
8. Cor• ix . z i ¡
X X IV .
Difcretion de faint
Rallie c^ omnié.
Bajíl. ep.zo5.104.
Greg. Nuz> or. 20,
b\H-
1S8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ciinfi : Quant ace quç vous m’ayez demandé touchant Ies
moines de Cefaree, qui s’oppofentà notre frere l’évê-
que Bafile ; ilsauroientraifon h fa doctrine étoit fufpe-
ite:mais ils font aflùrez, comme nous lefommestous,
qu il eft la gloire de l’églife, Si qu'il combat pour la vérité
: loin dp lé combattre lui-même , il faut approuver
fa bonne intention. Car fuivant le rapport de Dianée ,
ilsfe chagrinent en vain : Si je fuis perfuadé qu’il fe fait
foible avec les foibles, afin de les gagner. Nos freres
doivent loiier Dieu d’avoir donné à la Cappadoce un tel
évêque. Mandez-leur que c'eft moi qui récrit, afin
qu’ils aient les fentimens qu’ils doivent pour leur pere,
¿C qu’ils confervenc la paix des égliîes.
Cette condescendance de S. Bafile, dont S. Athanafç
dit que quelques - uns fe fcandalifoient, étoit apparemment
la maniere dont il parloit de la divinité du
S. Efprit. Car il fe contentait que les Macédoniens,qui
vouloient fe réunir à l’églife,confeífaffent la foi de Ni-
cée, & déclaraifent qu’ils ne croïoient point le S. Efprit
créature : fans les obliger à dire e’xpreifément qu’il eft
D.eu. Et Iui-meme dans fes écrits & dans fes difcours
publics,s’abftenoit de lui donner formellement le nom
de Dieu, quoiqu’il usât des termes équivalens , & qu'il
montrâcfa divinité par des preuves invincibles La raifon
de cette conduite étoit la circonftance du temps. Il
voïoit que les hérétiques avec la protection de Valens,
ne çherchoient qu’un prétexte pour chaffer de leurs fie-
ges les évêques les plus zelez pour la venté, & lui-même
tout le premier: que l’églife d’Oricnt étoit pleine dedi-
vifion & de troubles. Àinfi il comptoit que le moïen le
plus efficace pour conferverla religion,étoit de procurer
la paix , ufintà l’égard des foibles de toute la condefcendance
polfible ; Si il efperoit qu’après leur réunion
Dieu les éclaireroit davantage par la communication
des catholiques, & par l’examen paifible de la venté.
C ’eft ainfique S. Grégoire de Nazianze juftifie la conduite
de fon am i,qui s’en explique lui- ineme dans deux p. Ep» xoj. 104.
lettres aux prêtres de Tarfe.
S. Bafile n’avoit pas laiffé de nommer le S. Elprit Dieu
dans des écrits publics,lorfqu’il le croïoit utile:comme
dans fa lettre à l’églife de Cefarée écrite vers l’an 363.
Et il en ufa toujours ainfi dans les entretiens particu- ^ ^
Jiers , fur-tout avec S. Grégoire de Nazianze : a c[ui il 36). a.
protefta , comme ce faint le témoigne, qu’il vouloir
perdre le S. Efprit s’il ne l’adoroit avec le pere & le Fils
commeconfubftantiel. Ils étoient memeconvenus,que
tandis que Bafile uferoit de cette précaution, Grégoire
qui étoit moins expoféàlaperfecution, precheroit hautement
cette vérité. En un repas où S. Grégoire fe trou-
va avec plufieurs de leurs amis communs, la converfa-
tion tomba fur S. Bafile. Tous en parloient avec admiration,
&c loüoient enfemble les deux amis : quand un
des conviez qui étoit moine s’écri^ : Vous etes de grands
flateurs. Loiiez tout le refte, j’y confens : mais poui le
capital, qui eft la foi, ni Bafile ni Grégoire ne méritent
point de louanges : l’un la trahit par fes difcours, 1 autre
par fon filence. Où l’avez-vous appris , dit Grégoire ,
jtemeraire que vous êtes ? Le moine repondit : Je viens
,de la fête du martyr Eupfyque , Si la j ai oiii le grand
Bafile parler merveilleufement bien de la divinité du
Pere & du Fils : pour lç S. Efprit, il a paffe par auptes.
D ’où vient, ajoûta-t’il, regardant Grégoire , que vous
parlez clairement de la divinité du S. Efprit, comme
vous fîtes en une tçlle aifemblée ; & que Bafile en parle
obfçurément, & avec plus de politique que de piete?
Ç ’eft, répondit Grégoire, que je fuis un homn e çache
A a iij