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j j î H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
né la licence de tenir des aiTemblées auffi folemnelles
que les nôtres. Il conclut en exhortant Ne&aire , are-
prefenter à l’empereur, que Taffeètion qu’il a témoignée
à Téglife dans tout le refte, fera inu tile, fi cette erreur
prévaut a la faine doctrine. S. Grégoire appelle Euno-
mius fon mal domeftique ; parce qu’il étoit natif deCap.
padoce, & s ’y trouvoit alors relégué. Car l’empereur
Theodofe ayant trouvé quelques officiers de fa chambre
attachez à la doètrine d’Eunomius,les chaifadu palais
; & le fit promptement enlever lui-même de Calcédoine.
Il l’envoya d abord à Myffie ; mais le lieu de fon
exil ayant été pris par les barbares, il fut relegue àCe-
farée de Cappadoce ; ôc comme il y étoit odieux , à
caufe des écrits qu’il avoit compofez contreS.Bafile,il fut
envoyé dans fes terres en un lieu nommé Dacoroëne.
Depuis cette lettre à Neètaire , nous ne trouvons rien
de S. Grégoire, qui regarde les affaires générales d e l’é-
glife. Il étoit toujours enfafolituded’Arianzedans fon
pays natal: un ja rd in , une fontaine, des arbres qui lui
donnoient du couvert, faifoient toutes fes délices. Au
refte, il jeûnoit, il prioit avec abondance de larmes: fon
lit étoit une natte, fa couverture un gros fac, fon habit
une feule tunique: il alloit nuds pieds, nefaifoit point
de feu , n’avoit pour compagnie que les bêtes. Cependant
malgré fes aufteritez, fes maladies continuelles &
fon extrême vieilleiTe, il fentoit encore des combats
très-violensde la chair contre Tefprit.C’eft ce qui lui fit
d ir e , qu’encore qu’il foit vierge de corps, il ne fait pas
bien s’il l’eft de la penfée. Il fuyoit avec grand foin la
vûë des femmes. On le voit par une lettre à un de fes
parens nommé Valentinien, qui fous prétexte de jouir
ae fa compagnie , vint loger avec des femmes vis-à-
vis de lui. Ce voifiaage lui fit quitter la place quoiqu’i l
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l’eut cultivée par fon tra v a il, Si que ce fût près d ’une
églife des martyrs. Mais on ne croit pas que ceci fe
rapporte au tems de fa derniere retraite.
Le principal remede que S. Grégoire employoit contre
les tentations, étoit la priere & la confiance en la
grâce de Dieu. V oici comme il en parle en un de fes g
poëmes : La vertu n’eft pas feulement un don de D ieu, c 5g.
elle vient auffi de ta volonté ; mais elle ne dépend pas *' li8' C"
de ta volonté feule, il faut une plus'grande puilfance ;
ma vûë ne fuffit pas pour voir les objets v ifib le s , fans
la lumière du foleil. Deux parties du bien viennent de
Dieu , la première ôc la derniere : il n’y en a qu’une
qui foit à moi. Il m’a rendu capable du bien ; Si il me
donne la force: c’eft moi qui cours au milieu delà carrière.
J. C. eft mon guide, ma force , c’eft par lui que
je refpire : il me fait voir & courir heureufement. Sans
lui nous ne fommes tous nous autres mortels que de
vains fantômes, que des cadavres vivans , infeéts par
nos pechez. Comme les oifeaux ne peuvent voler fans
air, ni les poiflbns nager fans eau: ainfi l’homme ne peut
marcher un pas fans J. C. D’où il conclut qu’il ne faut
nous glorifier de rien , ni rien attribuer à nos forces ,
mais nous humilier profondément.
Ces faintes poëfies furent les occupations de S. Grégoire
dans fa derniere retraite II y fait Thiftoire de fit
vie & de fes fouffrances : il y dépeint fes tentations ôc
il y déplore fes foiblefles. Il prie , il enfeigne, il explique
les myfteres, & donne des réglés pour les
moeurs. Outre l’inclination à lapoëfie, que la beauté &c carm.
la facilité de fon genie lui infpiroit; il regardoit cet-. ».
exercice comme un travail de pénitence-, la compofi-
tionen v e r s , étant toujours plus difficile qu’en proie..
Il vouloit donnera ceux qui aiment la poëfie ôc la mu- ^ ‘1'}/™^'
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