
§up. n,\6.
Çarm. 4.' p. 106.
i j j , H i s t o i r e E c o l e s ! a s t i q u E .
foulager fon pere,après quoi il prétend fui vre librement
les mouyemens du S. Efprit : fans que perfonne puiffe
1-ui faire violence. C ar, dit-il, il n’eft point de notre
loi d’ufer de contrainte stout y eft libre mous ne fommes
pas des magiftrats, mais des précepteurs ; le myfterede
la religion doit être reçu volontairement, & non pas
impofé avec empire.
Pendant que faint Grégoire gouvernoit avec fon'pere
1’églife.de Nazianze , Hellenius fon ami avoir dans la
même ville l’intendance des tributs. S. Grégoire lui recommanda
dix pu douze moines -, les mêmes dont il a
déjà été parlé , donc les principaux étoient Cledone,
E.nlale, Helladius & Carrere. Hellenius lui promit d’en
avoir foin , & pour récompenfe lui demanda quelque
.ouvrage de fa façon. S. Grégoire lui envoïa le lendemain
uneélegie de trois cens foixante-huic vers, où il
releve particulièrement la vie monaftique , &ceux qui
la pratiquoient à Nazianze. Il dit qu’il y en avoit qui
fechargeoient déchaînés de fer pour matter leurs corps ;
qui s’enfermoient dans des loges, & ne fe montraient
à perfonne : qui demeuraient vingt jours & vingt nuits
fans manger : pratiquant fouventla moitié du jeûne de
J. C. un autre s’abftenoit entièrement de parler , ne
loüant Dieu que de l’efprit : un autre paffoit les années
entières dans une églife , les mains étendues, fans dormir
comme une ftatuë animée. Ces merveilles feroienc
incroiables fur un témoignage de moindre autorité, j
& nous en verrons dans la fuite d’autres exemples. Saint
Grégoire remarque avec indignation que plusieurs moines
blamoientceux-la comme homicides d’eux-mêmes.
Il s’étend enfuite fur les loüanges des vierges , dont il
dit que les unes vivoient en communauté , les autres
chez leurs parens. Il fe vante que fa ville de Nazianze,
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toute petite quelle eft, contient un grand nombre de
perfonnes pieufes.
Le faine vieillard Grégoire mourut enfin âgé de près
de cent ans, donc il en avait paffé quarante-cinq dans
l’épifcopat. Pendant fa derniere maladie, qui fut longue
& fâcheufe, il ne trouvoit point de remede plus fur
à fes maux,que de celebrerlefaint facrifice. Illaiffatous
fes biens aux pauvres, & fut enterré dans le fépulchre
qu’il avoir préparé pour lui & pour fon fils. Celui-ci fit
fon-oraifon funebre en préfence de S. Bafile qui étoit
venu le vifiter en cette occafion ; &c en préfence de fa
mere.fainte N onne, -qui n’étoit pas moins âgée que le
pere , & mourut peu deremps après. Il y marque l’affli-
étion du peuple pour la perte de ce faint pafteur, & témoigne
être perfuadé qu’il prie pour eux plus efficacement
que durant fa vie mortelle. Il décrit l’églife
qu’il avoit fait bâtir à Nazianze prefque toute à fes dépens.
Elle étoit plus grande & plus belle que la plûpart
des autres : de figure odtogone , à faces égales ornées
de galeries, de colomnes & de lambris , avec des fculp-
tures au nacurel. Elle étoit fort éclairée .-environnée au
dehors des galeries, qui formant des angles égaux en-
fermoient un grand efpace, avec des portaux & des vef-
tibules qui paroiffoient de loin : le tout bâti de pierres
quarrées, avec du marbre aux bafes, aux chapiteaux &
aux corniches. On croit que faint Grégoire le pere mourut
l’an 373 L’églife honore fa mémoire le premier jour
de Janvier , & celle de fainte Nonne le neuvième
d'Août.
Le fils ne put fe retirer auffi-tôt qu’il l’avoit efperé.
Ses meilleurs amis lui tepréfenterent les efforts des hérétiques
pour s’emparer de cette églife ;& lui perfuade-
rent de la gouverner encore quelque temps : non comme
I i iij
LU .
Mort de S. Grc-«
goire le pere.
Greg. Naz> or> 1?,
WÊÈ
p. x 8 S .C,
p. 3IJ. C.
Pagî. an. Z)4.#,8;
Martyrolog.
Greg N an, carm.
de vitap.'y.
Ep. 4. infin•