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184 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
J. C . mais du fils de Dieu lui-même, que le concile a
déclaré qui eft confubihntiel au pere : il a dit que le
. corps eft ciré de Marie. En effet, fi le verbe eft confub-
ftantiel au corps tiré de terre, & le même verbe confubftantiel
au pere rie pere fera confubftantiel au coprs
fait de terre; & comment vous plaindrez-vous que les
Ariens font le fils créature, vous qui faites le pere con-
fubftantiel aux créatures ? fi. le corps eft avant Marie
éternellement, comme le verbe, à quoi fert l’avene-
ment du verbe ? vouloit-il fe revêtir de ce qui lui étoit
confubftantiel : vouloit-il s’offrir pour lui-même en fa-
erifice & fe racheter lui-même t
H montre enfuite par l’écriture que J. € . a pris un
corps femblable au nôtre, du fang d’Abraham & de la
fubftance de Marie qui l’a véritablement enfanté &
alaité de fes mamelles. Ce corps a fouffert la circoncis
fion , la faim, la foif, le travail, & enfin la croix : au
lieu que le verbe eft împaffible. Ce corps étoit dans le
fepulchre, tandis que le verbe fans le quitter descendit
aux enfers : parce que le corps n’étoit pas le verbe ,
mais le corps du verbe, qui s’eft attribué les fouffrances
de fon corps, afin que nous puiffions participer à fa divinité.
Tout cela n’a point été fidhon & apparence,
mais vérité & realité : autrement le falut des hommes &
larefurreéïion ne feroienrque fi ¿lion & apparence , fui-
vantla doétrine de Manés. J .C . dit après fa refurredtion :
Touchez & volez un efprit n’a pas de la chair & des
o s , comme vous voïez que j’en ai. Il ne dit pas : Je
fuis de la chair & des os, mais :CJe les ai. Quant à ce
que dit faint'Jean : que le verbe a été fait chair : c’eft
comme ce que dit S. Paul : que J. C..a été fait malédiction.
Non quil foit devenu la malediétion même,
mais parce qu’il s’en eft chargé. Au refte il ne faut
point
HuC. XXIV.
Joan. 1.
Qui. 1 1 .13 .
L i v r e s ë i Z i e ’ m e . i 8j
point craindre que le corps de J. C . étant d’une autre
nature que le verbe , faffe quateruité au lieu de trinité.
La' créature ne peut être égalée à Dieu , & la divinité
ne reçoit point d’addition. L’incarnation n’arienajoû-
té au verbe: c’eft la chair feule quia reçu des avantages
infinis parl’union du verbe.
Quantàceux qui difoientque fe fils de Marie n’étoit
pas le Chrift , Seigneur & Dieu, S. Athanafe leur demande
, pourquoi donc des fa naiifance il eft nommé
Emmanuel, c’eft-à-dire , Dieu avec nous ? Comment
S. Paul dit qu’il eft Dieu beni dans les fiecles ? Pourquoi
S. Thomas en le voïarit s’écrie : Mon Seigneur & mon
Dieu?Si la parole de Dieu eft venue au fils de Marie,
comme aux prophètes,pourquoi eft-il né d’une vierge,
&: non d’un homme & d’une femme comme les autres
faints?Pourquoieft-il dit de lui feul,qu’il eft mort pour
nous?de lui feul,qu’il eft venu à la fin des fiecles?Pour-
quoi eft-il le feul qui foit déjà reffufeité ? Il eft dit des
autres , que la parole de Dieu leur aéré adreilée : & de
celui-ci feu l, que la parole ou le verbe a éré fait chair.
C ’eft lui que le Pere a montré fur le Jourdain & fur la
montagne , endifant : C ’eft ici mon fils bien aimé. C ’eft
lui que les Ariens ont renonce , & que nous reconnoif-
fons & adorons, ne féparant point le fils & le verbe :
mais fçaehant que le verbe même eft le fils , par qui tout
a été fa i t , & qui nous a rachetez. Et un peu après : Je
vous prie, vous & tous ¿eux qui entendront ce difcours,
de le prendre en bonne part : s’il y manque- quelque
chqfe pour la doètripe, de le corriger &r m’en avertir. Si
lefujet n’eft pasexpiimé avec la dignité & la perfeétion
convenable , cL’excufer la foibleiïe de mon ftile. C ’eft'
ainfi que le grand Atjianafe jugeoit de fes écrits dans le
temps où il étoit le plùs confommé en doétrine.
Terne IV . A a
jRom. rp •$.
:jfx x . i*. p. Jy.
Mat. i t .
p. ¿9 1.-