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j 4 4 H i s t o i r e E c c l r s i a s t i q u e .
hommes : puifque le maître du monde eft venu fur la
terre , quii s’eft fait efclaye pour nous ; & quêtant crucifié
par ceux qu il avoit comblez de grâces, il a prié fon
pere pour eux ? Flavien vouloir demeurer àC. P. & célébrer
la pâque avec l'empereur; mais i’empereurjui dit ■.
Je faique votre peuple eft encore dans l’rfflnftion : allez-
lesconfoler. Flavien infiftoitSc prioit Theodofed y envoyer
fon fils : mais il.lui répondit, Priez Dieu d'ôter
ces obftacles 8c d’cteindre ces guerres , & j ’irai moi-même.
L’empereur fit aufli réponfe à la lettre des moines
d ’Antioche,que Cefarius avoit apportée;& fembla chercher
à fe juftifier envers eux. Les payens voulurent avoir
part à l’honneur de cette réconciliation, &c ils l’atribue-
rent à l’éloquence du fophifte Libanius. En effet, il alla
aC . P. malgré fon grand âge, & fe préfenta à l’empereur
, non comme député du fenat d’Antioche, ainfi que
prétend Zofime; mais comme il dit lui-même, de Ion
ch e f, fan s être envoyé de perfonne. Nous avons quatre
harangues qu’il fit en cette occafion : deux à l’empereur
Theodofe, la premiere pour lui perfuader de pardonner
a Antioche, la feconde pour le remercier de l’avoir fa it:
deux àia loiimgedes deux comnaiffaires de l’empereur
Cefarius &c Hellebicus.
Après que l’évêqueFlavien fut parti, & qu’il eût paf-
fé le d étroit, Theodofe envoya içavoir s il ie preffoit de
retourner à Antioche : craignant qu’il ne s’arrêràt en
chemin, & qu’il ne célébrât ailleurs la pâque. Flavicn
ne perdit point de temps, mais auffi il ne 1e piqua pas
de porter le premier à Antioche cette heureufe nouvelle ;
jl envoya devant des couriers, qu’il chargea des lettres
de l’empereur. A cette nouvelle le peuple d’An-
tioche orna de fêlions la place publique , alluma des
lampes, gc celebra çette fefte comme la naiffance
de
L i v r e d i x - n e u v i e ’me. ' J4 J
de leur ville. Flavien eut la joyeen arrivant, de retrou-
ver en vie là foeur qu’il avoit laifïee à l’extrémité, 8c de
celebrer la pâque avec fon troupeau. Aurefte, il nes’ar-
tribuoit rien de cet heureux iîiccez ; & quand on lui
demandoit comment il avoit fait pour appaifer l’empereur
, il difoit : Je n’v ai rien contribué : c’eft Dieu qui
lui a attendri le coeur ; il s’eft appaifé de lui-même p. «s. a .
avant que j’euffe ouvert la bouche ; & il a parlé de ce
qui s’ eft paffé auffi tranquillement, que fi un autre
a voit été offenie.T el fut l’évenement de la fédition d’Antioche.
S. Jean Chryioftome qui confola tant le peuple en V1L
cette occafion , avoit environ quarante ans, étant né commcnce-
vers l’an 547. à Antioche même, d’une famille noble, Chryfoftome.
& qui avoit fervi avec honneur dans la compagnie des
officiers du maître de la milice d’Orient. Ses parens é-
toient Chrétiens : fon pere iè nommoit Second, & là chry}. f*c trie.
mere Anthuiè : ils eurent deux enfans, une fille 8c c e l'
fils, qui reffembloit parfaitement au pere, 8c dont la
phyfionomie étoit noble J$c genereuiè. Peu de temps
Après là naiflânce , Second mourut, n’ayant vécu que
deux ans avec fon épouiè, qui n’en avoit alors que vingt;
Si pafta le refte de lès jours eli viduité. Jean étant né
avec un efprit excellent, s’appliqua à l’étude des lettres :
il fut difcfple du fophifte Libanius 8c du philofophe
Andragathius : il plaida quelques caufes, 8c fit des discours
que Libanius même admiroit ; 8c ce fophifte dit Ab W |I|«A
en mourant, qu’il eût choifi Jean pour fon fuccefleur, ’ Et‘ '
fi les Chrétiens ne le lui euflent enlevé. A l’âge de dix-
huit ans, il iè dégoûta de la vanité des rheteurs & de l’in-
juftice des tribunaux, 8c s’appliqua à l’étude des làintes
lettres. S. Melecequi gouvernoit alorsJ’églife d’Antioche
, voyant le beau naturel de ce jeune homme, lui
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