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X.
Commencement
de la perfecution
de Valens. ^
Spzom. yi. c, i i .
Y . Tagt. an. 37«
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»ufr. iv . ç. 13.
14 8 . H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
autrefois dépofé, & le reçurent comme évêque catholique
; Sc ils écrivirent à toutes les églifes d’Orient, de
lire les décrets des évêques d’Afie , qui avoient envoie
ces 'députez , les lettres de Libéré 5c des Occidentaux ,
Sc de faire reflexion fur leur nombre. Car , difoient-ils,
vous trouverez que tous ces évêques enfemble fonc
beaucoup plus que ceux du concile de Rimini. Ils les
exhortoient donc'à entrer dans leur communion , & a
le déclarer par écrit. Ils les invitoient aufli à s’affembler
à Tarfe en Cilicie ayant la fin du printemps, à un certain
jour qu’ils marquoient: apparemment ils vouloient'
prévenir les chaleurs de l’efté exceflives en Cilicie. Il y
eut plufieurs meffages pour cet effet , principalement
vers les évêques catholiques ; 5c dans ceconciledeTar-
fe , on devoit confirmer la foi de Nicée ap.paifer
toutes les difputes.
Mais comme on étoit prêt à le tenir, environ trente-
quatre évêques Asiatiques s’affemblerent dans la Carie.
Ils louaient le zele pour la réunion des églifes, mais
ils rejettoient le mot de confubftantiel, & vouloient
que l’on s’en tînt à la confeflion de foi de la dédicace
d’Antioche Sc de Seleucie, qu’ils foutenoient être l’ouvrage
du martyr S. Lucien. Il y eut un plus puiffantob-
ftacle au concile de Tarfe. L’empereur Valens à la Sollicitation
d’Eudoxe de C. P. écrivit aux évêques, 5c leur
défendit avec menaces de tenir ce concile ; & d’ailleurs
il ordonna aux gouverneurs des provinces de chaffer des
églifes les évêques dépofez fous Conftantiüs,qui avoient
repris leurs fieges fous Julien. On croit que ceci fe paf-
foit au commencement de l’an 367.
En vertu de cet ordre, les officiers qui commandoient
en Egypte , Sc particulièrement le préfet Tatien, voulurent
ôter les églifes à S. Athanafe , & le chaffer d’Ar
L i v r e s ë i z i e ’m e . 143»
lexandrie -, car l’ordonnance de l’empereur portoit de — ;
grandes peines contre les magiftrats 5c contre les oifi- " N< 3 6 7»
ciers qui fervoient fous eux , s’ils manquoient à l’execu-
ter, c’eft-à-dire à des'amendes, & même des punitions
corporelles. Les Chrétiens s’étant affemblez , prièrent
le préfet de ne pas chaffer légèrement leur évêque ; 5c
de bien examiner les termes de l’ordonnance. L’empereur
veut, difoient-ils, que l’on chaffe feulement ceux
qui font revenus fous Julien,après avoir été chaffé fous
Conftantiüs. Athanafe a véritablement été chaffé fous
Conftantius , mais ilaété rappelle par lui-même. Julien
qui a rappellé tous les autres,l’a perfecuté lui feul ; Se
c’eft Jovien qui l’arappellé. Le préfet neferendit point
à ces raifons : mais le peuple fidele continuoit de lui
réfifter, Sc d’empêcher qu’il ne fit violence à S. Athanafe.
Voïant donc le peuple s'amaffer de toutes parts,
la ville pleine de tumulte , Sc la fédition prête à éclater,
il en avertit l’empereur , 5c laiffa cependant S. Athanafe
à Alexandrie.
Plufieurs jours après comme la fédition paroiffoit ap-
paifée , S. Athanafe fortit fecretementle foir, Sc fe cacha
dans une maifon le de campagne. Mais la même nuit préfet d’Egypte & le commandant des troupes, fe
faifirent de l’églife où le faint évêque demeuroit ordinairement
: car ils croïoient que le peuple ne penfoit plus
às’émouvoir; Sc d’ailleurs c’étoit l’heure où tout le monde
dormoit.Ils cherchèrent donc S. Athanafe par tout,
même dans les chambres les plus hautes, Sc fe retirèrent
fans rien faire, fort étonnez de ne le point trouver. De
quelque maniéré qu’il eût été averti, foit par un ange ,
comme crurent quelques-uns, foit par une voie naturelle
, il eft certain qu’il fe retira fort à propos^, & ce fut
en cette occafion qu’il fe cacha dans le fépulchre de fon
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