
4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
taux que S. Ambroife, S. Yalerien d’Aquilée , Saint
Aicole de Theflalonique, &Anemius de Sirmiums’y
Hier.ep.17.a1i. trouvèrent ; & il eft certain d’ailleurs, queS.Epiphane
^ ^au^u ^ Antioche y vinrent d’Orient, accompagnez
de S. Jerôme. S. Epiphane logea chez Paule, dame Romaine
deja illuftre par ion rang, 8c plus illuftre depuis
par fa fàinteté: Paulin la voïoit trés-fouvent ; & ils lui
infpirerent un ardent defir de la folitude. Ils paiferent
Epi fi. 99» ad l’hyver à Rome, 8c ne retournèrent en Orient que l’année
fuiyante : mais S. Jerôme y demeura près de trois
ans.
PauivtaAmbr. S. Ambroife étant à Rome, fut invité par une dame
du rang des clarifiâmes, d’aller dans iàmaiibn au-de-la
du Tibre, & y offrit le iacrifice. Une baigneuiè qui étoit
au lit paralytique, aïant apris qu’il étoit dans certemai-
fon s’y fit pprter dans une chaife, & pendant qu’il prioit
8c lui impofoit les mains; elle toucha lès vêtemens. En
les baifànt elle fut auffi-tot guerie , & commença à
marcher. PauliniècretairedeS. Ambroiiè qui raporte
ce miracle, dit 1 avoir appris à Rome même plufieurs
années après , par le rapport de quelques laines perfon-
nages. On voit en paflant, que l’on celebroit quelquefois
le iàint iacrifice dans des maifons particulières.
S. Ambroife retrouva a Rome là chereibeur fàinteMar-
celline quiydemeuroit; & elle lui fut d’un grand fe-
cours dans une maladie , pendant laquelle il fut vifité
Amir.ep. ». par s. Aicole de Theifalonique. Ce lui fut une très - fen-
ilble coniolation ; car il ne l’avoit point encore vû , 8c
ils arroièrent enfemble leurs habits de leurs larmes en
déplorant les maux du fiécle.
s ÎJôme à S’ Jerôrne Pendant iejour de Rome, s’attacha au
Rome pape S. Damaie, & lui aidoit à écrire fès lettres, pour
aigeruc. Mû rePoncire aux confultations que les conciles de diyerfes
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ëglifes lui adreiïoient. S. Jerôme s’attira bien-tôt l’eftime
8c l’affeétion de tout le monde, par la fàinteté de fes
moeurs, ion humilité, & fon éloquence : en forte qu’on
le jugeoit digne de l’épifcopat. Le pape Damafe l’avoit Hier. ep.-
déjà confulté quelquefois fur diveriès queftions de l’é- Pn f.,
criture, & l’avoit excité à corriger la verfion latine du <i,4î'
nouveau teftament. Il continua l’aïant auprès de lui à
le faire travailler fur l’écriture, & o n rapporte avec rai-
ibn, au tems qu’il étoit à Rome, le traité fur la vifion
des chérubins d’Iiàïe, & fur la parabole de l’enfant pro- i*1- l43»
digue , qu’il diéta l’un & l’autre ayant mal aux yeux : la 14 ’
traduétion des deux homelies d’Origene fur le cantique T>J1, efê Iir*
& la correction dupfeautier , félon les feptante. Ce fut p«/. ¡» pfait.
aufli en ce tems-là & du vivant du pape iàint Damafe, Epifi. yo. atk
1 1 p ¿IPJi C
qu’il écrivit contre Helvidius difciple d’Auxence, qui
avoit écrit un livre, oii il prétendoit prouver par l’écri-
ture., que la fainte Vierge après la naiflance de N. Si
avoit eu de S. Jofeph d’autres enfans ; 8c paflant à la
thefe générale, il foûtenoit que la virginité n’avoit aucun
avantage fur le mariage. Erreur qui avoit déjà cours
en Orient, comme nous avons vû en parlant des Anti- sup. xyii n,i&Z..
dicomarianites, & commençoit alors à fe repandre en
Occident. S. Jerôme mépriià quelque tems le traité In
d’Helvidius , tant par l’obcfurité de l’auteur ,' qu’il ne
connoifloit pas, quoi qu’ilsfuifent tous deux à Rome; «. s.
que par le peu de mérité de l’ouvrage. Enfin il fe laifla
perfuader d’y répondre;& montra clairement qu’il n’y a
rien dans l’écriture, qui ne favorife la créance établie
dans l'égide, que Marie eft toujours demeurée Vierge,
& que S. Jofèph n’a été que le gardien de ià virginité..
Il ioûtient même que ce iàint a vécu vierge" ; enfin il *»■».
Televe la virginité , mais iàns blâmer le mariage. On
croit qu’il écrivit dans ce tems-làle. dialogue contre les
l i i iij.