
XXXVIII.
S. Moïfe évêque
des Sarrafins.
Socr. iv . c. yè.
Soz. v i . c. 38.
Theod. iv . e. i f ,
*« / . H. c. S.
z i z H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
homme fans corps, pour nous condamner ? Chaflez-Ie
ou nous formons tous. S. Pacome pria Dieu de lui faire
connoirre qui il etoit & aïant appris par révélation que
c etoit S. Macaire, il le prit par la main, le mena à Moratoire
ou etoit l'autel, l’embraiTa, & lui dit : Vous êtes
Macaire, & vous me l’avez caché. Il y a long-temps
que j ai oui parler de vous, & que je defirois vous voir
Je vous remercie d’avoir humilié mes enfans • maft
vous nous avez affez édifiez,retirez-vous, je vous prie,
& priez pour nous. Ainfi S. Macaire s’en retourna R
ht un grand nombre de miracles fur des malades & des
poiledez.
Les Sarrafins faifoienc la guerre aux Romains, fous
la conduite de la reine Mavia, ou plûtôt Maoüvia déjà
chrétienne. L ’empereur Valens allez preffé d’ailléurs
ht la paix avec elle : maisellemitentre les conditions du
traire, que Ion donnerait pour évêque à fon peuple un
moine de la meme nation, nommé Moïfe , célébré par
Les vertus & fes miracles, qui habitait dans le défert aux
confins de l’Egypte & de h Paieftine. Les généraux de
1 armée Romaine accordèrent volontiers cette condition;
ôc quand ils en eurent donné avis.à Valens il
commanda que Moïfe fût mené promptement à Aie
xandne pour y recevoirl’impofirion des mains, fuivant
la coutume ; parce que c’étoit 1 eglife la plus proche
Les généraux prirent donc Moïfe dans fon défert &
e menèrent à Lucius : mais Moïfe lui étant prefenté
luiditenprefencedes magiftrats & de tout le peuple
aflemble rArretez 8 je ne fuispas indigne de porter le
nom deveque : mais fi j ’y fuis appelé tout digne que
je fuis , pour le bien desaffaires publiques, je prends à
témoin le Créateur du ciel & de la terre, que je ne
recevra, point l ’impoficion de vos mains fouillées du
L i v r e s e i z i e ’ m e . i t j
fang de tant de laines. Lucius lui répondit : Si vous
ignorez encore quelle eft ma fo i, vous n’ayez pas raifon
de vous éloigner de moi fur des calomnies : apprenez-
la donc de ma bouche , ôc jugez-en par vous-même.
Votre f o i , répondit Moïfe , me paroît très-clairement:
les évêques , les prêtres ôc les diacres exilez , envoïez
parmi les infidèles, condamnez aux mines , expofez
aux bêtes ou confutnez par le feu , font des preuves de.
votre créance : les yeux font des témoins plus fideles
que les oreilles. Moïfe aïant ainfi parlé , protefta avec
ferment que jamais il ne recevroit d’ordination par les
mains de Lucius.
Lucius l’eût volontiers fait mourir : mais il falloit
contenter la reine des Sarrafins. On mena donc Moïfe,
félon fon defir, aux évêques catholiques, releguez fur
la montagne : il reçut d’eux I’impoficion des mains , ÔC
conferva toujours avec eux la communion. Il trouva,
peu de Chrétiens chez les Sarrafins ; mais il en convertit
un grand nombre par fes inftruètions & par fes miracles.
Il les maintint en paix avec les Romains, à qui la
reine Maoüvia fut toujours fidelle. L’églife honore la
mémoire de S. Moïfe le feptiéme de Février. S. Hilarion
avoit déjà converti quelques Sarrafins : ôc un faint moine
en avoit converti une tribu entiere, obtenant par fes
prières un fils à leur prince nommé Zocoin.Mais la plus
grande partie de cette nation très-nombreufe était encore
idolâtre.
Cependant Pierre levêque légitime d’Alexandrie ,
écrivit après fa retraite à tous les évêques catholiques
une grande lettre , où il dépeignoit pathétiquement
toutes les violences commifes a Alexandrie, ôc une partie
de la perfecution exercée dans le refte de l’Egypte.
Enfuite il pafla la mer, ôc fe retira à Rome près le pape
Martyrol.
Sup. liv . xir. n,
18.
S o zom .v i.c . ;<5.
XXXIX.
Etat de l’églifis
Romaine.
Theoù. xv. c• zi.
Socr, iy . c. zz.