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" gg" S. Ambroife ayant appris cette nouvelle à Aquilée, ou
il étoit , écrivit à l'empereur qui étoit à .Milan,-une-
grande lettre , pour obtenir la révocation de cet ordre.
JEÿ. '4©.. Il s’étend d’abord fur la liberté que doit avoir un évê-
b. 4. que de faire des remontrances. Qui o féra, d it-il, vous
dire la v é r ité ,.fi un évêque ne l’ofe pas ? Venant au fait,,
il fe plaint que Ton ait condamné l’évêque de Gallini-
que ians t’entendre; &; foûtient ques’il acquiefce. à la.
. 'p. 7'i- fentence, i l fera prévaricateur ; ques’il eft puni pour y
defobéïr, il fera m artyr; & que l’empereur fera coupable
de fa chute,, ou de fa mort. C ’eft que les Chrétiens
ne croyoient pas qu’il leur fût permis de contribuer en
quelque maniéré que ce fût à l’exercice d’une faufle
/.xv.a. 17. religion. Ainil du tems de Julien, Marc d’Arcthuie
aima mieux fouffrir le martyre , que de rien donner
pour rébâtir un temple d’idoles qu’il avoit ruiné. S. Am broife
déclare qu’il eft prêt de fe charger du crime que
1 on impute à l’évêque de Callinique quequand on
déchargeroit l’évêqu e, il ne feroit pas permis de rien
«. 11. prendre des autres Chrétiens pour rebâtir la fynagon
. 1 5 . gue. Il objeèfe laraifon de police , & dit que la reli-
*• g i ° n l’emporter. Il; reprefente les défordres plus;
grands que l’on n’avoit pas punis; des maifons des préfets
brûlées à Rome, & la maifon de l’évêque à Ç. P.
les églifes que les Juifs avoient brûlées du tems de
1 empereur Julien; deux à Damas, dont une avoit été
reparée aux dépens des Chrétiens* & non des juifs ; l’autre
étoit encore en ruine; d’autres à Gaze , à Afcalon
-à Beryte, à Alexandrie.L’églife , ajoûte-t-il, n’eft pas-
». i%. v en gée, & on vengera la fynagogue & le temple profane
des Valentinièns ? Les Juifs ont brûlé des églifes ;■
on n a rien rendu' ni rien demandé. Et que pouvoir
avoir une fynagogue dans une petite ville frontière,
E i v R e d ï x - n E u v i e ’ m E; 5¿ 3
¡qui toute entiere ne peut avoir rien de confiderableou
,de précieux : Ce font des artifices des Juifs, pour calomnier
les Chrétiens , & leur attirer quelque exécution
militaire, des prifons & des fupplices. Et enfuite : Si
vous ne m’en croyez pas, faites venir tels évêques qu’il
vous plaira r Si vous confuitezvos comtes fur les affaires
pécuniaires, combien plus devez-vous confulterles
prêtres du Seigneur dans une affaire de religion ? Que
répondrai-je enfuite, fi l’on apprend que par un ordre
venu d’ic i, des Chrétiens foientmorts parle glaive ou
fous le bâton ? Comment me juftifierai-je auprès des
évêques, qui gémifient déj a fi amerement des vexations
que l’on fait à .l’églife, en la perfonne de fes prêtres &
de les miniftres, en les obligeant aux charges des villes ?
O n voit ici que faint Ambroife étoit regardé comme le
principal défenfeur des droits de l’églife , à caufe du
grand crédit & du facile accès qu’il avoit auprès de l’empereur.
Cette lettre n’eut pas l’effet qu’il defiroit ; c’ eft pourquoi
lorfqu’il fût de retour â Milan , l’empereur écant
venu à l’églife , il 1 ui parla publiquement , comme il
l ’en avoit menacé â la fin de fa lettre. Il finit en lui re-
prefentant les grâces qu’ila re çû ë sd eD ieu , & l’exhortant
à pardonner aux coupables. Quand il fut defeendu
de la chaire, l’empereur lui dit : Vous m’avez prêché.
Saint Ambroife répondit: J ’ai parlé de ce qui vous étoit
utile, Theodofe dit : Il eft vrai que j’avois donné un
ordre trop dur pour faire rétablir la fynagogue par l’é vêque;
mais il a été corrigé. Les moines font bien des
crimes. Alors Timafius maître de la milice , homme
hautain & infolent, commença â s’emporter contre lés
moines. S. Ambroife demeura quelque tems debout,
& dit à l’empereur : Mettez-moi en état d’offrir pour
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