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Saine Hilario»
periécuté.
Su p. l iv . x i . n. 17*.
H ier , v i ta H ila r ,
c . 18.
Soz,. Y . C. IO .
Sup. l iv . x i i l .
c . 57.
V ita c . 1 7 .
42, H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
les faire décimer. Mais c’étoic un faux bruit. Julien ne
leur fie pas même une réprimande par lettres, comme
il fit à d’autres en des occafions femblables s au contraire
il priva de fa charge le gouverneur & l’exila, prétendant
lui faire grâce en lui.donnant fa vie -, 8c cela ,
parce qu’il a-voit mis en prifon les auteurs du maffacre
pour en faire juftice , quoiqu’il eût auifi emprifonné un
grand nombre de Chrétiens. Car, difoit Julien , eft-ce
une fi grande affaire qu’une troupe de Grecs ait tué dix
Galiléens.
Les païens de Gaze confervant lereffentiment de l’affront
que faint Hilarión avoit fait a leur dieu Marnas ,
8c des converfions que fes miracles avoient opérées ,
prefencerent requête a l’empereur Julien, & obtinrent
qu’il fut condamné à mort avec Hefychius fon cher dif-
ciplc , fans doute à titre de magiciens ; 8c l’on envoïa
par tout des ordres pour les chercher. S. Hilarión etoit
demeuré en Egypte. Car après avoir vifité le dernier
monaftere de S. Antoine , il revint à Aphrodite ; & demeura
avec deux freres feulement dans le defert vo i-
f in , pratiquant l’abftinence 8c le filence avec une telle
ferveur , qu’il ne ra ifo it, d i fo i t - i l , que commencer a
fervir J. C . Le païs n’avoit point eu de pluie depuis trois
ans , c’e ft-à- dire , depuis la mort de faint Antoine : ce
qui fai foi t dire au peuple que les élemens mêmes en _rai—
foient le deiiil. La renommée de S. Hilarión les attira I
8c ils vinrent en foule , hommes & femmes avec des
vifages atténuez de famine, lui demander de la pluie
comme au fucceffeur de S. Antoine. Il fu t fenfiblement
affligé de leur mi fer e ; & levant les yeux 8c les mains-
au ciel , il obtint auffi-tôt ce qu’il demandoit. Mais
cette terre altérée étant arrofée de la pluie , produifit:
une telle multitude de ferpens 8c d’animaux venimeux „
qu une infinité de perfonnes en furent piquées j 8c fe-
roient mortes a 1 inftant, fi elles n’avoient eu recours
a S. Hilarion. Il beniffoit de 1 huile, dont ces laboureurs1
& ces paftres touchant leurs plaies gueriffoient infailliblement.
Le Saint voïant les honneurs extrêmes qu’il recevoit
en ce lieu-la ,. prit le chemin d’Alexandrie pour paffer
dans le defert d Oafis. Et parce que depuis qu’il avoit
embraffé la vie monaftique, il n’avoit jamais demeuré
dans les villes : il s arrêta chez les moines de ia connoif-
iance, en un lieu nommé Bruchion. Us le reçurent avec
une joie extrême : mais le foir ils furent bien-' furpris1
d’apprendre que fes difciples préparoient fon âne , &
qu’il fe difpofoit à partir. Ils fe jettoientâfe* pieds, &
couchez devant la porte, ils proteftoient de mourir plutôt
que d’être privez d’un tel hôte. Je me preffe, dit-il,
de partir , pour ne vous attirer rien de-fâcheux : la fuite
vous fera voir que je ne le fais pas fans fujet. En effet,
le lendemain les habitans de Gaze avec les liéleurs du
prefet arrivèrent a ce monaftere, où ils avoient appris
la veille que S. Hilarion etoit venu ; 8c ne le trouvant
point ils fe difoient l’un à l’autre : Ne nous-a-t’on pas die
vrai ? c’eft un magicien , 8c il connoît l’avenir. Saine
Hilarion étant forti de Bruchion , entra dans l Oafis par
un defert inacceftible , 8c y demeura environ un an.
. Mais voïant que fa réputation l’y avoit fuivi : il réfolut
de paffer dans les iiles defertes, puifqu’il ne pouvoit plus
fc cacher dans l’Orient.
A Sebafte en Pàleftine , les païens ouvrirent le fépul-
chre de S. Jean-Baptifte , brûlèrent fes os, & jetterent
les cendres au vent. Toutefois on fauva quelque partie
de fes reliques. Des moines de Jernfalem étant venus à
Sebafte faire leurs prières, fe mêlèrent parmi1 les impies
F ij
A n . )6 z.
C. Z Í .
XX.
Suite de la peiíe-
cution générais.
Theod . 11. c. 7 .
R u f . 11. hifi. f .
18.