
X X X V I .
Les Gochs devien-
aenc Ariens. , i-
Sup. I. xyi. ». 4i.
A mm. 3-. 4. xxxi.
Sozem. v i. 37,-
Thecd. i j . c. u lt.
3 3 <i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
honorons le mariage -, & nous ne méprifons pas la ri-
cheffe accompagnée, de jiiftice & de libéralité. Nous
loüons la fimplick'é des habits , qui font pour le feul
befoin du corps ; & nous n’y approuvons ni la moleffc
ni la curioiîté. Nous honorons les maifons de Dieu ,
& les affemblées qui s'y fo n t, fans toutefois renfermer
la pieté dans les murailles : nous.loüons auffi les grandes
liberalitez, que les frétés font aux pauvres par le
miniftere de le g lifc . En un m o t , nous foubaitons que
Ion y pratique tout ce que nous avons appris parles
divines écritures., &i par les traditions apoftoliques.
Ainii parloient les peres du concile de Gangres.
Les Goths qui avoient perfecuté les Chrétiens , en
furent punis par les H uns, qui aïant paffé les palus Meo-
tides , les attaquèrent & les défirent. Une partie des
Goths furnommez Tervinges , envoïa demander à
l’empereur Valens la permiffion de paffer le Danube, &
de s établir dans la Thrace, à condition de fervir dans
les armées Romaines : le chef de l’ambaffadc fut l’évêque
Ulfila , qui étoit d’une très-grande autorité parmi
les Goths, aïant beaucoup travaillé à les humanifer Sc
à les inftruire dans la religion , & beaucoup fouifert de
là part de ceux qui étoienc encore païens. Étant venu à
C . P. à l’occafion de cette ambaffasde, il conféra avec les
chefsdes 'Ariens :& fo it qu’il efperât deréüffiren fa né-,
gociation par leuï crédit, foir qu’il fe laiiTât effed;:veulent
perfuader, iliembraffadeur parti ;■ :6c fat caufe que
les Goths s’engagèrent auffi darts l’Ariamfme,- & le portèrent
'enfuite dans tout l’Océident. Jufques-là ils avoient
fuivi la dolétcinc apoftolique qu’ils avoient treçûë d’abord
: & alors/même ils ne la quittèrent pas entièrement.
Car.ceux'qui les féduifirent, leur firent p a ie r ie s diffe-
rens des catholiques ôc des Ariens pour des difputcs
. i de
L i v r e d i x - s e t t i e ’ m eï 537
de mots qui n alceroient point le fonds de la doéfcrine,
Ainfi du cems de Theodoret , les Goths difoient bien
que le Pere étoit plus grandque le fils; mais ils ne di-
ioienc pas encore que le fils fuft créature , quoiqu’ils
communiquaifenr avec ceux qui le difoienc.Ce fut Ulfila
qui donna aux Goths l ’ufage des lettres, par des caractères
foi mez fur les Grecs, & il traduific en leur langue
1 écriture fai me : nous en avons encore les évangiles imprimez,
011 l’on voit quelle étoit alors la langue des peuples
Germaniques. On die qu’Ulfila n’avoit pas traduit
les livres des Rois, de peur que les guerres, dont ils font
remplis , ne femblaffent autorifer l’inclination aux armes
, qui n’étoit que trop violente chez les Goths. Il y
avoit auffi chez les Goths des audiens.Car leur chef aïant
etc relegue en Scythie, travailla à la converfion des
barbares, & établit jufques chez les Goths des monafte-
res, ou la pureté desmoeurs étoit grande; & ce qu’il y
avoit de plus^mauvais , étoit l’opiniâtreté dans leur
fchifme.La plupart furent chaffiez d’entre les Goths avec
les catholiques dans la perfecution de l’an 3 72..
L'ambaffade que conduifoit Ulfila eut fon effet; &
1 empereur Valens accorda aux Goths la permiffion de
s établir dans la Thrace, Mais quoiqu’ils euffent été
reçus comme amis, ils furent maltraitez par les officiers
Romains , qui par avarice les laifferent manquer
de vivres ; & craignant leur defefpoir , en firent tuer
quelques-uns. Ainfi cous les barbares fe réünirent, &
commencèrent a piller la Thrace l’an 3 7 7 . fous le con-
fulat de Gratien &c de Merobaude. Valens en aprit la
nouvelle a Antioche , & aïant promptement conclu la
paix avec les Perfes, il refolut de marcher à C. P. où il
arriva en effet 1 annee fuivante 3 7 8 . le trentième de Mai:
autrement le troifiéme des calendes de Juin , fous le
Tome I F , y u
A n . 378.
Socr. iv . e. 33.
Valafr, de di•
ni». Offi c. 7.
Thiloft. i u c . j .
Epiph. betr. 7#,
» .14 . i j .
Sup. liv. x.n.44«
Sup liv» x y i .«;
XXXVII.
Mort de l ’empereur
Valens«
Idac. l 'afi. »n.
}77-
Li. su. 378*