
¿ 4 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .'’
par une groffiere (implicite croyent que Dieu aiesItnetn-
bres que l’écriture lui attribue. Vous tourniez les mains,
les yeux, tout lecorps contre lefaintvieillard,voulant
le rendre fufpeôt de cette impertinente herefie. Quand
vous eûtes celle de parler, il fe leva pour montrer qu’il
vouloir dire quelque chofe, 8c ayant falué l’alTemblce de
la ,voix & de la main,il dit : Tout ce que monconfrere
a dit contre les Antropomorphites eft bon 8c conforme
à la foi , 8c je les condamne auffi : mais comme nous
condamnons cette herefie, il eft jufte que nous condamnions
auffi la m auvaiiedoétrine d’Origene.
Quels éclats de rire, quels cris s’élevèrent ! je croy
que vous Vous en fouvenez. Il raconte enluite, comme
Jean- de Jerufalem fit encore en la prcfence de S. Epi-
phane un grand fermon, où il traita de tous les dogmes
de l’églife , de la trinité ., de l’incarnation ,de la croix:
des enfers, de la nature des anges, de l’état des ames ,
de la refurreôtion. Il prétendoit ne l’avoir fait que par
occafiou : mais S. Jerôme foutenoit que c’étoit pour fe
juftifier fur la doôtrine d’Origene. Quoiqu’il en fo it , il
rapporte ainfi l’origine de la querelle pour montrer
qu’elle étoit plus ancienne que l’ordination de Pauli-
nien.
Quant à.l’apologie de Jean de Jerufalem, S. Jerôme
fe plaint , qu’étant accufé des erreurs d’Origene par
tant de moines en Palelline , 8c par un évêque d’une
auffi grande autorité que S. Epiphane , il ne s’en jufti»
fie point nettement. Je ne veux point, d it- il, que l’on
fouffrè patiemment le foupçon d’herefie. Puis venant
au détail,il dit que des huit chefs qui lui ont été objec
te z , il n’en a touché que trois, fans même répondre
précifément, 8c n’a point parlé des autres. S. Jerôme
s’étçnd fur tous çes points & fur toutes les erreurs d’O rigene
L i v r e d i x - n e u v i e ’ m e . ¿41
tigene 8c les réfuté amplement. En parlant du fymbo-
le , il marque qu’on l’avoit receu des apôtres, 8c qu’on
le failoit aprendre par coeur fans l’écrire. Jean attribuoit
à Théophile l’inlpeétion fur toutes les églifes, 8c principalement
fur celle de Jerufalem. Aquoy S. Jerômeré-
pond ainfi: Vous qui prétendez fuivre les canons de
Nicée , répondez-moi quel rapport a la Palelline avec
l’cvêque d’Alexandrie? Si je ne me trompe, il eft ordonné
, queCefarééfoit métropole de la Palelline , 8c
Antioche de tout l’Orient. Vous deviez donc vous adref-
fer à l’évêque deC e fa ré e , fachant que nous fommes
dans fa communion, après avoir rejetcé la votre ;ou fi
Vous vouliez chercher un juge éloigne , il failoit plutôt
écrire à Antioche. Enfuite il fe plaint du pretre Ifidore,
un des quatre grandsfreres, que Théophile avoit envoyé
à Jerufalem,5c par qui Jean avoit envoyé fon apologie.
S. Jerôme foûtient qu’lfidore étoit lui-meme luf-
peôt dOrigenifme, 8c ajoute : Etant venu ici commî
député de T h éo p h ile , il n’a point voulu rendre les
lettres, donc il écoit chargé pour nous , parce que
l ’évêque de Jerufalem luy avoit fait promettre de ne
les point rendre : ainfi il s’eft montré partial , luy qui
difoic être envoyé pour faire la paix. Deux mois avant
la venue d’ifidore , le comte Archelaus s’étoic rendu
médiateur encre l’évêque Jean 8c les moines , 8c ils
avoient demandé que la foi fût mife pour fondement
de l’accord. On avoit pris le lieu 8c le jour près de la
pâque; Jean avoit promis de venir : une grande troupe
de moines s’y écoit rendue : l’évêque manda tout
d’un coup qu’il étoit obligé d’affifter une dame malade
, 8c qu’il ne pouvoic venir ce jour la. Quoique
les moines crulfent qu’il les jo ü o it, ils ne lailferent
pas d’attendre. Archelaus lui é c riv it, 8c l’avertit qu’il
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