
A n . 3 6 } .
Socr. I i i . c.x x .
Theod. IV. i .
Amm. xx.Y. c. 8.
Eutrop. hrev. in
fine.
Amm. ibid.
L.
Funérailles de Julien.
Amm. x x iii. c. x.
xxv . c. 6. 9.
io8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . ’
on le fit monter, on lui donna les titres de cefar ôc d’au-
gufte , la pourpre & les ornemens impériaux. Alors il
dit avec fa liberté ordinaire : Comme je fuis chrétien ,
je ne puis commander à ceux qui ont fervi fous Julien,
& qui font infeétez de fes erreurs : une telle armée dénuée
du fecours de D ie u , ne peut manquer detre en
proie aux ennemis. Les foldats s’écrièrent tout d’une
voix : Ne craignez rien, Seigneur, vous commanderez
à des chrétiens : les plus vieux d’entre nous ont été in-
flruits par C onftantin, les autres par Conftantius : celui
qui vient de mourir a trop peu régné pour affermir l’erreur
, même en ceux qu’il a féduits.
Jovien réjoüi de cette réponfe , ne fongea plus qu’à
fauver l'armée, ôc la tirer du pais ennemi. Après quelques
jours de marche , pendant laquelle les Romains
fedéfendoient vaillamment, le roi de Perfe envoïaleur
offrir la paix î & Jovien l’accepta pour trente ans, quoiqu’à
des conditions defavantageufes. Mais l’armée man-
quoit de vivres, & alloit périr infailliblement : enforte
que les païens nqêmes regardoient cette offre de paix
comme l’effet d’une protectionparticuliere de Dieu.Les
Romains abandonnèrent cinq provinces fur le Tigre ,
avec les villes de Nifibe ôc de Singare, dont on fit for-
tir les habitans. Ceux de Nifibe offraient de fe défendre
eux-mêmes : mais Jovien voulut obferver la foi du
traité ; ce que les hiftoriens païens lui reprochent comme
une foibleffe, ôc un prétexte pour couvrir la peur
qu’il avoit de Procope ; ôc l’évenement fit voir que cette
crainte n’eût pas été fans fondement.
Procope étoit parent de Julien, & commandoit une
partie de fes troupes ;& ce fut lui que Jovien chargea de
.conduirefon corps à Tarfe en C d iç ie ,o u il avoit choiiï
fa fépulture. Il fut enterré près de la ville vis-à-vis de
L i v r e q jj i n z i e’m e. 109
Maximin Daïa,le dernier des perfecuteurs, enforte qu’il
n’y avoit que le grand cheihin entre les deux fepulchres:
ce qui néanmoins fe fit fans deffein. Les funérailles de
Julien furent celebrées a la maniéré des païens : mais
avec peu de cérembnie. Ils le mirent au nombre des
dieux , ôc lui confacrerent un temple auprès de fon fé-
pulchre. Plufieurs villes mirent fon image au rang de
leurs idoles;lui rendant les mêmes honneurs &c luiadref-
fant des prières. Un de ceux qui apportèrent la nouvelle
de fa-mort penfa être lapidé : comme proférant un
blafphême contre un dieu immortel. C eft Libanius
qui le rapporte : car il fit deux difeours fur la mort de
Julien : lepremier n’eft qu’une courte déclamation^pour
déplorer cet accident fi funefte à la philofophi"& à
l ’idolâtrie : l’autretine longue oraifon funebre compo-
fée à loifir , prononcée environ dix-huit mois après.
Autant que les païens furent affligez de la mort de
Julien , autant les Chrétiens en furent rejoüis. Sur quoi
un païen dit agréablement : Comment les Chrétiens
.peuvent-ils dire que leur Dieu eft patient ? Rien n e il
plus prompt ni plus furieux que fa colere : il n a pu en
différer un moment l’effet. A Antioche ce ne fut que
feltins ôc réjoiiiffances. La joie n’çclatoit pas feulement
dans les églifes ôc les oratoires des martyrs ; le peuple
s’écrioit dans les théâtres : Où font tès oracles, Maxime
infenfé ? Dieu a vaincu Ôc fonChrift. Mais la mémoire
de Julien devint plus execrâble, quand on trouva dans
fon palais à Antioche même, des coffres pleins de têtes,
ôc des puits remplis de corps humains.
Dans cette joie publique , S. Grégoire de Nazianze
compofadeux difeours pour confolcr les affligez,ôc fou-
tenir les foibles , feandalifez de la profperité des médians.
Il y dépeint Julien de toutes fes couleurs, ôc pour
O iij
A n . 3A3.
Fhilofi. v i il .c . i.
Greg. N a z . or. 4.
p. ix o . A .
Lib.or. 10 .p. 330.
3 3'1*
Id. or. 9. p. x ^ .A .,
O rat. 9. £9» i®.
p. 317. B.
Hier, in liabac.
111. 14*
Theod. 111. c. u lu
Ibid. c. 2.7•
LÏ.
Difeours de faint
Grégoire de Na-
x ianze contre Julien.
'
Orat. 3 * p' J1 ' 5 3 '
p. 76.