
3 0 0 H I S T 6 I R E E C C L E S I A . S T I Q U E . Mefopotamie : nauisnfe fatiimes- que des enfans' en comparai
ion de ces hommes parfaits. S’il y a des femmes qui
fe conforment à l’évangile, préférant la virginité au
mariage : elles font > heureufes en quelque endroit du
, monde qu’elles forent : chez nous il n’y a que de petits
t■ *43- ». commencemens de ces vertus. Ônaccufoit auifr S. Bafile
d’avoir introduit la pfalmodie, &c une forme dé prières,
différente de l’ufage de Neocefarée : à quoi, il répond >J
que la pratique de fon églile eft conformé à toutes' lés
autres. Chez nous , dit-il, le peuple le levela nuit pour
aller à l’églife: & après s’être confeffé à Dieu avec larmes,
il fe leve de la priere 7 & s’aflied pour la pfalmodie ;
étant divifez en deux,ilsfe répondent l’un à l’autre pour
fe foulager : enfuite un feul commence le chant ¿£ les
autres lui répondent. Aïant ainfi p'affé la nuit en pfal—
modiant diverfement, & en priant de temps en temps :
quand te jour vient, ils.offrent à'DieU toutd’Bne voix le
pfeaume de la confeffi.on.-Si> vous nous fuï'ez pour cela,
fuïezauffi les Egyptiens, ceux des deux Libyes, de la
Thebaïde, de la Paleftine, les-Arabes, les Phéniciens ,
les Syriens, ceux quihabitent versd’Eufrate : en un mot
tous ceux qui eftiment les veilles, les prières & la pfat-
v.Horob.srtc. modie en commun. Les prières noéturnes de feglifc
grecquereviennentencoreàcetté forme: elles commencent
par le pfeaumé cinquantième Aiiferere , & continuent
par le cent dix-huitiéme Beati immaculxti. Pour
les prières du matin que nous nommons laudes, l’ufage
de l’églife latine a plus de rapport avec celui deS. Bafile.
Ep.e^.p. 847. s. Les erreurs que l’on enfeignoitià Neocefarée, & qui
étoient la véritable caitfe que l'on y décrioit S. Bafile ,
étoient celles de Sabèllius. S, Bafile foutientquë ce n’eft
qu’un judaïfmedéguifé, qui anéantit la préexiftence du
Verbe avant tousles fiecles, l'incarnation & lés fuites,
L i v r e d i x - s-e ^ t i e ’i^ e . 301
& les opérations propres du S. Efprit. Il dit que les
■noms differens des perfonnes divines fobt inutiles, s’il
n’y a des idées diftinétes qui y répondent comme
Sabèllius admette« le mot des perfonnes en grec profopa,
difanc que Dieu avoir fait divers pcrfonnngés felón íes
occafions : S- Bafile ne fe contente pas que l’on compte
des perfonnes différentes, il veut que l’on, reconnoiffe
que chacune fubfifte en une véritable hvpoftafc. Ils
abufoient d’un paffage de faine Grégoire Tautriàturge ;
fans prendre, garde qu’en cet endroit il ne parloir pas
dogmatiquement, & il difputoit feulement contre un
païen pour l’amener à la foi.
Au milieu de tant d’affli&ions, S. Bafile reçût une
grande confolation , par la nouvelle de l’or dination de
S. Atnbroife évêque de Milan, à la place d’Auxence de
Cappadoce fameux Arien ; qui mourut enfin après avoir
occupé ce fiege pendant vingt ans, depuis l’an &
l’exil de S. Denis jufques én 374. Le peuple de Milan
fe trouva divifé pour l’éledtion d’un évêque : les catholiques
5¿les Ariens le vouloient chacun de leur créance ;
la fédition s emouvoit, & la ville fe voïoit menaceede
fa ruine. Ambroife étoit gouverneur de la province en
qualité de confulaire de Ligurie & d’Emilie. Il etoit fils
d’Ambroife préfet du pretoire des Gaules, & aïant fait
fes études à Rome, où il avoit étévélevé après la mort
de fon pere , fon éloquence & fa capacité le fit paroitre
àvecéclat dans l’auditoire de Probus, préfet du pretoire
d’Italie, qui le mit au rang de fes confeillérs ; 8¿ enfuite
l’envoïa à ce gouvernement : lui difant entr’autres
choies : Allez, agiffez, non pas en juge , mais en évêque.
Ambroife aïant donc appris que la fédition etoit
prête, à éclater, Vint promptement à l’églife pour appai-
fer le peuple ; Sc parla long-temps,, félon les maximes
Pp iij
A n . 3 74.
p. 848. D.
p. 870. A .
p.
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X X I .
Saint Ambroife
évêque de Milau.
Sup. I. x i i i . n. 18.
H ie r . Gbr. an. 37$. Rujf. H.bfl.c.
il.
Paulin. ,vit.
Ambr. ». 6.