laine, ou laine & fil ; les autres
font laine & foie. Au x Impériales,. on n’emploie
que des laines de Campo , & aux communs, des
laines du pays. Quinze fabriquans & vingt métiers,
ne font guères que trois cent pièces d’etoffes , qui
ont le même débit que celles de Parthenay. Les
apprêts s’y font par cinq moulins à fou lon ..
Se c o n d ig n y . Cettt fabrique a neuf fabriquans,
mais dont il n’y en a que deux qui travaillent fiir
autant de métiers. Les tiretaines qu’ on y fait, font
de très-bas prix : aufli n’y emploie-t-on que les laines
du pays de la moindre qualité. L e produit v a , année
commune, à deux cent cinquante pièces qui fe
débitent dans la province. Quatre moulins à foulon
travaillent à leurs apprêts.
• V e r n o u . On y fait les mêmes étoffes qu’à Secondigny,
& à peu près la même quantité. Il y a
vingt fabriquans, quatre métiers & quatre moulins ;
le débit en eft aufli dans la province.
V iv o s n e . Les fabriques de Vivojhe font des
ferges groflières & quelques ferges rafes. Douze fabriquans
& fix métiers en fourniflent jufqu’à quatre
cent pièces qui fe confomment dans le pays.
C h a s t e a u - L a r c h e r . Cette fabrique donne à
peu près le même nombre de pièces d’étoffes que
la précédente, avec cette différence qu’ il ne s’y fait
que des revêches , & encore de bas prix , n’y entrant
que des. pigeons. On y compte jufqu’à fept
moulins à foulon , & douze fabriquans , mais feulement
deux métiers battans. Toutes ces revêches
le vendent à Poitiers. 4
M e sle. Il ne s’y fait que des ferges rafes, des
laines du pays , dont le produit va de trois à quatre
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cent pièces par an. Les fabriquans, qui y font au
nombre de dix-huit, ne travaillent le plus fouvenc
que pour les bourgeois ; ce qü’ils font pour leur
compte , fe débite fut les lieux.
C iV r a y . Cette fa b r iq u e ne fournit que des ferges
groflières ; il s’y en fait environ fix cent pièces ,
qui fe vendent fur les lieux ,■ ou s’envoient à Poitiers.
Il y a douze. métiers battans, & quatre moulins
à foulon. Plus de trente fabriquans qu’on y
compte encore , marquent que cette manufacture
a été plus confidérable.
G en ça y . I l n’y a guères de fa b r iq u e où il y
ait tant de facturiers avec fi peu de métiers ; ceux-ci
ne paflent pas le nombre de dix ou o n z e , & l e s
autres y font encore plus de quatre-vingt. L e produit*
annuel des étoffes eft très-modique , & fe borne
ordinairement à deux cent pièces , partie ferges de
deux eftains , & partie revêches, les unes & les
autres de laine du pays ; leur débit fe fait aux
environs & à Poitiers.
C o u lo n g e s . On fait à Coulonges dès droguets
tout de laine, drapés & c roifés, dont le produit v a ,
année commune, à deux cent quarante ou deux cent
cinquante pièces , qui font prefque toutes enlevées
par les marchands de Limoges & de la Rochelle ,
le refte fe confomme dans la province.
On a dit ci-deffus qu’il y avoit jufqu’à cent cinquante
tixiers ou tifferands à Poitiers & a Niort; mais
aui ne faifoient des toiles que pour les bourgeois :
en eft de même de quantité d’autres qui font
répandus dans tout le P o ito u , dont on a cru affez
inutile de rapporter le détail, qui ferviroit peu à
ceux qui font le négoce des toiles.
I l fe recueille dans la généralité de Poitiers environ
deux cent cinquante milliers de laines, qui
s’emploient non - feulement dans la fa b r iq u e des
î étoffes dont on vient de pa rler, mais encore dans
celle des bas & des chapeaux , qui font un objet de
commerce allez confidérable pour la province.
Ces trois fabrique s confomment aufli une aflèz
grande quantité de laines d’Efpagne , particulièrement
de celles qu’on appelle laines de Campo &
fieuretons de Navarre, qu’on tire par la voie de
la Rochelle & de Nantes ; on eftime qu’il en vient
chaque année près de deux mille balles , pelant cha»
cune deux à trois cent livres'.
Il n’y a aucune communauté nî ftatuts particuliers
pour les fabrique s des étoffes dans toute l’étendue
du département de Poitiers ; mais Imfpeêleur des
manufactures a foin feulement que les réglemens
généraux y foient obfervés.
L e débit de toutes les étoffes qui fe fabriquent
dans ce département , fe fait aux foires de Niort &
de Fontenay-le-Comte ; on en parle ailleurs. V oy e£
l’article des foires.
Il fe fabrique dans cette généralité depuis vingt-
cinq jufqu’à trente mille pièces d’étoffes par an.
I l n’y a dans le Poitou que trois forges à fer & un
fourneau pour le raffiner«