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* des pfeaumes par toute l’églife : on ne voit pas bien ce
An 3 8 6 . Ambroife introduisit, fi ce n’eft les hymnes & les
chants à deux choeurs. Aurefte, nous chantons encore
plufieurs hymnes qu’il a compofècs ; & elles furent fi
célébrés, que pour dire un hymne dans les fiecles fui-
reg.s. Benedi' y ans ? on difoit Atnbrofanum.
xlvu. Dieu même donna uneconfolation fenfibleà l’églife
Reliques de Milan, en découvrant à S; Ambroife par révélation
S. Gervais & de . i r » r v • r
s. Protais. les reliques de S. Geryais & de S. Protais* treres & mar-
ty r s , dont onavoit oublié depuis long-tems les noms
r*w. vu. n. i4. ^ je |j£U jeur iepulrure. Pendant le fort de la perfe-
cution de Jufline , faint Ambroife ayant dédié la Bafi-
jmbr. ef n. lique , que l’on nomme encore de ion nom l’Ambro-
"• ‘|S fienne ; le peuple lui demanda tout d’une voix de la dédier
comme laBafiliqueRomaine.C’étoit une autre églife
de Milan , qu’il avoir confàcrée auprès de la porte Romaine
en l’honneur des apôtres. Saint Ambroife répondit:
Je le feray , fi je trouve des reliques des martyrs ;
&aufli-tôt il fentit une ardeur, comme d’un heureux
Avg.i-i.eonf. préfacé. En effet , Dieu lui révéla en fonge , que les
C .7 ,x x .ll,à v it . 1 & 1 n • I r i T » S i « n ».s. corps de S. Geryais & de S. Protaisetoient dans la Bafilîque
de S. Félix & de S. Nabor. Malgré la crainte de
fon clergé, il fit ouvrir la terre devant labaluftradequi
environnoit les fepulchres des martyrs. Il trouva des lignes
convenables : peut-eftre quelques palmes gravées,,
ou quelque infiniment de leur fupplice. Il fit venir des
pofïèdez, pour leur impofer les mains: mais avant qu’il
eût commencé de parler ; une pofTedée fut fàifie du
démon , & étendue contre terre à l’endroit où repo-
Ambr.q. ii. foient les martyrs que l’on cherchoit. Ayant ,découvert
leurs fepulchres, on trouva deux hommes qui parurent
plus grands que l’ordinaire : tous les os entiers, beaucoup
de fàng , la tête ièparée du corps. On les arran-
L i v r e d i x - ù u i t i e ’ m ë ; 4 9 9
gea, remettant chaque os à fa place : on les couvrit de ^ " Y g /
quelques vêtemens, & on les mit fur des brancards. Ils
furent ainfi tranfportez vers le foir à la Bafilique de
Faufta: où l’on célébra les veilles toute lan u itj& p lu -
fieurs pofïèdez reçurent l’impofition des mains. Ce jour
& le fuivant, il y eut un très-grand concours de peuple.
Alors les vieillards fe réfïouvinrent d’avoir oüi autrefois
les noms de ces martyrs, & d’avoir lu l’infcription
de leur tombeau. Le lendemain les reliques furent
transférées à la Bafilique Ambrofienne. Il y avoit à Mi- a«z. i*. c„nf.
lan un aveugle nommé Severe, connu de toute la ville, Sernt. i %6. al»
boucher de ion métier, avant la perte de fà vue, & aveu- *»,
gle depuis plufieurs années. Celui-ci entendant le bruitn- 1-
de la joye publique , en demanda le fujet ; & l’ayant
appris, il fè leva promptement, & fè fit mener auprès
des corps fàints. Y étant arrivé, il obtint qu on le laif*
sât approcher, pour toucher d’un mouchoir le brancard
où ils repofbient. Auflï-tôt qu’il eut applique le mouchoir
fur fès yeux, ils furent ouverts, & il revint fans
guide. Ce miracle fè fit en prefence d’une infinité de
peuple ;& entre-autres de S. Auguflin qui etoitalorsà
Milan, & qui en rend témoignage en trois endroits de
fès oeuvres. Severe ayant ainfi recouvre la vuë ,ne voulut
plus l’employer que pour Dieu, & pafïa le refte de
fès jours à le fèrvirdans la Bafilique Ambrofienne, où
étoient les corps des martyrs. Il vivoit encore quand
Paulin écrivit la vie de faint Ambroife. Cette tranflation
fut accompagnée d’un grand nombre d autres miracles}
de pofïèdez délivrez, ue malades guéris, en touchant
de leurs mains les vêtemens qui couvroient les Saints j
quelques-uns par leur ombre feule. On jettpit quantité
de mouchoirs & d’habits fur les fàintes reliques, 8c on
les sardoit comme des remedes aux maladies. C e ft
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