
i z o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
7 “^ conciliable ; & appuîa un nommé Theodofe, qui fe
* ' fepara des Eunoméens avec quelques autres, & fe déclara
contre l’ordination d’Aëtius. Mus Euzoïus d’An-
tioche n’approuva pas le procédé d’Eudoxe de C. P.
Telle étoit la d.iviiion des Ariens, j i v i i . .■ Ceux d’Alexandrie firent .encore alors un effort con»
Ariens8conue s. tre S. Athanafe. Litcius, leur chef & quelques autres
étant venus à Antioche, fe prefenterentdevantl’enipe-
A 3 * ftp.A th . T . , r • i . * to. z.p 27. reur J ovien, comme il lortoïc parla porte Romaine, pour
sos.om.vi.c.y .aUcj: aucharppftiescxercices x & lui dirent : Nous prions
votre puiiîance &i votre pieté de nous écouter.. L’empereur
dit : Qui êtes-vous ï Ils répondirent : Nous Tommes
Chrétiens ». feigneur. D’où &c de quelle ville ? dit
l'empereur. Ils répondirent; d’Alexandrie. Quevoulez-
vous ? dit-il. Nous vous fupplions de nous donner un
évêque. L’empereur dit : j’ai déjà commandé qu’Athanafe,
que vous aviez auparavant, reprît le fiege. Les
Ariens dirent : Seigneur, il y.a pîufieurs années qu’il a
étéaccufé & banni. Un foldat animé de zélé,dit : Je vous
fupplie, feigneur, examinez vous-même qui ils font, &
d’ou ils viennent. Ce font des produétions de Cappado-
ce , des relies du malheureux George, qui ont defolé
Alexandrie & tout le monde. L’empereur aïant oüi ces
paroles, piqua fon cheval & paila outre. Les Ariens revinrent
une autre fois» & dirent : Nous avons des ac-
eufations & des preuves contre Athanafe. Il y a dix ans
& même vingt, qu’il a été banni par Conftantin &
Canftantiusd’éternellememoire, & parle très-aimé de
Dieu,(letrès-phdofopbe & très-heureux Julien : L’Srn-
pereur Jovién, dit : Les aeeufations dê dix & de vingt
ans font effacées. Ne me parlez point d’Athanafe : je
fçd pourquoi il a été accufé*& comment il a été banni.
Les. Ariens revinrent une troifiéme fois à la charge,
&
L i v r e qjj i n z i e’m e . m
m dirent:Nous avons encore quelques autres âccufations * |
centre Athanafe. L’empereur dit : On ne peut connoître ^
quiaraifon dans la foule & la confufion des voix:choi-
iiffez deux perfonnes d’entre v o u s , &deux autres d’entre
le peuple : car je ne puis répondre à chacun de vous
en particulier. Ceux d’entre le peuple dirent : Ce font
les relies de l’impie Georges qui a défolé notre province.
Les Ariens dirent : De grâce qui vous voudrez, hormis
Athanafe. L’empereur dit : Je vous ai dit que ce qui
regarde Athanafe eft déjà réglé. Et entrant en colere ,
il dit à fes gardes en latin F e r i, •FeriJ c'eft-à-dire, Frappe
, Frappe. Les Ariens dirent : De grâce,fi vous en voïez
Athanafe , notre ville eft perdue : perfonne ne s’affem-
bleavec lui. L’empereur répondit : Cependant je m’en
fuis informé curieufement, & je fqai qu'il a de bonsffen-
: timens , qu’il eft orthodoxe, & qu’il enfeigne une bon-
9 ne doétrine. Il eft vrai, dirent les Ariens , qu’il dit bien
S de bouche , mais il a de mauvais fentimens dans l’arne.
H L empereur dit : Il fuffit que vous lui rendez témoignag
e, qu’il dit bien & qu’il enfeigne bien. S’il penfe mal,
il en rendra compte a Dieu. Nous autres hommes,nous
entendons les paroles ; c eft Dieu qui connoît le coeur.
Les Ariens dirent : Commandez que nous publions
nous affembler. Et qui vous en empêche, répondit-
■ il ? Ils dirent : Seigneur , il nous appelle hérétiques
& dogmatiftes. L’empereur répondit : C ’eft fon devoir
& de ceux qui enfeignent bien. Les Ariensdirent :
Seigneur , nous ne le pouvons fupporter ; il nous a ôté
I ■ les terres des églifes. L’empereur dit : C ’eft doue pour
vos intérêts que vous êtes venus i c i , & non pas pour
la foi. Puis il ajouta : Retirez-vous & vivez en paix.
H enfuite.: Allez à l ’églife : vous avez demain une affemblée
, après laquelle chacun fouferira ce qu’il croit.
Tome IV . 1 o
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