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A n " s"' bâtimens ^es eglifes: ils demandent des privilèges, eu*;
3 4‘ qui fous Julien nous ont refuié la liberté commune de
parler & d'enfeigner. Vous ne devez pas pîûtôt donner
atteinte à.ce que vos predeceffeurs ont ordonné pour
la religion , qu'à ce qu’ils ont réglé pour les affdii ts civiles,
Que perfonne n’abufe de vôtre jeunefie. S ic ’ift
un payen qui vous donne ce confeil, qu’il vous, laüfe
la liberté que vous lui laiffcz : car vous ne contraignez
perfonneàadorer ce qu’il ne veut pas. S’il fe dit Chrétien
: ne vous laiiîez pas tromper au nom , i l eft pay.en
en effet. Ce feroit exciter la perfecution contre les fe-
nateurs Chrétiens, que de les obliger de jurer devant
cet autel : carc’eft un petit nombre de payens, qui
abufent du nom de fenat. Je vous demande donc comm e
évêque , ôc au nom de tous les évêques qui fe joindraient
à moi, h cette nouvelle étoit moins iubire- ÔC
moins incroyable : de ne rien ordonner fur cette re-
quefte. Du moins donnez en avis à l'empereur T h eo -
dofe vôtre pere,que vous avez accoutumé deçonfultcr
dans les grandes affaires. Que l’on me donne copie de
la relation qui vous a été envoyée, afin que j'y puiffe
répondre plus amplement : fi 011 ordonne;,autre chofe ,
nous ne le pourrons diilimuler. Vous pourrez venir à
l ’é g life ; mais vous n’y trouverez point d'évêque, ou
Vous trouverez qu’il vous refiftera , ôc ne recevra point
Vos offrandes. Il excufe enfuice Valentinién fon pere ,
fur ce qu’il n’a pas été informé qu’il y eût un autel à Rome
dans, le fenat, ôc que l'on y hft des iacrifices.
*t- lS- EnfuiteS. Ambroife ayant rereu la copie de la relation
de Symmaquey fit une réponfe, par laquelle il efface
toutes les faufles couleurs de fa rhétorique, il rcfute
fa profopopée par une autre en faifant avouer à Rome,
quelle ne doic pas fes vi&oires à les dieux, qui lui
étoient
étoient communs avec fes ennemis} mais à la valeur de A n. 384.’
fes guerriers: ôc il releve les malheurs arrivez fous les
empereurs idolâtres. Sur la plainte que faifoiene les
payens de la perte de leurs revenus ôc de leurs privilèges,
il dit: Voyez notre magnanimité. Nous nous Tommes
accrus par les mauvais traitemens, par la pauvreté,
par les fupplices: ils ne croyent pas que leurs cérémonies
puiffent fubfifter fans être lucratives. Ils ne peuvent
croire que l’on garde la virginité gratuitement.
A peine y a-t-il feptVeftales : voilà tout le nombre que ». iV
l'on oblige àgarder lachafteté pendant un tems pref-
c r i t , par des ornemens de têtes , des habits de pourpre,
la pompe de leurs litieres, ôc d'un grand nombre
de ferviteurs qui les fu iv en t, de grands privilèges ôc
de grands revenus. Il leur oppofe la multitude des v ierges
Chrétiennes, dont la pauvreté, les jeunes , la vie
humble ôc auftere, fembloit plus propre a détourner de
cette profeffion, qu’à y attirer.
Ils fe plaignent, continuë-t-il, que l’on ne donne
pas de penfions aux facrificateurs ôc aux miniftres des
temples, aux dépens du public; ôc pour nous au con-,
traire, les loix nouvelles nous privent même des fuccef-
fions des particuliers, dont elles ne privent pas les miniftres
des temples. Si un prêtre veut jouir de l exemption
des charges de ville, il faut qu’il renonce aux biens
de fes ancêtres : tandis qu’un decurion eft exempt de
ces mêmes charges. Je ne le dis pas pour m’en plaindre ,
mais pour montrer de quoi je ne me plains pas. Ils repondent
que l’églife a des revenus ; que ne faifoient-ils
le mêmeufage des leurs? Le bien de l’églife eft 1 entretien
des pauvres. Qu’ils comptent les captifs que leurs
temples ont rachetez, les pauvres qu ils ont nourris ,
les exilez à qui ils ont envoyé du fecours. Ce qui nç
Tome IV . W n n