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Ep'fl- f».
4<? H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
qu’à mon predeeefleur : puifque fous lui la plûpart d’en-
3 z ‘ tr’eux ont écé chaffez , emprifonnez, perfecutez , & que
l’on a même égorgé une grande multitude de ceux que
l’on nomme hejretiques : comme à Samofate , à C y z i-
que en Paphlagonie, en Bythinie, en Galatie ; & en plusieurs
autres païs où l’on a pillé & ruiné des bourgades.
Sous mon regne au contraire | les bannis ont été rappeliez
, les biens confifquez onr été rendus' Cependant ils
font venus à un tel point de fur#ur, que parce qu’il ne
leur eft pluS permis de tyrannifer les autres, ils font tous
leurs efforts pour troubler les peuples : impies contre les
dieux , &c rebelles à nos commandemens il doux. Et
enfuite.
Il eft donc clair que les peuples excitez par ceux que
l ’on nomme clercs, au lieu de s’eftinaer heureux de ne-,
tre pas punis de leurs fautes paifées, regrettent leur première
domination : & parce qu’il ne leur eft plus permis
de juger , de faire des teftamens , de s’approprier les
héritages d’autrui, de tirer tout à eux , ils excitent par
tout des feditions. C ’eft pourquoi je déclare à tous les
peuples par cet édit : qu’ils ne doivent point fe laiffer
perfuader par les clercs , de prendre des pierres , & der
défobéir aux Magiftratsa Qu’ils s’affemblent tant qu’il
leur plaira, & qu’ils failent pour eux-mêmes les prières
qu’ils voudront. Mais que s’ils veulent les exciter à fé-
dition pour, leur intereft , ils ne les fuivent plus , s’ils ne
veulent çtre punis.
Il s adrefTe enfuite a la ville de Çoftre en particulier;
& après avoir rapporté les paroles que l’évêque. lui avoir
écrites, il ajoute : Vous voïez comme il d i t , que votre
foumiffion ne vient pas de vous : mais de lu i , qui vous
retient par fes exhortations. Chaffez-le donc de la ville,
comme votre accufateur ; & pour vo u s , viyez en paix
L i v r e q_u i n z i b ’ m e . 4 7
les uns avec les autres : que ceux qui font dans l’erreur, --------
n’attaquent point ceux qui fervent les dieux légitimé-
ment fuivant la tradition de tous les fiecles. Et v o u s ,
fervitcurs des dieux , ne ruinez & ne pillez point les
maifons de ceux qui s’égarent plutôt par ignorance que
par choix. Il faut inftruire les hommes & les perfuader
par raifon : non par les injures & les tourmens corporels.
Je le dis encore , & je le répété pluficurs fo is , que
l ’on ne maltraite point le peuple des Gajiléens : ceux qui
fe trompent dans les plus grandes chofes, font plus dignes
de pitié que de haine. C e u x - là fe puniffent eux-
mêmes, qui quittent les dieux pour s’adreifer aux morts
& à leurs reliques. Cette lettre eft dattée d’Antioche le
premier d’Août 361.
Julien fit venir à Antioche Artemius duc d’Egypte , xxi
accufé- par les Alexandrins de crimes atroces, c’eft-à- tiodÎ'7’'’
dire, d’avoir brifé plufîeurs idoles du temps de Con-
ftantin, & d’avoir prêté main-forte à George levêque Th,odui
A r ie n , pour dépouiller les temples de leurs ornemens
& de leurs richeffes. L ’empereur ne fe contenta pas de
priver Artemius de fes biens, il lui lit couper la tête ;
& l'églife l’honore entre les martyrs le vingtième d’Oc-
tobre. Il punit aufli quelques-uns de fes gardes, que Tbcd.in.
l ’on nommoit Scutariens, à caufe des écus qu’ils por-
toient : entr’autres Juventin & Maximin , qui s’étoient
plaints trop librement des pieges qu’il tendoit aux Chrétiens,
pour les engager à l'idolâtrie. Car il avoit infecté
les fontaines de la ville d’Antioche & du bourg de
Daphné , y faifant jetter quelque liqueur offerte aux
idoles ; & il faifoit arrofer de cette eau tout ce qui fe-
vendoit au marché : le pain & la viande , les fru its , les-
herbes, tous les vivres. Les Chrétiens ne pouvoient
s’empêcher d’en gémir, & ne laiffoient pas d'ufer de ces;
à A'fâi-'
. c. iSi