
_ _ _ _ _ _ _ H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e *
An. 386. gemifletnens Se des larmes? puiique l’on ordonne par
toutes les églifes de chaffer les évêques catholiques,
de punir de mort ceux qui refiftent, de proicrire
tous les officiers des villes s’ils n’executent cet ordre.
Et c’eft un évêque qui l’écrit de la main , Se qui le
*4- ¿¿¿fce ¿g fa bouche. Il releve enfuite très fortement la
cruauté d’Auxence, qu’il luppofe toujours être l’auteur
j.Rif.xxi. decette loi pour le concile de Rimini, qui portoitpeine
"■l8‘ de mort, il allégué l’exemple de Naboch, dont on avoit
lu l’hiftoire, Se dit : J’ai répondu à ceux qui mepref-
foient de la part de l’empereur : Dieu me garde de li*
vrer l’heritagede J. C. l’heritage de mes perçs., l’herita-
Bup.'i. xm.». de Denis qui eft mort en exil pour la foi,l’heritage du
confeffcur Euftorgius, l’heritage de Myrocles & de tous
les évêques fidèles mes predeçeffeurs, On compte Eu-
pe Baß. ic. ftorgius pour le dixième évêque de M ilan , Se Myrocles
pour le feptiéme. Saint Ambroife infifte fur l’indignité
du tribunalqu’Auxenceavoit choifi pour juger la caufe
delà fo i; l’empereur qui n’étoit qu’un jeune cateeume-
ne 8e quatre ou cinq payens ; puis il ajoute : L’année
dernier? quand je fus appelléau palais, en prefencedes
grands &c du confiftoire, lorfque l’empereur vouloir
p. ¡g, nous sc)ter une bafilique; fus-je ébranlé à la v û ë de la
cour ? ne eonfervai-je pas la fermeté facerdotale ? N e
fe fouvient-il pas, que quand le peuple fçût que j ’étois
allé au palais, il accourut avec un tel effort, qu’ils ne le
pouvoient foûtenir ; Se qu’un comte militaire étant forti
avec des gens armez pour chaffer cette multitude, tops
s’offrirent à la mort pour Îa.foidejefus-Chrift? Ne me
pria-t’on pas de parler au peuple pour l'appaifer; Se
de donner parole que l’on ne prendroit point la bafili-
que ? On me demanda cet office comme une grâce ,
& quoique j ’euffç rameqé le peuple, on me voulut
T a r g e t
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L i v r e d i x - h u i t i e ’m ï . " 4 9 7
charger de la haine de ce concours vers le palais. On jT"
veut m’attirer encore cette haine : je crois la devoir mo- N
derer, mais làns la craindre. Et enfuite : Q u ’avons-nous
donc répondu à l’empereur , qui ne foit conforme à
l’humilité?S’il demande un tribut, nous nelui refufons
pas : les terres de l’égliiè payent tribut. Si l’empereur
defire nos terres, il peut les prendre , aucun de nous ne
s’y oppoiè : je ne les donne pas-, mais je ne les refuiè pas :
la contribution du peuple eft plus que iuffilànte pour
les pauvres. On nous reproche l’or que nous leur dif-
tribuons : loin de le nier, j’en fais gloire : les prières des
pauvres font ma défenlè : ces aveugles, ces boiteux, ces
vieillards font plus forts que les guerriers les plus ro-
buftes. Nous rendons à Ceiàr ce qui eft à Ceiàr , & à ”• u
Dieu ce qui eft à Dieu: le tribut eft à Ceiàr , l’égliiè eft
à Dieu. Perfonne ne'peut dire que ce foit manquer de
reipeél à l’empereur : qu’y a-t’il de plus à fon honneur
que le nommer fils de l’égliiê ? L’empereur eft dans l’é-
glife, non au-deffus.
S. Ambroiiè remarque auiîi qu’on lui reprochoit de
tromper le peuple par le chant de iès hymnes ; & il
co.nvient qu’il leur a appris à témoigner par ces chants
leur foi en la Trinité. En effet, un des moyens qu’il
employa pour confoler fon peuple dans cette perfecu-
tion , fut le chant des hymnes qu’il ayoit compoiees,
& des antiphones, comme les nomme Paulin, c’eft-à-dire,
les pfeaumes chantez alternativement à deux choeurs.
Il eft certain que ce'fut alors que l’on commença ai
Milan, pendant lesveillesde la nuit & aux autres heures
des prières publiques, à chanter les hymnes & les
pfeaumes , fuivant l’uiàge des égliiès Orientales ; &
cette coûtume s’étendit de l’églife de Milan dans toutes
celles d’Occident. Mais .comme 00 a toujours chanté,
Tomeir, \ R r r
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Chant deshyt*~
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