
Gennad. c*ta-
H *■ }•
X L V I I I .
Mort de iàinte
Macrine.
V ita S .M a tr .Z j» D.
3 5"8 H i s t o i r e ’ E c c le s ia s tiq u e .’
fefte de S. Baille. S.Grégoire de Nazianze ne prononça
fôn panégyrique que quelques années après, lorfqu’il
eut quitte C. P. & fut retourné dans là patrie. Helladius
fucceda à S. Bafile dans le fiege de Cefarée. S.Ephrem ne
furvecut pas long-tems a S. Baille ; on croit qu’il mourut
environ un mois après, car l’eglifègreque honore là
mémoire le vingt-huitième de Janvier, & l’églife latine
le premier de Février. Il fit en mourant un difeours, que
1 on nomme fôn teftament : où il défend très-exprefïè-
ment qu’on l’enièveliffe avec pompe, qu’on lui falfe les
honneurs que l’on rend aux fàints , que l’on garde iès
habits comme des reliques , qu’on l’enterre fous l’autel,
ou en aucun autre endroit de l’églifè. Il veut être mis
dans le cimetiere , & recommande avec grand foin ,
qu on faiïè pour lui des aumônes, des prières & des
oblations particulièrement au trentième jour. Il donne
des benedi&ions particulières a plufieurs defes difciples,
& prononce des maledi&ions contre quelques-uns, &
contre tous les heretiques entre lefquels il nonifne les
Euchites ou Meffaliens, & les Vitaliens, c’eft-à-dire les
Apollinariftes, qui reconnoifïbient à Antioche Vital
pour leur chef. On dit auffi qu’il avertit un de iès difei-
pies nomme Paulin, de nefe pas laiffer emporter à fès
penfées : parce qu’il le connoilfoit trop curieux , & le
nommoit fblivent nouveau Bardefàne. Ce Paulin étoit
prêtre, & avoit un grand talent de parler fur le champ.
Tant que S.Ephrem vécu t, il eut de la réputation entre
les doôteurs eccfefiaftiques ; mais après fa mort l’ambition
le porta à fefeparer de l’églife, & il écrivit beaucoup
de choies contraires à la foi.
Neuf mois après la mort de S. Bafile, c’eft-à-dire au
moisd’Oéhobre 3 75? .il fe tint un concile à Antioche où
aififta S. Grégoire de Nyffe. Il revint chez lui vers la fin
L i v r e d i x - s e p t i e ’ m e . j y p
de l’année, & alla voir fa fbeur fiiinte Macrine, qu’il n’a-
voit point vûë depuis prés de huit ans, ayant été obligé
de quitter fon païs par la perfecution des heretiques.
Etant proche du monaftere qu’elle gouvernoit depuis
long-tems dans le Pont près la ville d’Ibore , il aprit
qu’elle étoit malade quand il fut arrivé, les moines
quivivoient au même lieu fous la conduite de S. Pierre
fon frere, vinrent au devant de lui félon leur coutume :
les vierges l’attendirent dans l’églifè. Après la priere
elles baillèrent la tête pour recevoir fa benediélion, 8c
iè retirèrent modeftement; fans qu’il en reftât une feule./
Il comprit que la fuperieure n’y étoit pas,ce qui marque
qu’elles étoient voilées. Il fe fit conduire au dedans, &
trouva fà foeur malade d’une fièvre déjà très-violente.
Ellen’avoit autre lit qu’une planche étendue par terre ,
& pour chevet une autre planche échancrée , enforte
que le col y trouvoit fà place. Ce lit étoit tourné à l’O rient
pour y pouvoir prier. Ils tombèrent fur lefujet de
S. Baille î ce qui renouvella la douleur de faint Grégoire
, & fàinte Macrine le confola par un excellent
entretien fur la providence , fur la nature de l’ame &
la vie future, dont il compofa depuis un traité de Farne
& d e la refurreélion, que nous avons encore : mais on
a ibûtenu il y a long-tems qu’il avoit été corrompu
par les Origeniftes, comme quelques autres traitez de
S. Grégoire de Nyflë.
Comme il s’entretenoir avec fa foeur, ils entendirent
le chant des pfèaumes, pour la priere des lampes, c’eft-
à-dire les vefpres. Sainte Macrine envoya fon frere à
l’églife , & pria de ion côté. Le lendemain au loir fe fèn-
tant prête à mourir , elle cefta de lui parler, & fe mit en
priere ; mais d’une voix fi baffe, qu’à peine pouvoit-on
l ’ entendre. Cependant elle joignoit les mains, 8c fai-
Sup n» 3 1.
Sup. I, X lY .fr f»
To» z.,p.
ThoU Cod. z 3 ;
ipz.
P. I5>4.