
Cavm. de vit* p.
18.C.
Or.iz.p.sit-Ç.
Carm.p.p.jZ.C.
Or. 13. 磻 14.
Carm• 1. p. i z .
D.
Or.14.^.116 C.
P. X I JD»
m m
^66 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
brillante , ia facilité incroyable à s’expliquer, ion ftylç
exa£t & ferre. Les catholiques accouroient comme des
perfonnes alterees , ravis d’entendre prêcher la fainte
doctrine de la Trinité, dont ils ¿foient privez depuis fi
long-tems. Ceux qui avoient fait venir S. Grégoire, le
favorifoient comme leur ouvrage : les heretiques de toutes
les fè.étes, & les payens même vouloient goûter au
moins le plaifir de fon éloquence. Pour l’entendre de
plus près, on forçoit les baluftres qui entouraient le
fànétuaire oü il prêchoit. On l’interrompoit fouvent
pour lui applaudir en battant des mains, ou faifantdes
exclamations a là loüange: plufieurs écrivoient les fermons.
Il en fit deux au iùjet d’une divifion entre les catholiques
de C. P. qui penfà ruiner cette églife encore
mal affermie. Le peuple & les évêques même avoient
pris parti entre deux prélats Tes uns, dit-il, étoient pour
Paul, les autres pour Apollos: par oü l’on croit qu’il
marque la divifion de l’eglifè d’Antioche entre Melece
& Paulin. Les pallions, qui étoient la vraie caufè de ces
divifions, le couvraient du pretexte de la foi; & celui
qui le jour precedent etoit catholique, fetrouvoit he-
retique le lendemain, fans favoir comment. C’eftlemal
que S. Grégoire déploré en cette occafion: que la vertu
étoit decriée;que l’on ne croïoit plus qu’il y eût perfonne
qui la pratiquât fincerement ; & que ce mépris paffoit
jufques a la religion, dont on jugeoit par ceux qui l’en-
ièignoient. La reünion des catholiques étant faite, il reprocha
aux heretiques l’avantage qu’ils avoient voulu
prendre de cette divifion, quoiqu’elle ne regardât que
le choix des pafleurs, & nullement la doétrine. Il réfuté
fommairement leurs erreurs fur la Trinité, & ajoute:
J ai traité ceci en peu de mots, pour vous inftruire, non
pour difputer, félon la méthode des pêcheurs, & non
L i v r e d i x - s e p t i e ’ m e . 3 ^ 7
d’Ariilote ; pour l'utilité & non pour l’oflentation. En-
fuite il promet de répondre plus amplement aux objections
des heretiques.
Il le fit encore par les difcours que l’on appelle de
la théologie, parce qu’ils renferment la doctrine fur la
nature de Dieu & le myftere de la Trinité ; & l’on croit
que ce font ces difcours, qui lui ont principalement
attiré le nom de théologien. Car c’efl ainfi que les anciens
, particulièrement les Grecs, le nomment ordinairement
, pour le diftinguer des autres G regoires, & on a
remarqué qu’il eft le fèul après l’apôtre S. Jean, à qui
l’on ait donné ce grand nom. Le premier difcours de la
théologie eft comme la préfacé des autres, & montre
les difpofitions neceflàires pour parler dignement de
Dieu. Saint Grégoire condamne la démangeaifon de difputer
fur la religion qui regnoit alors à C. P. même entre
les catholiques, mais bien plus entre les heretiques
qui en faiibienf leur capital. Les places publiques re-
tentiffoient de ces difcours; on les entendoit dans les
feftins, dans lesvifites; les femmes s’y laiflbient emporter
contre la modeftie de leur fexé. La théologie
devenoit un art méprifàblé, 8c un exercice de vaines
fubtilitez, femblables à ces tours de main, dont les charlatans
trompent les yeux.
Voici les réglés qu’il donne. Il ne convient pas à
tout le monde de philofopher fur les choies divines ;
mais feulement à ceux qui ont purifié leurs corps & leur
ame,ou du moins qui y travaillent, & qui ont fait
du progrez dans la méditation des chofes faintes. Il n’en
faut pas toûjours parler ; mais quand nous ibrnmes
tranquilles, fànspafiion, libres des images dangereufes
qui troublent notre raiibn.il n’en faut parler qu’à ceux
qui prennent la chofè fèrieufèment ; non pas à ceux
p. h; .
LU.
D ifcou rs
th éo lo g ie .
Greg.presb.p. A.
Orat. .3 y*