
x 8 i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
d’une grande autorité : nous ferions fans y penfer des
bleiTures mortelles à l’évangile : ou plûtôt nous réduirions
la prédication à un iimple nom. Par exemple,
pour commencer par ce qui eft le premier & le plus
commun : qui nous a cnfeigné par écrit de marquer du
figne de la c ro ix , ceux qui efperent au nom de N . S.
J. C . Il entend les catecumenes. Quelle écriture nous a
enfeigné de nous tourner à l’Orient pendant la priere ?
Qui des faints nous a laiiTez par écrit les prières qui accompagnent
la confecration du pain de l’eüchariftie &
du calice de benediétion ? Car nous ne nous contentons
pas de ce qui eft mentionné dans S. Paul ou dans l’évangile
: mais nous difons d’autres paroles devant & après,
comme aïant une grande force pour le facrement -, &
nous les avons reçûës de la doétrine non écrite. Nous
beniifons auffi l'eau du baptême & l’huile de i’onétion,
& celui qui eft baptifé. En vertu de quelle écriture ?
N ’eft-ce pas par la tradition tacite & fecrete 1 &c l’onction
même de l’huile, quelle parole écrire nous l’a en-
feignée ? Et de plonger l’homme trois fois, d’où lavons-
nous pris ? & tant d’autres cérémonies du baptême : de
renoncera Satan &à fes anges, de quelle écriture
viennent-elles ? N ’eft-ce pas ces inftruétions fecretes
que nos peres ont confervées dans un refpeùtueux fi-
lence éloigné de toute curiofité ? Il s’étend enfuite
fur la raifon du fecret des myfteres ; comme étant
perfuadé que cette pratique étoit auffi ancienne que
l’églife.
t. z9. Enfin pour prouver la tradition de la doxologie : il
en cite les témoins. Premièrement celui qui l’avoit
baptifé lui-même, & admis dans le clergé, c’eft-à dire ,
Eufebe de Cappadoce: enfuite les plus anciens doéieurs,
S. Clément de Rome , S. Irenée, S. Denis de Rome,
S. Denis d’Alexandrie, Eufebe de Paleftine, Origene ,
Africain ; Athenogene ancien martyr, faint Grégoire
Thaumaturge , dont il fait l'éloge : Firmilien, Melece,
non pas l’évêque d’Antioche qui vivoit alors, mais
celui qui avoit vécu dans le Pont quelque-temps auparavant,
& dont , Eufebe fait l’éloge. Saint Bafile dit
que les Orientaux ont le même ufage, & qu’il l’a appris
d’un excellent homme de Mefopotamie, que l’on croit
être S. Ephrem. Il dit que tout l’Occident en ufoit
de même rc’eft-à dire,que l’on difoit par tout comme
on dit encore : Gloire au Pere & au Fils, & au faint
Efprit.
S. Bafile écrivit auffi à faint Amphiloque trois épîtres
canoniques très-celebres dans l’antiquité. On en compte
les canons de fuite , comme d’un feul ouvrage , en
forte que la première épître en contient feize ; la fécondé
trente-quatre, jufques au cinquantième;la troifiéme,
trente-cinq, jufques au quatre-vingt-cinquiéme. Ce
font des réponfes aux queftions que S. Amphiloque lui
avoit propofées fur divers points de difeipline : principalement
fur la penitence, à l’occafion de plufieurs cas
particuliers. S. Bafile décide tout fuivant les anciennes
réglés & la coutume établie dans fon égliiè. Le premier
canon regarde le baptême des heretiques, &c en particulier
des Cathares ou Novaticns. S. Bafile dit que les
anciens ont diftingué l’herefie, le fchifme & l’aifem-
blée illicite : qu’ils ont appellé herefie , la feparation
pour un article de foi : fchifme, la feparation pour un
point de difeipline ; alfemblée illicite, celle que tenoit un
prêtre défobéiiTant condamné pour quelque crime, mais
fans erreur particulière. Ainfi ils nommoient heretiques,
les Manichéens, les Valentiniens, les Marcionites,
les Pepuzeniens ouMontaniftes. Maisilsnecomptoient
N n îj
E u fe b .v iu h if t .
c. ult.
Sup. I, y ni.
lb
X IV .
Epîtres canoniques
à S. Amphiloque.