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il envoya quérir Agelius évêque des Novatiens, qui
. étoit dans les mêmes fentimens que lui touchant la T r i nité
; 6c lui expliqua la penfée de l'empereur. Agelius
qui n’étoit pas fort dans la difpute» fit venir un leéteus
de fon églife nommé Sifinnius, homme favant &c experimenté
dans les affaires, inftruit de l’explication des
écritures 6c des dogmes des philofophes. il fçavoit que
les difputesfont plus propres à augmenter les divifions
qu’à les terminer: il fçavoit auffi que les anciens ne don-
noient point de commencement à l’exiftence du Fils de
Dieu, 6c le croyoient coëcernel au Pere. Il confeilla dons,
àNeétaire d'éviter les difputes 6c les raifonnemens,mais
de s’en rapporter aux expofitions des anciens; &c défaire
demander par l’empereur aux chefs de parti, s’ils fai>
foient quelque état des doéleurs, q.ui avoientété cele*
bres dans l’églife avant la divifion : ou s’ils lesrejettoiens
comme étrangers au Chriftianifme. S’ils les rejettent,
d it - il, il faut aulfi qu’ils les anathematifent ; 6c s’ils ofens
le faire, le peuplé les chaffera, 6c laviétoire de la vérité
fera manifefte. S’ils ne rejettent pas les anciens do&eursr
c ’eft à nous à montrer leurs liv re s , qui rendenttémoi-
gnage à notre doétrine.
Nectaire ayant oiii Sifinnius parler a in fi, courut au
palais, Si dit à L’empereur ce qu’on lui avoir confeillé»
L ’empereur l’approuva 6c lexecuta adroitement. Car,
fans découvrir ion deffein, il demanda feulement aux
heretiques s’ils eilimoient ceux qui avoient enieignc
dans l’eglife avant la divifion. Ils n’oferent le nier : au
contraire,, ils dirent qu’ils leshonoroientcomme leurs
maîtres. L’empereur leur demanda encore s’ils les fui-
voient comme des témoins dignes de foi de la doétrine
Chrétienne. Cette queftion embàrraffa les chefs desdi-
;yerfes fe&es,, 6c les dialeéticiens qu’ils ayaient amenez
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6nglartd nombre,bien preparezàladifpute.Ils fedivile-
rentdes uns difant que la propofition de l’empereur étoit
bonne, les autres qu’elle étoit contraire à leurs intentions.
Car ilsétoientdedifferens avis, touchant les livres
des anciens; &c ceux d’une même feéte n'étoient
pas d’accord. L’empereur voyant leur confufion; &c
qu’ils ne s’appuyoientque furladifpute, & non fur l’autorité
des anciens : fit un pas plus avant ; 6c leur ordonna
de donner chacun leur confeffion de foi. Ceux qui
étoienteftimez les plus habiles, écrivirent leur dogme,
choififfant avec grand foin les paroles ; 6c les évêques
de chaque feébefe trouvèrent au palais le jour que l’empereur
avoir marqué. Neétairey étoit à la tête de ceux
quifoûtenoient le confubftantiel : Demophile pour les
A r ien s , Eunomius pour les Eunomiens ; 6c nous avons
encore la confeifisn de foi qu’il dreffa en cette occafion.
Les Macédoniens avoient pour ch e f Eleuzius de C y -
zique. L’empereur prit tous leurs écrits , & s’étant retiré
à part, il implora le fecours de Dieu pour choifir la vérité.
Enfuite ayant lu chacune de ces confeffionsdefoi,
il rcjetta toutes celles qui diviiôientlaTrinité 6c les déchira:
celle du confubftantiel, fut la feule qu’il approu-
1 va & qu’il reçût. C ’eft ainfi que Socrate Si Sozomene le
raportent
Il faut croire que ï’empereur Theodofe, quoique
très-bien inftruit de la doctrine catholique, ne fit pas
ce choix de fon chef; & qu’il confulta non feulement
Neétaire , mais les autres évêques catholiques qui
étoient à ce concile : comme faint Grégoire de N y ffe ,
dont nous avons encore un difeours prononcé en cette
affemblée, 8e S. Amphiloquequiy fignala fon Courage.
1 Quoiqu’il en io it, les heretiques demeurèrent confus,
s’acculant les uns les autres,Se accufez d’ignorance par
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A n. 383,.
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ibid.