
A n. 387.
Lihan.in C&far.
/ . J I O .
In Helleb. 3.
B*
Chryf.hotn, 1 1 .
117- B.
H<wi. n . i z . i j .
if.
540 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . payen leur avoit parlé , pour les raffiner, fur un faux
bruit defoldats, que l’on difoit quiarrivoient S Chry-
foftome leur en fait ce reproche : J ’ay loüé le foin de
cemagiftrat, mais j’ai rougi de honte, que vous ayez
eu befbin d’une confolation étrangère. J’ai fouhaité
que la terre s’ouvrk pour m’engloutir , quand j’ai entendu
comme il vous parloit ; tantôt pour vous confo-
ler , tantôt pour vous reprocher votre lâcheté : car vous
ne deviez pas recevoir de lui des inftruétions ; c’eft vous
qui deviez inftruire tous les infidèles. De quels yeux les
regarderons nous déformais ? comment leur parlerons-
nous , pour les encourager dans leurs affliétions?
Les informations étant finies & les coupables mis en
prifon, les deux commiifaires de l’empereur demeurèrent
d’accord de lui en faire le r a p p o r t6c d’attendre fes
ordres , avant que de paifer outre. Cefarius partit pour
les aller recevoir, & retourna à C. P. avec une extrême
diligence: Hellebicus demeura à Antioche. Alors
fa tranquillité y revint : on commença à refpircr & à
concevoir de bonnesefperances,voyant qu’ils n’avoient
fait mourir perfonne, &c que l'empereur auroit le loifir
de s’appaifer. Saint Jean Chry foftome, qui avoitgardé
le filence pendant tout ce mouvement des commiffaires
de 1’ empereur, reprit la parole ; 8e pendant quatre ou
cinq jours de fuite, il commença fes fermons par des
adfions de grâces fur cet heureux changement : conti-
nuant toujours de parler fur la création & contre les-ju-
remens. Dans un de fes difeours fuivans, il reprend ceux
qui fous pretexte de la défenfe des bains, alloient fe
baigner dans le fleuve , où ils danfoient 8e commet-
roient mille infolences, y attirant même des femmes,
& cela cependant que les principaux de la ville étaient
en prifon ou en fuite, 8c tout le monde en crainte. Il
L i v r e D i x - N E t r v i E ’m e . j 4 r
reconnoît que fes auditeurs n’avoient point de part à
ces defordresÿ mais il les exhorte à en corriger les autres.
Cependant l’évêque Flavien étoit arrivé à C. P.Quand
il fut entré dans le palais, il fe tint loin de l’empereur
fans parler, bailfant la tête, Si fe cachant le vifage «
comme s’il eût été feul coupable du crime d’Antioche.
L’empereur s’approcha de lui, 8e fans témoigner de co-
lere, lui reprefenta les grâces qu’il avoit faites à la ville
d’Antioche, pendant tout le temps de fon regne: ajoutant
à chaque bien-fait qu’il racontoit : Eft- ce donc là
leurreconnoiflance? Quelle plainte peuvent-ils faire
contre moi? Si pourquoi s’en prendre aux morts? N ’ai-
je pas toujours préféré cette ville à toutes les autres,,
même à celle^de ma naiftance ; Si n’ai-je pas continuellement
témoigné le deix-r que j’avois de la voir b
Alors l’évêque gemiffant amerement, ôc redoublant
ièslarmes: Seigneur, dit-il, nous reconnoiiTonsl’afïe-
étionque vous avez témoignée à notre patrie , Si c’eft
ce qui nous afflige le plus. Ruinez, brûlez , tuez, faites
ce qu’il vous plaira, vous ne nous punirez pas encore-
comme nous méritons : le mal que nous nous fommes=
déjà fait eft pire que mille morts. Car qu’y a-t’il déplus
amer,, que ¿’être reconnus à la face de toute la terre |
pour coupables de la derniere ingratitude? Lesdemons--
ont tout misen oeuvre, pour priver de votre bienveil-
lance cette ville , qui vous étoit fi chere. Si vous la ruinez.,
vous faites ce qu’ils défirent : fi vous-lui pardonnez,
vous leur ferez fouffrir le fupplice le plus rigoureux.
Vous pouvez en cette occafion orner votre tête d’une
couronne plus brillante, que celle que vous portez :
puifque vous la devez en partie à la generofité d’un
autre ». aulieu q u i cette sic ire fera le fruit de votre
y y y i ¡;
An. 388.
V.
Flavien à C. P*
Hom• zo p»
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