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A n. 379. broife une lettre de fa main, où il le nomme fotï pere;
& le prie de le venir trouver pour l’inftruire encore de
la vérité dont il étoit déjà très perfuadé; 8c de lui ren-,
voyer le traité qu’il lui avoit donné; y "ajoutant les preu-
E{. 1. ves de.la divinité du S. Efprit. S. Ambroife dans la ré-;
ponfe lui donne le titre de prince très-Chrétien; s’exq
cufantden’avoirpas été au-devant de lu i, &: l’alfurant
qu’il l’a accompagné en efprit, Sc fuivipar fes prières
pendant tout le voyage. Il promet de l’aller trouver en
diligence ; Sc cependant il lui envoie les<leux livres qu’il
lui avoir déjà donnez ; c’eft-à-dire, lès deux livres lurla
foi: mais il demande du tems pour le traité du S. Efprit.
Il y a apparence que l’empereur le prévint, çuiiqu’ii é-
toit à Aquilee le cinquième de Juillet, & à Milan le
troifiéme d’Août: où il donna la loi contre les hérétiques,
dont il a été parlé, Sc peut-être fut-elle dreifée
par le confeil de S. Ambroife. Cependant l’empereur de-,
iîroit qu’il traitât la matière plus au long; Scies héreti-
tjjj H41‘ ques l’accufoient d’avoir affeétê d’être court, pour éviub.
iii.defide ter de répondre à leurs obj ections, parce qu’elles étoient
fans réponfe. C ’eft ce qui l’obligea d’ajoûter aux deux
livres de la f o i , trois autres livres pour en faire cinq en
tout ; Sc ces trois derniers font principalement emploïez
a expliquer tous les palfages de l’écriture , que les A-
riens détournoient à leur, avantage. Mais il remet à un
autre tems le traité du S. Efprit.
L'impératrice Juftine demeura quelque tems à Sir- L té. y. c. z . a. I J T I
j4* miurn, apparemment avec le jeune Valentinien fon
fils. Le fiege de cette ville capitaled’Illyrie vint alors à
vaquer; Sc il étoit important deremedier aux maux qu’y
avoient fait l’hérefiarque Photin, .Sc enluite l’Arien
Geminius. Photin avoit été dépofé & chafle dès l’an 351,,
mais il n’étoit mort que la douzième année de Valens,
L ivr e d i x - s e p t i è m e ; yyy
c’ eft-à-dire en 3 ~jj . en Galatie ià patrie, & le lieu de ion
exil. S. Ambroiiè iè rendit à Sirmium ¡quoique ce fût
hors de ià province, comme il étoit ordinaire aux plus
iàints évêques ,.de iècourir les églifes en pareilles occa-
ilons. L ’imperatrice Juftine voulant faire élire un évê-
queArien s’efforçoit de le faire chafler de l’églife par fon
autorité, & par la multitude qui v étoit affemblée: mais
fans iè mettre en peine de íes efforts, il demeuroit fur le
tribunal, Ainfi nommoit-on le lieu élevé au fond de
l’églifc où étoit le fiége de l’évêque, &ceux despreftres
à íes cotez. Une des vierges Arienes eut l’impudencede
monter fur le tribunal, & prenant S. Ambroiiè paries
habits , -elle vouloit le tirer du côté des femmes , qui
l’auroient mal-traité & chaffé de l’égliiè. S. Ambroife
lui dit : Quoique je fois indigne du facerdoce , il ne
vous convient pas ni à vôtre profeiïion de mettre la
main for un prêtre quel qu’il foit : vous devriez craindre
le jugement de Dieu. Le lendemain on la porta en
terre ; & S. Ambroife, rendant le bien pour le mal, honora
iês funérailles de ià preiènce. Cer accident n’épouvanta
pas peu les Ariens, & procura aux catholiques
la liberté d’ordonner en grand paix un évêque, qui fut
Anemius. S. Ambroiiè revint à Milan après cette ordination;
& l’imperatrice Juftine conçut déilors contre
lui cette haine qui eut de fi grandes fuites.
En Orient l’églilè catholique commençoit à reipirer
depuis la mort de Valens, principalement par le retour
des évêques bannis. Quelques-uns trouvant des Ariens
en polïèiîion de leurs églifes , conlèntirent qu’ils y de-
meuraiïènt en embralïant la foi catholique ; cederent
volontiers leurs chaires pour éviter le ichiime. Eulalius
évêque d’Amaiee dans le P on t, trouva à ià place un
Arien, qui n’avoit pas dans la ville cinquante perfonnes.
Tome IV , Y y
An. 379.
Paul. Vit. n. 1 1 .
Moeurs Chr• c•
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Paul, n. 1 1*
XLV.
Retour de S*
Melcce.
Sox.‘ v u .* «