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L ib a n , or. fu n
p. 305.304.
îh i lo f i . v u . c. 15.
104 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
pices T o fcan s , qui lui défendirent de rien entreprendre
ce jour-là : lui montrant flans les livres de Tarqui-
d u s , au-titre des chofes divines : que quand on avoiî
vû un brandon celefte, on ne devoir point combattre.
Julien nevoulutniles croire, ni différer même de quelques
heures, mais il marcha ii-tôt que le jour fut venu.
Pendant cette marche les Perfes attaquèrent d’abord
l’arriere - garde des Romains. Julien qui s’étoit
avancé fans armes pour découvrir le païs, étant averti
de cette attaque , y courut, prenant feulement à la hâte
un écu : fans mettre fa cuiraffe, ou par oubli, ou à caufe
de la chaleur qui étoit extrême. Mais auffi-tôt un a"utre
avis le rappella à l’avant-garde. Les Perfes y furent répondez
, &c comme ils tournoient le d o s , Julien fe mit
à crier en levant les bras, pour exciter les iiens à les
pourfuivre , quoique fes gardes l’avertiifent de fe retirer.
Alors un dard pouffé par un. cavalier du côté.des
Perfes lui efleura le bras, &c perçant les côtes, lui entra
bien avant dans le foïe. Il s’efforça de retirer le dard
jufques à fe couper les doigts, & tomba fur fon cheval.
On l’emporta promptement : lés médecins, & furtout
fon fidele Onbafe emploïerent tout leur art. Après le
premier appareil fe Tentant un peu foui âgé , il demanda
fes armes & fon cheval pour retourner au combat : mais
comme il perdoit fon fang &c fes forces , il s’arrêta.
Aïant demandé le nom du lieu où il étoit tombé , il
apprit qu’il fe nommoitPhrygic: fie fe fou venant d’une
certaine prédiéfion , il fe tint pour mort. Il parla magnifiquement
à ceux qui étoient autour de lui, témoignant
qu’il étoit content de mourir ; & difant que c’é-
toit une chofe indigne de pleurer un prince , qui alloit
être rétini au ciel & aux aftres, Il s’entretint quelque
temps de la nobleffe des âmes avec les philofophes
Maxime
L i v r e q j ; i n z i e ’ m ë P i o j
Maxime & Prifcus, & mourut ainfi au milieu de la
nuit le fixiéme des calendes de Ju ille t, c’eft-à-dire , le
vingt fixiéme de Juin de cette aimée 363. âgé de trente
& un an , huit mois & vingt jours , puifqu’il étoit né?
le fixiéme de Novembre l’an 331. Il avoit régné un
an , huit mois & vingt-trois'jours, depuis la mort de
Conftantius.
J’ai rapporté la mort de Julien fuivant le récit d'Ain-
mian Marcellin qui étoit prefent, & de Libanius contemporain
&i païen comme lu i , qui toutefois s’efforce
de détourner fur les Chrétiens le foupçon de cette
mort. S. Grégoire de Nazianze dit qu’elle étoit différemment
racontée, tant par les prefens que par les ab-
fens. Les uns difoient qu’il avoit été tué par un de fes
propres foldats,& les Perfes le reprochèrent depuis aux
Romains : d’autres par un boufon de l’armée des Perfçs :
d’autres par un Sarrafin. S. Grégoire ajoute, que Julien
étantblelféfut portéfur le borddu fleuve, & qu’il voulut
fe jetter dedans, afin de fe dérober aux yeux des
hommes, & pafler pour un diau , comme Romulus &
quelques autres : mais qu’un dé fes eunuques le re tint,
& découvrit fon deffein. Theodoret ajoute : On dit
qu’étant bleffé il emplit aufïi-tôt fa main de fon fang &
le jetta en l’a ir , difant : T u as vaincu , Galiléen. Sozo-
mene rapporte la même circonftance, mais comme un
difeours de peu de perfonnes. D ’autres difoient qu’il
avoit jette fon fang contre le foleil, lui reprochant de
favorifer les PerfeS.
On raconteaufli plufieurs vifions celeftes qui découv
r ir e n t cette mort en divers lieux. Un officierde Julien
allant le trouver en Pcrfe,faute d’autre logement coucha
dans une églife qu’il trouva fur le grand chemin.
La nuit il vit une grande aflemblée d’apôtres & de pro-
Tome IV . q
A n.. 3 c 3.
T ag. a n . H 7, ». 7 ,
3 <4. » .J ,
Soaom. v i. c. 12,:
Lib. or. fu n . p»
3*3,3 24.
O rat. 4. p. 116.117»
Amm. x x y . c. 6.
P• 43*. '
V I . c . x .p . 51^. Ba
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Révélations d§-.tarn
prt de Julien.
SOX,. VI. C. 2r.