
Ep. io . p. 7 95. A .
Ep. jpi.
Ep. i f t .p . ? j6 .D .
Ep. 1^0.
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Tranfl non d’Eu-
phronu-s de C olonie.
S tip. t. xvi* p.* 4 i.
E?. J?j.
318 H I S T O I R E E c C I E S I A S TÜQÎU E.
renvèrfer la foi catholique àNicopolis, & n’y réiiffirerit
pas mieux. Mais ils gagnèrent Fronton prêtre de cette
v ille , qui avoir toûjours paru pur dans fa foi & pieux
dansfes moeurs:il trahit alorsla vérité qu’il avoir fourenue
auparavant, & fe liv ra au x Ariens, pour être évêque de
Nicopolis. Auffi tôt il devint l’horreur de toute l’Arménie
; 6c le bruit de fa chûte fe répandit promptement
dans les provinces voifines .Le peuple deNicopolisl’aban-
donna, Sc alla tenir les: aiTeroblécs en pleine campagne :
il n’y eut qu’un ou deuxecclefiaftiques, qui demeurèrent
dans leglifeavec Fronton. Pour retenir le peuple, il pro-
mitde nefe point feparerde la foi catholique. Quelques-
unsen furent ébranlez , & quelques ecclefiaftiques ené-
crivirent àS.Bafile.Iilesexhortai fouffrirce commencement
de perfecution, fe fouvenant qu’ilsétoient les eri-
fans des confefleurs & des martyrs ; il leur recommande
fur tout de ne fe fier aucunement aux paroles de Fronton
, & déclaré qu’on ne peut le rcconnoitfe pour évêque,
ni pour clercs ceux qu’il a ordonnez. Cette perfecution
devint enfuitefurieuiê. Car le peuple futdiffipé,
leclergé mis en fuite’, les maifons pillées’, la ville rendue
deferte, tout le pais ruiné : il y eut même des perfonnes
qui fouffrirent des coups & d’autres'outragés. S. Bafile
follicitoit les magiftracs preféns, & écrivoir aux amis
qu’il avoir à laeout / pour réprimer fes défordres.
Pemenius évêque de Sataleévant venu à Nicopolis
confoler cette églife affligée, né trouva point de meilleur
moïen de la foutenir que de lui donner un évêque
catholique ; & propofa d’y transférer Euphronius
natif de Nicopolis même, & alors évêque de Colonie >
petite ville dansl’extrémité de i’Armeilie. Cette trandation,
quoique contraire aux canons, fut approuvée par
tous leséyeques & par les magiftrats de Nicopolis, &
Pemenius
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Pemenius en preffal’execucion, pour ne pas donner aux
heretiques le loifir de l’empêcher. S. Baule approuva fa
conduite, & en écrivit au clergé de Nicopolis en ces termes
: Quandlesfaintsagiirentfansavoiraucunmotifhu-
main devant les yeux, nife propofer aucun intérêt particulier,
mais feulement le bon plaifirde Dieu ; il eft clair
que c’eft lui qui conduit leur coeur. Et lorfque des homes
fpirituels ouvrent un avis, Sc que le peuple fidele le fuit
d’un commun confentement, qui peut douter qu’il ne
vienne de N . S. Il en écrivit auffi aux magiftrats de N icopolis
; Sc commence fa lettre par ces paroles : La difpo-
iicion des églifes fe fait par ceux à qui leur gouvernement
eft confié ; mais elle eft confirmée par les peuples.
Leglife de Colonie ne pouvoir fê refoudre à perdre
fon pafteur ; & quelques-uns menaçoient de fe feparcr
d e lê g life , & de porter Cette affaire aux tribunaux fecu-
liers. Ils en écrivirent à S. Bafile, qui blâma ceux qui
faifoient de telles menaces, loüant au refte le zele qu’ils
témoignoient pour leur évêque : pourvu qu’il fût modéré
, & qu’il ne s’oppofac pas à ce que les évêques
avoient fait par l’ordre de Dieu, pour le bien commun
de la province. Il promet qu’Euphronius ne les abandonnera
pas, Sc qu’en gouvernant l’églife de Nicopblis,
il continuera de prendre foin de la leùr : il foutierit
même que cette tranilation leur eft avantagéufe,- parce
que fi Nicopolis étoit au pouvoir des ennemis dë lê-<ffi-
f é , Colonie ne fe pourroit fouterür. En même temps ft
exhortoit le clergé de Nicopolis à ne pas s’offenfer de
l’oppofition des fidele.s de Colonie : parce que les plus
petits fe croient aifément méprifez ; & que le dépit les
pourroit porter à des extrémitez , que le malheur dû
temps rétidrbit darigereufes. C ’eft ainfi que faint Bafile
àucorifa la tranflation d’Euphronius.
Tome IV . T t
Ep.
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