
An. 387.
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Chryf. hom. 1 3.
p . 148.
J ÎÉ T H I S T O I R . E E C C L E S ï A S T I Q J J E .
premier mouvement de Ton indignation , il réfolut
d'ôter à cette ville tous fes privilèges, & de transférer
la dignité de métropole de la Syrie & de tout l’Orient
àL ao d ic é e , jaloule depuis long tems de la grandeur
d’Antioche. Auiîi-tôt il envoya iur les lieux deux de fes
principaux officiers , Hellebicus maître de la milice, 6c
Cefarius maître des offices, pour informer exactement
& châtier les plus coupables. L’évêqpe Flavien les rencontra
à my-chemin; & ayant appris d’eux le iujet de
leur voya ge , il répandit des torrens de larmes, & redoubla
fes prières â Dieu , prévoyant l’affliCtion de ion
troupeau. En effe t, leur arrivée répandit la terreur dans
Antioche. ils la déclarèrent déchûë de fes privilèges :
ils incerdirent les fpeClacles du théâtre &c de l’hipodro-
rne, & firent fermer les b a in s ru d e châtiment enpaïs
chaud. Ils commencèrent à informer contre les coupables
, Sc principalement contre les fenateurs & les
migiftrats qui n’avoient pas reprimé la fédition. Tou t
le peuple qui reiloit dans la, ville, s’aflembloit à la porte
du palais , où ils avoient dreifé leur tribunal. Ces malheureux
citoyens fe régardoient, fans oierfe pader, fa
défiant les uns des autres , parce qu’ils en avoient -vû
enlever plufieurs contre leur attente , pour les enfermer
dans ce palais. Ils demeuroient donc en filei icè ,
levant les yeux & les mains au c ie l, & priant Dieu d’adoucir
les coeurs des Juges. Dans lafalieon voyoit des
foldats armez d’épées àc de maifuës, qui faifoient faire
fîlence ; prévenant le tumulte que pourroient exciter
les femmes & les parens des accufez. O.i vit entre-autres
la mere &c la foeurd’un de ces malheureux, affiles
â la porte de la chambre ou on les examinoit : quoiqu’elles
fuifent des premières de la ville , elles étoient
feules ôc négligées, &c fecouvroientdehontele v i f g e .
Elles
L i v r e d i x - n e ü v i e’ m e ; 'y 37
Elles entendoient à travers la porte les menaces des ju g
e s , la voix des bourreaux, le ion des foüets, les cris
de ceux que l’on tourmentoit,qui leur perçoient le coeur.
Les juges eux-mêmes, qui étoient humains & vertueux,
étoient touchez du mal qu'ils étoient contrainrs de faire.
Le foir étant venu, on attendoit l’évenement : & on
faifoit des voeux, afin que Dieu infpirât aux juges, de
différer le jugement Scie renvoyer à [’empereur. Enfin
ils envoyèrent en prifon les coupables chargez de chaînes;
&c l’on voyoit ainfi paffer au milieu de la place,
ceux qui avoient fait la dépenfe des fpeétacles , & rem-
| pli les autres charges publiques. On confifquoit leurs
b iens, on meuoit des panonceaux fur leurs portes.
Leurs femmes ch iifées de leursmaifons , étoient réduites
à chercher une retraite, qu’elles avoient peine à
trouver, parce que chacun craignoit de fe rendre fufped:
| en les recevant.
Alors les moines qui habitoient aux environs d’ Antioche
defeendirent les montagnes, quittèrent les
grottes 6c les cabanes où ils étoient renfermez depuis
plufieurs années, & vinrent dans la ville de leur propre
mouvement, pour confoler les affligez. Ilsn’avoient
qu’à fe montrer : car ils étoient fi mortifiez , que leur
feule vûë infpiroit le mépris de la vie. Ils paifetent la
journée à la porte du palais , parlèrent hardiment aux
magiftrats, & intexcederent pour les coupables ; décla-
1 rant qu’ils ne fe retireroienr point, que les juges n’euf-
fent pardonné à ce peuple. Les jugés leur reprefente-
I rent qu’ils n’en étoient pas les maîtres, & qu’il étoit
dangereux de laiifer de tels excez impunis. Les moines
s’offrirent d’aller demander cette grâce à l’empereur
pour les coupables. Car , difoient-ils , nous avons un
maître pieux, nous l’appaiferons affurément; nous ne
1 orne LK. Y y y
A n. 387.
IV.
Moines au iè
cours d’Antioche.
Slip l. XVI I. Ht
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