
y i 2 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . '
fa retraite & fa converlion, & contre lequel il avoit employé
inutilement toutes fortes de remedes. S. Chryfoftome
s'étend principalement dans cet ouvrage fur l’utilité
des affligions.
Les talens qu’il avoit pour inftruire, étant déjà connus
de tout le monde, & le peuple trouvant une grande
douceur à fes entretiens : il fut ordonné preftre par
l’évêque Flavien, & en fit les fondions à Antioehe pendant
douze ans. Son ordination fe rapporte à l’an 585.
& comme en même tems Flavien lui confia leminiftere
delà parole , il fit un difcours en cette occafion, qu’il
commence par les expreffions d’un étonnement extrême
: demandant fi c’cft un fonge ou une vérité , de fe
voir fi jeune & avec ii peu d’experience élevé à une fi
haute dignité 5 & toutefois:, pour peu d’années qu’il eût
été diacre, il ne pouvoitguere avoir moins de trente-
cinq ans. Une grande partie de ce difcours eft employée
à faire l’éloge de Flavien. S. Jean Chryfoftome fit peu de
tems après le panégyrique-de S. Melece ; où il marque
qu’il y avoit cinq ans qu’il étoit mort : ce qui iè rapporte
en l’an 3 8 d.
Il fitplufieurs difcours, pour montrer contre les A-
noméens, que la nature de Dieu eft incompréhcnfible
à la créature : mais de fes premiers fermons , le plus fameux
eft celui de l’anâthême. Plufieursdes catholiques
d’Antioehe,par un zele mal réglé, prononçoient ana-
thême contre ceux qu’ils croyoient heretiques, c’eft-à-
dire , contre ceux qui n’étoient pas de leur communion.
Car les fe&ateurs de Flavien reprochoient le Sabellia-
nifme à ceux de Paulin ; & les feébateurs de Paulin ac-
cufbient ceux de Flavien d’Arianifine. S. Ghryibftome
crut devoir parler contre cet excès. Je v o i , dit-il, des
gens qui n’ont point l’efprit formé par l’écriture fainte,
Vallad. ibid.
To,4.p 834.
V. S up, liv. x ir#
». 47.
Sup.liv, x v iL » .
Æ
ou plutôt qui l’ignorent abfolument : je paife le refte
en rougiffant : des emportez , des difeoureurs, qui ne
favent ce qu’ils difent, ni ce qu’ils aifurent: qui ne fa -
vent que dogmatifer en ignorans , & anathematifer
ce qu’ils ne connoiifent pas : enforte que les infidèles
fe moquent de nous. Il leur reprefente enfuite la force
de ce mot d’anathême, qui emporte un abandonne-
ment au démon ; & il ajoute : Pourquoi donc ufurpez-
vous une fi grande autorité , donc il n’y a que le col-*
lege des Apbtres qui en ait été honoré, & ceux qui félon
toute l’exa&itude des réglés, font leurs véritables
fucceffeursiNos peres étoient fi attachez aux comman-
demens de Dieu , qu’ils ne chaifoient de l’églife les he-
reciques qu’avec les mêmes précautions,que s’ils euf-
fent arraché leur oeil droit fuivant la parole de l’évangile.
Il faut anathematifer les heretiques contraires à
nocre tradicion : mais il faut épargner en tout les per-
fonnes. Il eft clair qu’en ce difcours S. Chryfoftome ne
parle que contre des laïques, qui prononçoient ana-
thême contre qui il leur plaifoit de leur autorité privée)
& on y voit plairement la différence de l'anathê-
me 8c de la féparation de communion : car ni lui ni Flav
ie n , ni tous ceux de leur communion, ne communi-
quoient avec les feéfcateurs de Paulin.
Ce fut auffi vers le même tems que S. Chryfoftome
prêcha pour la première fois à la fête de la nativité de
N . S introduite depuis peu à Antioehe,a l’imitation des
eglifes d’O ccid ent, comme il le témoigne au commencement
de ce difcours. Ce fut pendant le tems de fa
prétrife , 8c à Antioehe qu’il fit les homelies fur la Ge-
nefe durant le Carême. Il y cite l'hébreu en quelques
endroits, 8c il pouvoir l’avoir appris par le commerce
des Juifs, qui étoient en grand nombre à Antioehe, ôc
Tome i K. A a a a
A n. 387.
i . Tim. 1 • 7«
p 8 o j .D ,
Matth.
p, <>g S . A
p,t Z99, A.
Tom. 5*
Tenu 1«
Hom. te*
Hom. 41.