
X IX .
S Bafile travaille
à réunir les catholiques.
Greg. or. lo .p .
* fil. ep. 48.
æp.to.
I 7 <^ H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e .
fi-tôt , quand meme il le demanderoit : pour ne pas
donner lieu àdes calomnier l ’un & l’autre : qu’il iroit
quand Dieul’ordonneroit, & quand les ombres de l’envie
feroient diflipees. S. Baille s’en plaignit d’abord :
mais enfin il goûta les raifons de Ton ami.
S- Bafile etendant fes vues & fon zele fur toute l’églife
, etoit fenfiblement affligé de la divifion qui regnoit
en Orient, même entre les évêques catholiques. Pour
y remedier , il crut devoir exciter les évêques d’Occi-
d e n t ,& emploïer auprès d’eux l’autorité de S. A thanafe.
Il lui écrivit donc dès le commencement de fon épifco-
p a t , & lui dit : Il y a long temps que je fuis perfuadé
que la^feule voie de fecourir nos églifes, eft la jonétion
des e.veques d Occident. S’ils veulent montrer le même
zele pour n ou s , qu’ils ont emploie chez eux , contre
une ou deux perfonnes : peut-être avancera-t’on quelque
chofe. Les puiflances refpedteront l’autorité d’un fi
grand nombre d eveques,& les peuples les fuivront fans
refiftance. Laiflez ce monument dignede vous;& couronnez
par cette feule adion les combats infinis que
vousavezfoutenus pour la foi. Envoïez de votre fainte
eglifedes hommes puiflansdans la fainte dodrine vers
les eveques d’Occident, pour leur expofer les maux qui
nous accablent. Il l’excite à prendre foin par lui même
de I eglife d Andoche, fans attendre le fecours de l’Oc-
cident : lui reprefentant que la divifion de cette églife
eftlemaHe plus preiTant, & qu’elle eft comme la tête ,
d’oula fantéfe communiquera à tout le corps. Il envoïa
cette lettre par Dorothée diacre de l’églife d’Antioche;
& a fa priere il en joignit une fécondé, pour s’expliquer
plus nettement au fujetde cette églife , Ôc de faine
Melece ,à qui Dorothée étoit attaché. S. Bafile décla-
££ donc a S. Athanafe, qu’il faut réunir à S. Melece
toutes
L i v r e s e i z i e ’m e , 1 77
toutes les parties de l ’églife d’Antioche : Ce font, d it-il,
les voeux de tout l’Orient ; ôc je le fouhaite en mon
particulier , comme lui étant unis en toutes manieres.
C ’eft un homme irreprehenfible dans la foi, ôc incomparable
dans les moeurs : & l’on trouvera quelque expédient
pour contenter les autres. Au refte, vous n’ignorez
pas que les Occidentaux qui vous font les plus
unis font du même fentiment. Dans ces lettres, S. Baille
traite toûjours S. Athanafe de pere, ôc lui parle
avec un extrême refpetft. S. Athanafe les reçût favorablement
, ôc renvoïa le diacre Dorothée avec un de fes
prêtres nommé Pierre, pour travailler à la réunion des
efprits.
S. Bafileaïant reçûpareuxlaréponfe deS. Athanafe,
lui renvoïa Dorothée avec une lettre où il loue fon application
au bien de l ’églife univerfelle, ôc- ajoute : Il
nous a paru convenable d’écrire à l’évêque de Rome ,
qu’il confidere ce qui fe paffe i c i , & qu’il en donne
fon avis¿ Car comme il eft difficile d’envoïer de delà
des députez en commun par l’ordonnance d’un concile ;
il doit ufer de fon autorité èn cette affaire , & choifir
des geris capables de porter la fatigue du voïage, Ôc de
parler avec douceur ôc fermeté à ceux d’entre nous qui
ne vont pas droit. Il faudra qu’ils apportent avec eux
tous les aétés de Rimini, pour cafffer ce qui s’y eft fait
par violence. Qu’ils viennent fecretement, fans bruit
& par mer, avant que les ennemis de la paix s’en ap-
perçoivent. Quelques - uns auffi défirent, & nous le
croïons neceffaire, qu’ils condamnent l’herefie de Marcel.
Car jufques-ici ils neceflentd’anathematifer A nus;
mais on ne voit point qu’ils le plaignent de Marcel,
dont l’herefie eft diamétralement oppofée. Elle attaque
la fubfiftance même du fils de Dieu, difant qu’il n’étoit
Tome IV . Z
B afil. ef . fzl
Ef- 57-
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