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Il céda enfin , malgré la foiblelTe de fon corps ufë dé
vieilleffe, d’aufteritez & de maladies; & il crut né pouvoir
mieux achever'là vie, qu’en travaillant pour l’é-
glife. Ce fut au plûtard en 375». qu’il vint à C. P.
Son extérieur n’étoit pas propre à lui attirer le refpeét
des heretiques ni des gens du monde. Son corps étoit'
courbé de vieilleffe, fa tête chauve, fonvifàgedeiFeché
par fes larmes & fes aufteritez. Il étoit pauvre, mal vêtu,
fans argent: fa parole avoit quelque choie de rude &
d’étranger. Il fortoit d’un pays éloigné, & àpeinecon-
noifioit-on le lieu de fà naiffance : cependant il ofoit attaquer
l’herefie triomphante depuis il long-tems dans la
capitale de l’empire. Auffi fut-il d’abo-d très-mal reçu:
les Ariens ignorant abfolumènt la foi de l’églife, s’imaginèrent
qu’il venoit enfeigner plufieurs dieux; & paf-
fiônnez pour leur évêque Demophile, ils ne purent fouf-
frir qu’il vînt lui déclarer la guerre. Tous les heretiques
fe réünirent contre Grégoire, & le chargèrent de calomnies.
Us pafierent jufques aux effets : ils le pourfui-
virent à coups de pierre, dont il ne reçut aucune b le t
fure dangereufè, & le traînèrent devant les tribunaux
des préfets, dont Dieu le délivra glorieufèment. Il n’op-
pofa à tous ces outrages que fa patience, ravi de participer
aux fouffrances de J. C. En arrivant à C. P. il fut
reçu par des parens qu’il y avoit, & refufa plufieurs autres
perionnes qui lui offraient leurs maifons. Sa vie
étoit fi frugale, qu’il n’étoit guéres à charge à feshôtesi
fa nourriture étoit, comme il dit, celle des bêtes & des
oifeaux. Il fortoit peu : on ne le v o y o it, ni dans les places
publiques, ni dans les lieux les plus délicieux de cette
grande ville. Ilnefaifbitpointdevifites: nfhis il demeurait
la plûpart du tems à ion logis, méditant & s’entretenant
avec Dieu. Cette conduite étoit neceffaire à C. P.
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oh la vie peu édifiante des ecclefiaftiques, faifoit tourner
en raillerie la religion : pour y prêcher utilement, on ne
pouvoit mener une vie trop ferieufe ; & cette philofo-
phieflmple & fincere, attira enfin à fàint Grégoirel’af-
fe&ion du peuple. Quoiqu’il pût s’aider de la puiffance or.l7.f.^e.
temporelle, il ne difputa point aux heretiques la pofTef- 0l.ii7f-4iS,B.
fion des églifes, & des biens qui en dépendoient, dont
ils s’étoient emparez au préjudice des catholiques. Il ne
fut point jaloux de l’exécution des édits qu’ils mépri-
foient : & ne follicita point contr’eux les magiftrats.
Il commença à tenir fes aflèmblées chez fes parens,
IHE 1 • 1)1 r ■ H l I A • G,eg.pt'sb.p.ii. qui exerçoient envers lui 1 hofpitalite ; car les Ariens b.
avoient ôté aux catholiques toutes les églifes, & ne leur *" ' v' c' 7'
laiffoient la liberté de s’aflembler en aucun lieu. Cette
maifon devint enfuite une églife célébré, que l’on nomma
l’Anaftafie, c’eft-à-dire la rcfurrection, parce que S.
Grégoire y avoit comme reffufcité la foi catholique.
Quelques-uns difoient que ce nom lui fut confirmé par s»««, vu,
un miracle : qu’une femme enceinte tomba des galeries
hautes oû les femmes étoient placées dans l’églife r qu’elle
fe tua de cette chute, & que tout le peuple ayant prié
pour elle, elle reffufcita avec fon enfant. Ce nom fut en-
core confirmé fous l’empereur Léon de Thrace, environ
quatre-vingt ans après,quand on apporta de Sirmium les
reliques de fainte Anaftafie vierge & martyre, que l’on
mit dans la même églife. Au refte, il ne faut pas confondre
fainte Anaftafie des catholiques avec une églife
desNovatiens, qui lui donnèrent le même nom dès le
tems de l’empereur Julien, en la rebâtiffant après qu’elle ^
eut été démolie fous Conftantius.
S. Grégoire fut bien-tôt l’admiration de tout le mon- y li.
de par fà profonde connoiffance des écritures, fon rat-
fonnement jufte ôc preifant, fon imagination fertile & Naz^e.
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