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celle de J. C . qu’il n’y demeureroit pas pierre fur pierre.
Il fie donc venir de toutes parts les plus excellens ou-
l' vriers, & donna l’intendance de ce grand ouvrage à
Alypius un de fes meilleursamis : le chargeant d’y faire
travailler inceiTamment fans épargner la dépenfe. Les
Juifs accouroient de toutes parts à Jerufalem,infultoient
aux Chrétiens , & les menaçoient avec une infolence
cxtrême;comme fi le temps étoit venu où leur roïaume
devoit être rétabli. Leurs femmes fe dépoüilloient de
leurs ornemens les plus précieux, pour contribuer aux
frais de l’ouvrage, y travailloient de leurs mains,. &
portoient la terre dans les pans de leurs robes. On dit
même qu’ils firent faire pour ce pieux travail des pics,
des pèles & des corbeilles d’argent. S. Cyrille évêque
de Jerufalem , revenu de fon e x i l , voïoit tranquillement
tous ces préparatifs, fe confiant à la vérité infaillible
des prophéties ; & il allûra qu’on en alloit voir
l’accompIiiTement.
En travaillant 3ux fondemens,une pierre du premier
rangfe déplaça , 8c découvrit l’ouverture d’une caverne
creufée dans le roc. On y defeendit un ouvrier attaché
à une corde; 8c quand il fut dans la caverne, il fentit
de l’eau jufques à mi-jambe. Il porta les mains de tous
cotez ; & fur une cplomncquis’élevoitun peu audeiTus
de l’eau , il trouva un livre enveloppé d’un linge très-
fin : il le prit 8c fit figne qu’on le retirât. Tous ceux qui
virent ce livre furent furpris qu’il n’eut point été gâté.
Mais leur étonnement fut bien plus grand ; particulièrement
des païens & des J u ifs , quand l’aïant o u v e r t,
ils y lûrent d’aberd en grandes lettres ces paroles : Au
commencement étoit le verbe & le verbe étoit en D ieu ,
& le refte : car c’étoit l’évangile do faint Jean tout entier.
L i v r e q u i n z i e ’ m e , 51
Comme Alypius prefl'oit fortement l’ouvrage : étant
aidé par le gouverneur de la province , des globles terribles
de flammes fortant auprès des fondemens par des
élancemens fréquens, rendirent le heu inacceflible ,
aïantplufieursfois brûlé les ouvriers : ainfi cet élément
s’obftinant à les repoufler , on abandonna l’entreprife.
Ce font les paroles d’Ammian Marcellin hiftorien
païendu même temps : autant ennemi des Chrétiens,
qu’admirateur de Julien. Les auteurs chrétiens témoignent
la même chofe , 8c ajoûtent les circonftances
Lavantes : Ce prodige arriva la nuit qui précedoit le
jour auquel après avoir nettoie 8c préparé la place, on
devoit commencer l’ouvrage. Il furvintun grand tremblement
de terre , qui jetta au loin de tous cotez les
pierres des fondemens , & renverfa prefque tous les
bâtimens du lieu : entre autres des galleries publiques
où s’étoient logez quantité de Juifs deftinez à ce travail
; 8c tous ceux qui s’y-trouverent en furent accablez,
ou du moins eftropiez. Des tourbillons de vents emportèrent
tout d’un coup le fable , la chaux & les autres
matériaux , dont on avoit amaffé des monceaux im-
menfes. Le feu confuma même les marteaux,les cifeaux,
lesfeies, & les autres outils que l’on avoit ferrez dans
un bâtiment enfoncé au bas du temple. Le jour venu,
comme les Juifs étoient accourus pour voir le défordre
de la nuit : il fortit de ce bâtiment un torrent de feuqui
s’étendit par le milieu de la place , 8c continua de courir
ça & la , après avoir brûlé & tué les Juifs qui s’y
trouvèrent Ce feu recommença plufieurs fois pendant
toute la journée. La nuit fuivante ,• ils virent tous fur
leurs habits des croix lumineufes qu’ils ne pouvoient
effacer , quelque moïen qu’ils emploiaflcnt. Il parut
aufli une croix de lumière dans le ciel. Les Juifs ne
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A n . 3 6 3 . ’
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