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200 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
de l’empereur, dignité très-confiderable alors. Il étoit
très-bien fait de fa perfonne, fort inftruit des bonnes
lettres, & accoutumé a parler à l’empereur avec une
grande liberté. Il étoit païen : ce qui le faifoit deiirer
pour maître aux philofophes & autres païens indignez
de l’accroiiTementda chriilianifme. Ainfi il ne faut pas
s’étonner iî l’anneau magique bien conduit, marqua les
premières lettres de fon nom. L’empereur Va len s, naturellement
violent, aïant découvert cette confpiration,
fu t tranfporté de fureur, & ne mit point de bornes à fa
vengeance. Il fit mourir tous les complices, & tous
ceux qui furent meme foupçonnez de l’être : les uns
par le feu comme magiciens, les autres par le fer. An-
tiochefut, pour ainfi dire, inondée defang. On rechercha
les philofophes comme magiciens. Maxime futac-
eufe d’avoir eu connoiflance de cette opération magique
& d’avoir prédit un grand maflacre % après lequel Va lens
périroit d’une maniéré extraordinaire. Il fut donc
amené à Antioche , puis renvoie en A fie , où le gouverneur
Feftus lui fit trancher la tête : & telle fut la fin
du philofôphe Maxime,le principal auteur de l’apoftafie
de l’empereur Julien. L’épouvante fut fi grande parmi les
philofophes, que perfonne n’ofa plus en faire profeffion
ni en porter l’habit; & les particuliers même quittèrent
les manteaux à frange , qui pouvoient reffembler aux
leurs. On fit auffi la recherche des écrits de magie , &
on brûla publiquement de grands monceaux de livres,
ou l’on en confondit qui ne traitoient que de lettre^
humaines ou de jurifprudence. Enfin l’empçreur V a lens
etendit fa précaution , jufques à faire mourir plu-
ficurs perfonnes confiderables, dont le nom commen-
çoit par les deux iyllabes fatales Theod, c’eft-à-dire les
ThcoJores,les Theodofes,lesTheodotes,lesTheodules:
&
L i v r e s e î z i e ’m e . 201
& les autres qui portoient des noms femblables, entre
autres Theodofe ou Theodofiole pere de Pempereur
Theodofe , qui fucceda effectivement à Valens. Plu-
fieurs changèrent de nom à cette occafion.
Les magiciens furent auffi recherchez à Rome vers
le même temps. Plufieurs perfonnes y furent accufez de
ce crime l’an jyo.entr’autres un arufpice fameux nommé
Amantius : quelques fenateurs furent enveloppez
dans cette accufation , & l’empereur Valentinien qui
étoit à Treves faifant la guerre aux Allemans, aïant
été confulté, ordonna de faire le procès aux magiciens.
Mais il déclara qu’il ne prétendoit pas pour cela défendre
abfolument l’art des arufpices ; &c qu’il permettoit à
chacun de fuivre la religion de fes ancêtres, comme il
avoir déclaré dès le commencement de fon regne. Il
conferva aux facrificateurs païens leurs droits & leurs
exemptions , même dans les Gaules où il étoit, comme
ilparoîtpar deux loix des années 371. & 3 72. Il fouffrit à
Rome l’autel de la victoire, que Conftantius avoit ôté,
& qui avoit été rétabli, apparemment fous Julien. Enfin
Valentinien fit une lo i, touchant les gens de théâtre ,
qui marquoit peu de zele pour la religion. Comme on
ne recevoit point ces fortes de gens au baptême, qu’ils
nerenonçaflent à leur profeffion : l’empereur défend à la
vérité d’obliger ceux qui auroient été baptifez à remonter
fur le théâtre ; mais en même temps il ordonne, que
quand, fe trouvant en péril de mort,ils demanderoient
le baptême, on en avertît le magiftrat, pour les faire
vifitef &c voir s’ils étoient effectivement en péril. Tous
les païens craignoient que les comédiens ne fe fiffent
chrétiens en fraude des plaifirs publics. Cette loi eft de
l’onziéme Février 371. Ainfi les deux empereurs foufi-
froient l’exercice de l’idolâtrie en Orient & en Occident.
Tome IV . C c
Hier. Chr. aüi
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Amm. x x fiU r f C. Iip. fil.
L. iô . C. Th. de
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Sufiti. t.
L. f f . I. 77. C .
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Symm. x. ep. 54.
SUp. X x i ï . n. 4.
L . i . C . T h e o d i
Scen. lib. lÿ*