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¿ 1 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
Gelofus prêtre , les diacres de l’églife de Carthage , 3c
entre autres Aurelius qui en fut depuis évêque. Il le&
pria de venir le lendemain l’aififter a la mort. Ils le con-
folerent 3c l’exhorterent à fe confier en D ieu , 3t fe fou-
metcre à fa volonté. Enfuite ils fe mirent à prier à genoux
, ielon la coutume, 8c profterncz à terre. Innocent
s’y jetta d’un grand coup, 8c commença à prier avec
tant de larmes 3c de iànglots , Sc à faire des efforts fit
violens , qu’il fembloit prêt à expirer. Ils fe levèrent Sc
fe retirèrent, après avoir reçu la bénedièbion de l’eve-
que. Le lendemain ils revinrent. Les médecins entrèrent
, on mit le malade fur fon lit ,on ôta les bandages,,
on découvrit la partie affligée ; le chirurgien armé de
fes inftrumens , cherchoit l’endroit où il devoit couper
: il examine avec les y eu x , il fonde avec les mains,,
il trouve une cicatrice très-folide, 8c le mal entièrement
guéri. S. Auguftin qui étoit prefent, racontoic depuis
ce miracle, comme un des plus manifeftes de ion tems
pour montrer que ces merveilles n’avoient pas ceffe
dans l’églife. A ion retour en Afrique , ilfe retira chez;
lui à la campagne, avec quelques-uns de fes amis qui
r, iervoient D ieu comme lui. Il y demeura environ trois
ans, dégagé de tous les foins temporels , vivant à Dieu
dans les jeûnes, les prières 8c les bonnes oeuvres : méditant
fa loi jour Sc nuit-, inftruifant les autres par fes discours
8c par fes livres, de ce que Dieu lui découvroir
„a. | dans la méditation ou dans la priere. Il écrivit alors les
deux livres de la G enefe, contre les'Manichéens ; pour
les combattre plus ouvertement, 8c d’un ftile plus fimple
qu’ il n’avoir encore fait..
Il commence dans cet ouvrage à réfuter leurs calomnies
contre l’ancien teftament : en répondant aux objections
qu’ils propofoient contre le commencement:
L 1 v R fi Dr x-N e ü i i i ’ mï, 6 19
de la Genefe. Il finit à l’endroit où Adam fut chaffé du ------- -
paradis terreftre. Il compofa dans ce même tems le li- ^ N‘ ^ I f
yre du maître, qui eft un dialogue avec fon fils Adeo- m'if S
da t:où il examine curieufemenc l ’ufage de la parole ; 8c
prouve qu’il n’y a point d’autre maître qui nous enfei-
g n e ,q u e la vérité éternelle qui eft J .C . S. Auguftin Conf' '*• *•*'
prend Dieu à témoin dans fes confeifions, que toutes
les peniées qu’il attribue à fon fils dans cet ouvrage, é-
toient effectivement de lui, quoiqu’il n’eût que ieize
ans ; 8c dit qu’il a vù des effets plus merveilleux de fon
eiprit, enforte qu’il en étoit épouvanté : mais il perdit
ce fils peu de tems après. Le dernier fruit de fa retraite
fut le livre de la vraie religion : où après avoir montre
qu’elle ne fe trouve ni chez les payens, ni dans aucune
fecte hors de l’églife catholique : il explique l’hi-
iloire de la conduite de Dieu, pour le falut des hommes,
fie réfuté l’erreur desManichéens touchant les deux principes.
Il traite les moyens par lefquels Dieu conduit
les hommes, l’autorité 5c la raifon : des trois principaux
vices que l’on doit éviter pour s’élever à Dieu, l’amour
du plaifir, l’orgueil fie la curiofité : enfin il con-
clud que la vraie religion confifte à adorer un feul Dieu,
Pere , Fils 8cS. Efprit. C ’eft un des plus excellensouvrages
de S. A uguftin, fie pour les penfées fic pour le
ftile.
Tandis qu’il s’occupoit ainfi dans fa retraite près de xxxvm.
PTP _ n • ! • 1 I » N t t . S. Auguilitt ia g a lte , il y avoir un agent de 1 empereur a Hippone , prêtre.
ville maritime du voifinage, qui étant déjà de les amis , ’
defira le v o ir , 8c entendre la parole deDieu de fa bou- "m*
che. Il ctoit déjà Chrétien : mais S. Auguftin eiperoic
le gagner à Dieu entièrement, pour demeurer avec lui
dans ion monaftere. Il vint donc à Hipponepour le defir
du faluc de cet homme;mais il ne lui perfuada pas -Égfc:4,
I i ii ij