
A n ■’ 8« llorc° i eIit 3 y aller, j ai die : Je ne puis livrer la bafilfo
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>• que, mais je ne dois pas combattre. Quand j’ai fû qu'on
en avoit otc les panonceaux de l ’empereur , quoique
Je peuple me demandât, j y ai envoyé des prêtres ,
r fans y aller moi-même, efperant que l ’empereur feroit
pour nous. Si cela vous parole une tyrannie , que tardez
vous à me frapper? mes armes font le pouvoir de
m expofer. Dans 1 ancienne lo i , les prêtres donnoient
les royaumes, 8c ne les prenoient pas; & l’on dit d’or-
dinaire que les empereurs fouhaiteroient le facerdoce ,
plutôt que les prêtres ne voudroient l’empire. Maxime
ne dit pas que je fois le tyran de Valen tin ien, lui qui
fe plajnt que ma députation 1 a empêche de paiTer en
Italie. Les catholiques paflerent tout ce jour en triftefte,
feulement les enfans en fe jouant déchirèrent les pa-
v.i'z.i.cvd.vt nonceaux de l’empereur ; C ’étoit des voiles ou banderoles,
qui portoient fon image, pour marquer que Je
lieu lui appartenoit. Mais comme la bafilique étoit environnée
de foldats, S. Ambroife ne pût retourner chez
lui. Il dit les pfeaumes avec les freres dans la petite ba-
fiiique de l'eg life , c ’eft-à-dire, apparemment qu’ils pafi
ferent la nuit en priere dans quelque oratoire, enfer-
daJ>s la même enceinte que la grande églife. Car
elles etoient accompagnées de plufieurs bâtimens ,
chambres, falles, bains, galeries ; ce qui fait entendre
comment le peuple y pafloit des jours 8c des nuits de fuite.
Il y avoit des lieux ou 1 pn pouvoic manger ou dormir
avec bienféance.
Le lendemain qui étoit le jeudi faint-, on lût fui-
vanjt la coûtume le livre de Jonas, que l’églife lit encore
, mais feulement le famedi. Apres qu’il fut achevé ,
S. Ambroife commença a prêcher en ces termes : On
a lu un liv re , mes fre re s, qui prédit que les pécheurs
reviendront
nemo priv. lib•
11. tit.i6.Greg.
iv-ep. 55.
bis qui ad ecclef»
lib» ix.
A n . 3 8 y*
». 16.
».17.
L i v r e D ix -K U iT ÎE , itiE'. 489
reviendront à la penitertee. Le peuple reçût ces paroles,
avec efperanceque la chofe alloit arriver. Saint Am broife
continua de parler ; & on vint dire que l’emper
reur avoit fait retirer lesfoldalts delà bafilique; & rendre
aux marchands les amendes qu’on avoit exigées
d’eux. A cette nouvelle, la joye du peuple éclata par des
applaudiffemens Si de grandes aètions de grâces, con-
fiderantque c’était le jour où l’églife aecotdoit l’abfolu-
tion aux penitens.Les ioldatseux- mêmes s’empieifoienc
à porter cette nouvelle, fe jettanc fur les autels, 8c les
baifant en figne de paix.
S Ambroife écrivit tout ce qui s’étoit paiTéen cette
occafionàfafoeurfainteMarcelline, qui étoit à Rome ;
& qui ayant appris le commencement de la perfecution,
iui en écrivit fouvent Sc avecempreflement. A lafin de
fa relation, il ajoûte qu’il prévoit encore de plus grands
mouvemens. C ar , d it - il, comme les comtes prioient
l ’empereur d’aller à l’églife, il répondit; Si Ambroife
•vous le commande, vous me livrerez pieds 8c mains
liés. Saint Ambroife ajoute > L’eunuque Calligone préfet
de la chambre m’a fait dire: Tuméprife Valentinien
de mon vivant? Je te couperai la tête. J’ai repondu :
Dieu permettequetu accomplifleta menace; jefouifri-
, / a „ . H H | | Aug.vi.emt'. rai en eveque, 8c tu agiras en eunuque. Calligone j Hi. I4.B,4I,
eut bien-tôc après la tête tranchée, étant convaincu
d’un crime infâme, m
L’imperatrice Juiline plus animée contre S Ambroi- xliii.
fe,par larefiftancedupeuple,perfuadalValentinien fon Ai*mP°ul **
fils de faire une lo i, pour autorifer les affemblées des
Ariens,Benevole prefet des mémoires,c’eft-à-dire, comme
fecretaire d’état, refufa de dreifer cette lo i; parce
qu’il étoit attaché dès l’enfance àlareligion catholique , , . i r , .r, _ 0 , . . ‘ frefut,
quoiqu n ne rut pas encore baptile. On lui promit une
jomç 1 F . ’ Q^I q