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A n. 3S6. églife : Si le peuple écoute Auxence, & croit qu’il eiîi
feignemieux, qu’ilfuive f a fo i , je n'en ferai point jaloux.
S. Ambroife parle ainfi, parce qu’il étoit bien affu-
ré de l’attachement de fon peuple à la foi catholique.
Il infifte fur la loi qui v en o itd ’étre publiée, par la*
quelle il n’étoit plus libre déjuger autrement qu’en faveur
des Ariens ; puifqu’il n’étoit pas même permis de
prefenter aucune requête au contraire. Ce que vous
avez prefcrit aux autres, d it - il, vous vous l’êtes prefcrrt
à vous-même; car l’empereur fait des loix pour les ob-
ferverle premier. V oulez-vous, d it - il, que jechoififfe
dcsjugeslaïques,afinques’ilsconferventlavraïe fo i, ils
foient prefcrits, ou mis à mort ? Voulez-vous que je
les expofe à la prévarication ou au fupplice l Ambroife
ne mérité pas qu’on abaiffe pour lui le facerdoce : la vie
d’un feul homme n’eft pas comparable à la dignité de
tous les évêques.
Il déclare enfuite fon horreur pour le concile de R i-
m in i, & fon attachement au concile de Nicée. C ’cft lit
fo i, dit-il, que fuit l’empereur Theodofe votre pere;
e’eft cellë que tiennent les Gaules & les Efpagnes. S’il
faut p rêcher, j’ai appris à prêcher dans l’églife, comme
ont fait mes predeceffeurs. S’il faut tenir une conférence
fur la fo i , c’eft aux évêques à la tenir; comme on a
fait fous Conftantind’augufte mémoire, qui leur alaiifé
la liberté de juger. On l’a fait auffi fous Conftantius ;
mais ce quiavoûbien com m en c én ’a pas fini de même.
Il parle du concile deRimini; & ajoute : Je ferais a llé ,
Seigneur, à votre confiftoire, vous reprefenter ceci de
bouche, files évêques & le peuple ne m’en euifent empêché,
Et plût à Dieu que vous ne m’euffiez pas dénoncé
d’aller où je voudrois, Je fortois tous les jours, per-
fonne ne me gardoit; vous deviez alors m’envoyer où
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L i v r é t> ï x - h u i t ï é’ m î î 49 % .
il vous plaifoit, maintenant les évêques me difent : Il y sg<^
a peu de différence de laiffer volontairement l’autel de
j C. ou de le livrer. Plût à Dieu que je fuffe affuré que ».tj.
l’on ne livrât point l’églife aux A riens; jem’offrirois v o lontiers
à tout ce qu’il vous plairoit ordonner de moi.
Après cette remontrance, S. Ambroife ie retira dans
l’églife, où pendant quelque tems le peuple le garda
jour &c nuit, craignant qu’on ne l’enlevât de force 5 8c
en effet l’empereur envoya des compagnies de foldacs, Tatl[ .
qui gardoient l’églifeen déhors,y laiffant entrer ceux qui
vouloient, mais n’en laiffant point fortir. Saint Ambroife
ainfi enfermé avec fon peuple, le confôloit par
fes difcours, dont il nous refte un des plus confiderables,
prononcé le dimanche des Rameaux,comme l’évangile
qui avoit été lû femble le montrer. Car cette fécondé
perfecution fut excitée dans le même tems que celle de
l’année precedente, c’eft-à-dire, vers la fin du carême.
Ce fermon commence ainfi :
Je vous vois plus troublez qu’à l’ordinaire, 8c plus xtv.
appliquez à me garder, je m’en étonne. Si ce n’eft par- ¡usKffæ l i i O A * > | ^ l ^ c r e Auxence.
ce que vous avez v u , que des tribuns m’ont ordonne Serm. de Ba
de la part de l’empereur d'aller où je voudrois; permet- ‘l ' **"
tant à ceux qui voudraient de me fuivre. Avez-vous
donc craint que jen evou s quittaffe pour me fauver?
Mais vous avez pû remarquer ma réponfe, qu'il ne m’eft
pas poifible d’abandonner l’églife, parce que je crains
plus le Seigneur du monde, que l’empereur de ce ficelé
; que fi on me tirait de force hors de l’églife, on pourrait
en chaffer mon corps 5t non pas mon efprit; Sc
que s’il agiffoit en p rince, je fouffrirois en évêque. Pour*
quoi donc êtes-vous troublez? je ne vous abandonnerai
jamais volontairement; mais je ne fai point refifter
àlaviolence. Je pourrai m’affliger, je pourrai pleurer,
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