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Apologie de i>.
Baille contre Euf-
tathe.
Sup. / .x vi. ». 46.
Ep. 79> P' 89î* ®*
Ep. 89 .p- 900. C.
Ep. J4Î- p- i r a
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Ep'79 P'*94- I>*
330 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Il y avoit déjà trois ans que S. Bafile fouffroit les calomnies
qu’Euftathe de Sebafte répandoit contre lu i ,
fans fc défendre que par le filence, <5i par quelques lettres
particulières à fesamis. Enfin il crut qu’il étoit temps
de parler Si de fe juftificr publiquement. Ses ennemis
loin de s’appaifer , ne faifoieilt que s’irriter de plus en
plus contre lui, & ne ceifoient de le diffamer : quand il
avoit détruit une de leurs calomnies , ils en inventoienc
une autre , pour ne paroître pas le haïr fans fujet. Ils
raccufoienc fauiTement, tantôt de croire trois dieux ,
tantôt de ne croire qu'une perfonne;puis ils reprenoient
ce qu’il difoit effectivement avec l’églife catholique ,
qu’il y a en Dieu trois hypoftafes, Si une bonté , une
puifïance, une divinité. Leur excerieur de pieté dçnnoit
créance à leurs calomnies, Si Ton atrribuoit fon filence à
la foibleiTe de fa caufe. Il fe voïoic fameux malgré lu i,
mais en mauvaife parc, Si étoit odieux aux gens de bien
prévenus par fes adverfaires. Il crut donc devoir enfin
parler, Si fe prévaloir des mauvaifes démarches qu’ils
venoient de faire , en fe joignant aux Ariens Si au v icaire
Demofthene, Si il commença à écrire contre Eu-
ftathe environ l’an 376. Il publia uneapologie adrefTée
à tous les hdeles, qui fe trouve entre fes lettres. Il dit
qu’au commencement de fa converfion aïant vû les
folitaircs d’Egypte , 8i étant touché de leur exemple, il
fouhaita de les imiter : Si trouvant en fon païs des gens
qui leur reffembloient à l’extericur par la pauvreté de
leurs habits, c’étoit Euftathe Si fes difciples, il en conçût
une haute opinion, Si crut avantageux de s’attacher
à eux ; malgré tour ce qu’on lui difoit pour l’en détourner
, Si qu’il prenoit pour des médifances. Quand il fut
évêque, il commença à s’appercevoir de leurs artifices ,
par les éfpions qu’rls lui donnèrent, fous prétexte de le
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fervir dans fes fonétionsien forte qu’il en vint à fc dé- “ *
fier prefque de tout le monde. Ils l’attaquerent fur la N’ ^
fo i, jufqucsàdeux fois:mais ils le trouvèrent toûjours
ferme dans la doéfrine qu’il avoit apprife dès l'enfance,
Si reçûë de fa mere Si de fon aïeule. Macrinè ; Si il les
défie de lui montrer qu’il ait jamais varié,-ni qu’il ait
enfeigné aucune erreur , foit dans fes écries, foie dans
fes difeours publics ou particuliers.
Le capital de l’accufacion étoit qu’Apollinaire avoit
enfeigné en Syrie une mauvaife doétrine, Si que S. Bafile
lui avoic écrit une lettre il y avoit plus de vingt
ans. Par confequent difoit Euftathe, vous êtes dans fa
communion Si complice de fon crime. Gomment fça- .
vez-vous, répond faint Bafile , que cette lettre eft de
moi ? quand elle en feroit, d’où paroîc-il que cet écrit
qui vous eft maintenant tombé entre les mains, foit du
même-temps que ma lettre, Si de celle à qui elle eft
adrefTée î quelle preuve y a-t’il que je fois dans fes fen-
rimens ? Interrogez-vous vous-même combien de fois
m’êtes vous venu voir dans ma retraite, fur le fleuve
Iris, en prefence de mon frere Grégoire ? combien de
jours avons-nous paffez chez ma mere, nous entretenant
jour 8i nuit en bonne amitié ? Si quand nous allâmes
enfemble voir le bienheureux Silvain de Tarfe ,
ne parlâmes nous pas de cette matière pendant tout le
voïage î A Eufinoé, quand vous m’appêllâtcs étant
prêt à partir pour Lampiaque avec plufieurs évêques ,
ne patla-t’on pas de la foi ? vos écrivains en notes n’é-
toient-ils pa$ toûjours auprès de moi , pour écrire cë
que je leur diétois contre Therefie ? les plus fideles de
vos difciples n’écoient-ils pas toûjours avec moi i Quand
je vifitois les monafterps de nos freres, Si que je paf-
fois avec eux les nuits en prières, nous entretenant
T t ij