
6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
t- '"y c. & au . deU du Danube , & de la vive & fidt le relation
qui accompagne les reliques. Il y marque même que ce
martyr a été confommé par le bois & par l’eau , comme
porte la relation en propres termes ; & il félicité S. Af-
chole d’avoir honoré fa patrie d’un ii beau prefent : car
il etoit auili de Cappadoce.
i Ba- faille outre fes maladies continuelles , eut alors à
f°ûtenirplufieurs attaques des ennemis de l’églife, tant
sup.i.x au dedans quau dehors. La plus rude pour lui, fut la'
rupture d’Euftathe évêque de Sebafte. S. Baille étoit lié
avec lui d’amitié depuis long-temps, le regardant comme
un homme d’une pieté finguliere. Depuis fon épif-
« ■ M i copât, U reçut auprès de lui plufieurs perfonnes de 1
main d'Euftathe, pour travailler avec lui. Cependant
Euftathe par fes variations dans la foi, s’étoit rendu fuf-
pedt à plufieurs Catholiques , principalement à fon métropolitain
, Theodote évêque de Nicopolis, capitale de
la petite Arménie , où Sebafte étoit fituée. Il ne vouloir
plus communiquer avec Euftathe ; mais faint Bafile ne
pouvoit fe refoudre à l’abandonner 3 étant perfuadé de
fon innocence , principalement depuis qu'il avoit fait
WMSi> adr*~ ptofeffion de là foi de Nicée à Rome & à Tyane. Theo-
dote aiant appellé S. Bafile à un concile qu’il devoit te-
nir 3 S- Bafi,e Gruc fiue la charité l’obligcoit & comme Sebafte étoit fur fon chemin, il vào us’lyu tt reonu vpearf-;
fant conférer avec Euftathe. Il lui propofa les chefs , fur
lefquels Theodote l’accufoit d’herefie , & le pria de lui
dire nettement fa créance. Car, difoit-il, je veux demeurer
dans votre communion, fi vous fuivez la foi de l’é-
glife : finon je fuis obligé de me feparer de vous. Ils eurent
fur ce fujet un long entretien , que la nuit interrompit
, fans qu ils euffent rien conclu. Ils reprirent la
converfation le lendemain matin en prefence d'un prê-
L i v r e s e i z i e ’ m e . 1 3 7
trc de Sebafte nommé Pemenius ,’qui s’ôppofoit fortement
à S. Bafile : mais enfin ils convinrent de tout ; &
vers I heure de none, ils fe levèrent pour prier enfcmble,
ôc rendre grâces à Dieu. - Saint Bafile voïoit bien qu’il
falloir encore tirer d’Euftathe une confeflion de foi par
écric : mais il vouloir pour plus grande sûreté la concerter
avec Theodote, & en recevoir de lui la formule.
Cependant Theodote aiant appris que S. Bafile avoir été
voir Euftathe , fans s’informer d’autre chofe , ne le pria
plus de venir a fon concile : ainfi S. Bafile fut obligé de
s’en retourner, après avoir fait la moitié du chemin Tbien
afflige d’avoir pris tant de peine inutilement pour la paix
des églifes.
Quelque temps après il vint a Getafe , terre appartenante
a S. Melece, qui y etoit alors. Theodote y étoit
aufli ; & comme il fe plaignoit de la liaifon de S. Bafile
avec %ftathe , S. Bafile expliqua le fuccès de la vifite
qu il lui avoit rendue, & comme il l’avoit trouvé entièrement
d’accord avec lui fur la foi : Mais, dit Theodote
, il y a renoncé affurément, fi-tôt que vous avez '
été parti. Il n’eft point capable, dit S. Bafile, d’une telle
duplicité , lui qui detefte le moindre menfonge : mais
pour vous en aflurer , prefentons lui un écrit où la foi
foit clairement exprimée : s’il le refufe , je me feparerai
de fa communion. S. Melece & un prêtre nommé Dio-
dore qui etoit prefent approuvèrent la propofition :
Theodote même y confentit, & pria S. Bafile de venir
vifiter fon églife de Nicopolis. Il le îaiiTa à Getafe fur
■cette parole. Mais quand S. Bafile fut arrivé à Nicopo- zp-187. »ss: v>,
lis, Theodote ne voulut point prier avec lui, ians en ren- t • ?68>r>-
dre d autre raifon , finon qu'il avoit reçu Euftathe à fa
communion.
S. Bafile porta patiemment cet affront, & ne s’en prit-
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