
“ ~~~ phetes, qui déploraient les maux que l'empereur fàifoit
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. 3 a J eglile, & délibéraient des moiens de 1 en délivrer.
Après qu’ils fe furent entretenus long-temps,deux d ’en-
tr’euxfe levèrent, exhortant les autres à prendre courage
; ôc quittèrent promptement la compagnie , comme
pour aller détruire l’empire de Julien. L’officier craignant
l ’évenement de cette vifion, interrompit fon voïage,ô£
coucha encore au même lieu. La nuit fuivante il vit la
même affemblée; ôc tout d’un coup les deux qui étoient
partis , revinrent comme de loin dire aux autres que Ju-
Jien avoit été tué. Le même jour Didyme l’aveugle ,
célébré doéleur de l ’églife d’Alexandrie , étant chez lui
très-affligé de l’égarement de l’empereur & de l’oppref-
iiondeséglifes, paffala journée enjeûnesSien prières,
ôc ne voulut pas même prendre de nourriture. Lorfque
la nuit fut venue , il s’endormit dans une chaire , où il
étoit affis, & crut voir des chevaux blancs courir en
l’a ir , montez par des gens qui crioient : Dites à Didyme
: Aujourd’hui à fept heures Julien a été tué : Lèverai
donc, mange ôc i’etivoïe dire à l ’évêque Athanafe.
Didyme marqua l’heure, le jour, lafemaine ôc le mois ;
ôc la révélation fe trouva véritable, Car la fepriérne heure
de la n u it , eil félon nous une heurè après minuit,
qui eft celle où Julien mourut* Paflade dit avoir aporis
cette hiftoire de la propre bouche de Didyme.
zmf.bift.c.ï. S. Julien Sabas fameux fohtaire de.l Ofro'éne dont
Theod. n i . c. 14* J n / ■, n i 1 • • / 1 < Thdoth. /. %. p. le monaltere croit a plus de vingt journées du camp de
l ’empereur, eut auifi révélation de fa mort, Il fçavoit les
menaces qu’il avoit faitescontre l’égltfe; & il y avoit dix
jours qu’il étoit en priere , lorfque fes difciples lui virent
tout d’un coup retenirfesl-armes, prendre un vifage
ferein, ôc témoigner même de la joïe contre fon ordinaire
j car il avoit toujours un air trifte ôc pénitent. Us
Jui en demandèrent la eaufe , & il leur dit : Le fanglier
furieux & immonde qui ravageoit lavigne duSeigneur,
eft étendu mort. Ils chantèrent des cantiques d’a&ions
de grâces ; & quand la nouvelle fut venue , ils connurent
que l’empereur étoit mort le même jour , & à la
même heure’ que le S. vieillard l’avoit connu. On met
au nombre des prédictions de cette mort, un mot ingénieux
d’un grammairien chrétien d’Antioche,qui étant
diftingué pour fon fçavoir,étoit familier avec le fophifte
Libanais. Celui-ci pour fe moquer de fa religion ,• lui
demandoit un jour : Que fait maintenant le fils du charpentier
? Il fait un cercueil, répondit le grammairien.
Le même jour que Julien mourut , c’eff-à-dire, le
matin du vingt-feptiéme de Juin 363. les principaux
officiers de l’armée s’aiïemblerent pour le choix d’un
emperéur,preifezparla neceffité de fe retirer d’entre les
ennemisquilesenvironnoientde toutes parts. On choi-
iîr Jovien le premier des domeftiques , c’eft-à-dire, des
gardes de l’empereu-r , fils du comte Varonien, homme
illuftre S¿ d’un grand mérite. Quoique Jovien ne fût ni
general d’armée ni-du premier rang après les généraux,
il ne laiiToit pas d’être fort connu par fa bonne mine &
fon grand courage. Il étoit il grand , que l’on chercha
long-temps un habillement impérial qui lui pût conven
ir , fans en pouvoir trouver. Il étoit gros à proportion,,
ce qui le faifoit marcher un peu pefamment, quoiqu’il
n’eut que trente deux ans. La joie éclatoit fur fon vi-
fage ;il railloit volontiers avec ceux qui l’approchoienr.
Il etoit bon & bienfaifant. Il-avoit donné des preuves
de fon courage en plufieursoccaiions de guerre ; & particulièrement
en réfiftant à Julien , pour conferver fa
religion:car il étoit chrétien Si confefleur , comme il
adeja été dit. On dreifa auffi-tof un tribunal fur lequel;
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Theod. lll.h if i.t f*
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Jovien emperfeuri
Amm. xxv . c. 6.
Theod. ïv . c. r.
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p. 117.
Amm. c. itlt-.-
Sup'.