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nant on nous allure, que Melece étant mort & Paulin
encore vivant, qui à toûjours été en nôtre communion :
on a fubftitué ou plutôt ajaûte un évêque en la place de
Melece, contre tout droit & tout ordre ecclefiaftique.Et
l’on dit que cela s’eft fait du conféntement, & par le con-
feil de Nectaire, dont nous ne voyons pas que l’ordination
foit dans l’ordre. Carl’évêque Maxime nous a fait
voir dernièrement dans le concile, qu’il conférve la communion
de l’églifé d’Alexandrie , en nous lifànt les lettres
de Pierre de iàinte mémoire 5 & comme il nous a
prouvé clairement, qu’il avoit été ordonné dans une
maifon particulière par l’ordre des évêques, parce que
les Ariens tenoient encore les égliies : nous n’avons pas
eu fujet de douter de ion épifcopat : d’autant moins qu’il
proteftoit quela plûpart du peuple & du clergé lui avoit
fait violence pour l’ordonner. Toutefois pour ne rien
décider par préoccupation en l’abfence des parties,nous
avons crû, Seigneur, devoir vous inflruire : afin que
vouspuiiïiez y pourvoir felon l’intereft de la paix. Car
nous avonsremarqué, que Grégoire ne peut s’attribuer
le fiegëdeC. P. iuivantla tradition desperes.
Ils fé plaignent enfuite que les Orientaux , fçachant
que Maxime étoit venu en Occident pour plaider là
caufe dans un concile univerfel, ont évité de s’y trouver
, & n’ont point attendu le jugement des Occidentaux.
Toutefois , ajoûtent-ils, quand il n’y auroit pas eu
de concile indiqué, il auroit agi félon le droit & la coutume
de nos ancêtres , ayant recours au jugement de
Téglifé Romaine, de l’Italie & de tout l’Occident : comme
ont fait Athanaiè de fàinte mémoire, & depuis Pierre
, tous deux évêques d’Alexandrie, & ia plûpart des
Orientaux. Nous ne nous attribuons pas la prérogative
de l’examen, mais nous devions avoir part au ju-
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gement.Ils concluent qu’ils n’ont pû refuferleur communion
à Maxime, ni l’accorder à Neétaire; & que ce
différend ne peut s’accorder, qu’en remettant à C. P. celui
qui a été ordonné le premier, c’eft-à-dire.¡Maxime:
ou en tenant à Rome un concile d’eux & des Orientaux,
fur l’ordination de l’un & de l’autre. Car, ajoûtent-ils,
les orientaux ne doivent pas refufer l’examen de l’évê—
que de Rome, & des autres évêques du voifinage & de
l’Italie, eux qui ont attendu le jugement du feulAfcole,
jufques à le faire venir à C. P. des parties d’Occidcnt.
Pour nous, ayant été avertis par le. prince votre frere
de vous écrire , nous demandons que le jugement foit
commun entre ceux d’une même communion. Ce frere
eft l’empereur Gratien.
L’empereur Theodofé répondit à cette lettre, & de-
fabufà les évêques'd’Italie , leur apprenant quel étoit
Maxime, & combien ion ordination étoit différente de
celle de Nectaire. Il leur repréfénra que ces affaires ôc
celle de Elavien devoient être jugées en Orient , oit
toutes les parties étoient preféntes , & qu’il n’y avoit
point de fil jet de faire venir les Orientaux en Occident.
C e ft ce qui paroît par la féconde lettre de S. Ambroifé
& des évêques d’Italie , où ils remercient l’empereur
d’avoir réüni les églifes d’Orient avec celles d’Occident,
& d’avoir difîipé les fraudes qui lesavoient féparez des
Orientaux. Ils s’excufént de lui avoir écrit fur le defir
deféréünir, & de faire cefler les plaintes des Orientaux,
qui fé croïoient negligezfCar, difént-ils, nous n’avons
pas demandé un concile pour notre interefl, puis que
tout l’Occident eft en paix. Ils aioûtent une autre matière
pour le concile, touchant ceuxqui veulent, difént-
ils,introduire dans l’églife, je ne fçai quel dogme attribué
à Apollinaire : Il falloit que l’affaire fut examinée en