
XXXIV.
M ort de S. Àtha
nafe. Pierre lui
fuccedè.
Sacr. iv . c. -lo,
S¿>£. v i . c. 15.
Rroter. ep. ad S
Xeon. tom. 3. cem
?' ijji. B‘
$ocr. i v . e %i.
Soz. v,i. c. 20.
Theed. iv .c . zo .
z i i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
«mínente. Mais peut-être Protogene ne lui déferoit-il
que comme au plus ancien prêtre. C ’eft ainlî que ces
deuxfaints profitèrent de leur exil.
L ’Egypte fut en paix tant que S. Athanafe vécut. Mais
i l mourut pendant cette perfecution , ôc comme Ton
croit,le fécond jour de M ai Tan 3 73. Il mourut dans fon
lit à Alexandrie après quarante-fix ans entiers d’épifco-
pat,comblé.de mérites & d’années. Avant qu’il expirât,
-on le pria de défigner fon fucceffeurj&il nomma Pierre,
homme excellent,,déjà venerable par fon âge & fes cheveux
blancs, admirable pour fa pieté , fa fageife & fon
éloquence , fidele compagnon de fes travaux & de fes
volages,qui ne l’avoit abandonné dans aucun péril. Ce
.choix fut confirmé par lefuffrage detoute Téglife d’A lexandrie,
du clergé, des magiftrats, des nobles,de tout
le peuple qui témoigna fa joie par des acclamations publiques.
Les é vêques voifins s’aifemblerent en diligence,
pour celebrer Téleârion folemnelle ôc l’ordination : Les
moines quittèrent leur folitude pour y aflifter, & Pierre
fut mis fur le trône d’Alexandrie par un confentement
unanime de tous les catholiques. Il écrivit auifi-tôt, fui-
vant la coutume, aux évêques des principaux fieges, ôc
nous avons encore la réponfe que lui fit faint Bafile. Le
pape S. Damafe lui écrivit àufti des lettres de communion
ôc de .confolation, qu’il lui envoïa par un diacre.
Mais les Ariens aïant repris courage à la mort de faint
Athanafe,en donnèrent promptement avis à l’empereur
Valens,qui étoit alors à Antioche. Euzoïus d’Antioche
fut d’avis d’aller lui-même mettre Luciusen poiTelïïon
de Téglife d’Alexandrie , pour laquelle on Tavoit déjà
ordonné. L’empereur approuva ce voïage : le tréforier
Magnus fut envoie avec des troupes pour accompagner
Euzoïus, ôc cependant on éerivit au nom.de l’empereur à
Pallade préfet d’Egypte , ôc aux troupes qui y étoient,
pour chaffer Pierre. Pallade qui étoit païen , ôc avoit
îouvent cherché Toccafion de nuire aux Chrétiens , accepta
volontiers la commiflion. Ilaffemblaaufti-tôtune
troupe de Juifs & des païens qu’il gagna par argent &
par promeifes ; ôc venant à Téglife de faint Theonas,il
l'environna, ôc manda à Pierre d’en iortir,s’il n’en vouloir
être chaffé par force. Pierre fe retira, ôc cette foule
d’infideies étant entré dans Téglife , on y entendit ré- r w . IY. C. 1 ¿i
tentir les louanges des idoles, des battemens de mains,
des voix infidentes ôc des paroles infames contre les
vierges confacréesà J. C . Les gens de bien febouchoient
les oreilles : mais ces infolens nefe contentèrent pas des
paroles : ils déchirèrent les habits de ces vierges , ôc les
aïant dépouillées toutes nues,ils les menèrent en triomphe
par la ville, Ôc fi quelqu’un vouloit parler pour arrêter
leur emportement, il n’en remportoit que des
coups. Plufieiirs de ces vierges furent violées : plufieurs
furent aiTommées à coups de bâton fur la tête , ôc on ne
permettoit pas même d’enterrer leurs corps. L’églife ho- M»nVr. s»w;
nore comme martyrs ceux qui furent tuez en cette oc- xy
cafion dans Téglife de S. Theonas.
Ce qui parut le plus infupportable aux Chrétiens ,
fut la profanation des autels. Les infideles y firent monter
comme fur un théâtre un jeune garçon qui desho-
noroit fon fexe par fa vie infame : fardé avec du rouge
aux joues ôc du noir aux fourcils , déguifé en femme à
la maniere des idoles : c’eft-â-dire , apparemment vétu
en Bacchus. Ce bouffon commença à danfer fur l’autel
fe tournant légèrement ôc gefticulant des mains de
côté & d’autre. Cependant les afhftans s’éclatoient de
rire,& proferoient des blafphémes.Enfuite un autre très-
connu pour fes infamies,fe dépouilla toutnud,& mon-
D d i i j