
%ç)6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u E .
force ÿpour les-exhorter àne pas ternir lagloirede leur
églife.
C’eft ainfi qu’il prenoit foin des églifes abandonnées,,
nonobftant fes fréquences & violentes maladies,dont il
n’attendoit la fin quepar une mort très-proche. S. Am-
philoqne lui écrivit touchant la province d’Ifaurie dans
fon vôifinage, qui n’avoit alors aucun évêque , au lieu
qu’auparavant elle en avoit eu plufieurs. Il eût été meilleur
, dit faint Bafile , de partager le foin de cette églife
entre plufieurs évêques : mais puifqu’il n’eft pas facile
de trouver des hommes dignes, il faut prendre garde
qu’en voulant donner à l’églife de l’autorité par la multitude
des pafteurs , & la faire fervir plus exactement ::
nous n’aviliffions la religion fans y penfer,& ne jettions
les peuples dans l’indifference , en appellant au minif-
tere des fujcts peu éprouvez. Peut être donc vaut il
mieux mettre dans la ville capitale un homme de mérite
, & charger fa confciencedu gouvernement de tout
le refte : à la charge de prendre des ouvriers pour l’aider
, s’il trouve le travail au deifus de fes forces. Mais
s’il n’eft pas facile de trouver un tel homme : travaillons
premièrement a donner des évêques aux petites villes
ou aux bourgades qui en ont eu anciennement, avant
que d’en mettre un dans la métropole : de peur que
celui que nous y aurions établi, ne nous embarraffât en-
fuite , en voulant étendre fon autorité,& refufant d’approuver
l’ordination des autres évêques. Que fi cela
même eft difficile, par la cireonftance du temps : travaillez
à faire borner le territoire du métropolitain , en
faifant qu’il ordonne quelques évêques voifins. Nous
nous réfervons le refte , de donner dans le temps convenable
à tous les autres lieux , les évêques que nous
jugerons les plus propres.
Quelque
- L i v r e d i x -s e p t i e ’m e . 1 5 7
p ^Quelque. temps après il écrivit à S. Amphiloque,
d’en voàef en, Lycie un 'homme de confiance , pour re-
connoürc ceux qui fuivoient la' foiècuxhadoxe. Car ,
dit-il, j’ai appris d’une perfonne pieufc, qu’ils font éloignez
des fentimens des Afiatiqucsj, & difpofezà recevoir
notre communion. Il marqué;enfuke.cn particulier
les évêques & les prêtres, aufquels il falloit/S'kdreffer en
chaque ville de Lycie, & ajouter: yifitons-les’d'abôrd
fans leur écrire, s’il eftpoffible ; & quand nous en ferons
affurez, nous leur envoierons une lettre| & 'nous travaillerons
à en faire venir quelqu’un , pour conférer
avec nous. Ce que S; Bafile appelle ici les Afiatiqucs,
font ceux de cette partie de j ’Afic mineure fj que l’on
appelloir proprement diocefe d’Afie,qui étoicnt infectez.
de hhcrefiç pour la plupart. Nous avons une lettre
de S. Amphiloque ; qui femble être l’execution de ce
confeil de S. Bafile. C’eft une réponfe fynodale à des
évêques que S: Amphiloque exhorte à l’union & à ia
fermeté, dans la créance delà divinité dpffiàint; Efprit.
Pour la prouver, il emploie feulement le fymbole de
Nicée &.les paroles de J. C. Allez, inftruifez toutes
les nations, & le refte. Il dit qu’une grande maladie
avoir empêché S.:Bàfiled'affiiber;à ce concilè •,fe pour
fuppléer à ce qu’il auroit pû.écrire, îl envoïefon livre
du faint Efprit.
S.'Badile étoit lui-même fufpeét à plufieurs évêques,
principalement à cauiè d’Euftathe de Sebaftc avec qui
il n’a voit pas encore rompu-ouvertement. Les évêques
maritimes que l’on croit être ceux de la province de
Pont étant refroidis à fon égard, furent aifez longtemps
fans lui écrire : mais il les prévint paruneiettre ,
qui eft un modèle d’humilité & de charité. Il sexeufe
d’abord de ne les avoir point été voir, fur fa mâuvaife
Teme IV . Pp
f . JOJ.
Coteler. Mon•
eeclef. Gr.to. z .p •
9-
X IX .
le ttre de S. Bafile
pour fa défenfe.
ep. 77.